Racine (1639-1699)
Analyse sectorielle : Racine (1639-1699). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar syllaelhadji • 12 Mars 2015 • Analyse sectorielle • 1 200 Mots (5 Pages) • 701 Vues
Racine (1639- 1699)
Racine est sans conteste l'un des auteurs les plus étudiés et les plus joués du répertoire classique. Son caractère incontournable et les louanges unanimes auxquelles tout un chacun se croit obligé de se livrer à son sujet semblent pourtant lui nuire auprès du jeune public : les élèves sont souvent effrayés et rebutés par cette statue imposante et poussiéreuse, ce monstre sacré si lointain qu'il en devient incompréhensible. Parmi ces oeuvres terrifiantes, Phèdre tient une place de choix dans le hit parade des tortures lycéennes. Une admiration bruyante et autoritaire provoque souvent des réactions de rejet. Pourtant, il faut se dire que si Phèdre est un "classique", ce ne peut être à cause d'un consensus arbitraire, qui tend à fossiliser les oeuvres en voulant leur faire traverser le temps.
Il est vrai que la langue poétique du XVIIe siècle peut paraître d'un abord difficile, mais un léger effort initial entraînera rapidement même un lecteur novice dans un univers de violence et de poésie, d'où surgiront des personnages inoubliables. On pourra ainsi découvrir comment l'actualité d'une telle oeuvre peut se révéler.
Vie et œuvre de l’auteur
Enfance et éducation
Racine naît en 1639. Orphelin à trois ans, issu d'une famille de petits bourgeois proches des milieux jansénistes, Racine est admis aux Petites Ecoles de Port Royal grâce à la protection de sa grand mère. Il y est élève jusqu'en 1653. Le jansénisme est condamné cette même année. Il poursuit sa scolarité au collège de Beauvais, à Paris, avant de revenir à Port Royal en 1655, à l'Ecole des Granges. En 1658, il suit les cours de logique du collège d'Harcourt, à Paris. L'enseignement qu'il reçoit est fondé sur l'étude de la Bible, de la rhétorique et des auteurs grecs et latins qu'il lit à livre ouvert. Cette solide culture antique lui fournira de nombreuses sources d'inspiration et de réflexion pour son théâtre.
Le début d'une carrière
Racine est ambitieux et compte faire carrière dans le monde. Depuis la prise du pouvoir par Louis XIV à la mort de Mazarin, en 1661, la "jeune cour" qui entoure le monarque mène une vie de plaisirs et de raffinement. Il prend ses distances avec ses maîtres de Port Royal, peu favorables à ses projets, et assez mal vus à l'époque. Cet éloignement ne constitue cependant pas une rupture. Après quelques poèmes et une première tragédie, La Thébaïde,jouée par Molière sans beaucoup de succès, il emporte une première victoire en 1665 avecAlexandre, pièce à la gloire de Louis XIV. A cette occasion, il se brouille avec Molière en confiant l'exécution de sa pièce à une autre troupe : depuis Tartuffe, interdit en 1664,ce dernier n'est plus indiqué pour servir les vues du jeune auteur en quête de gloire. L'année suivante voit sa rupture avec Port Royal : Racine répond violemment aux jansénistes en affectant de prendre pour lui l'accusation d'être un "empoisonneur public". C'est également pour lui l'occasion de défendre le théâtre, qui fait partie selon lui des choses qui sans être saintes sont innocentes.
Durant cette période, il se lie d'amitié avec La Fontaine (1659) et Boileau (1663).
Les succès d'un opportuniste galant
Son premier véritable triomphe est Andromaque, qui fait pleurer avec délectation mondains et courtisans en 1667. Au faîte de sa gloire, il entreprend même de rivaliser avec Molière avec sa comédie Les Plaideurs en 1668. Alors que Corneille commence à passer de mode, il s'impose sur son terrain avec deux pièces dont le sujet est emprunté à l'histoire romaine,Britannicus en 1669 et Bérénice en 1670, qui l'emporte dans le coeur du public sur la pièce rivale, Tite et Bérénice. Suivent Bajazet, orientale et sanglante, en 1672, les rebondissements de Mithridate en 1673, Iphigénie en Aulide en 1674. Les préfaces de ces pièces montrent à quel point Racine est soucieux d'explorer les virtualités du genre et de justifier ses choix esthétiques.
L'année de la mort de Molière, en 1673, l'Académie Française lui ouvre ses portes. Il est anobli en 1674 et se voit attribuer la charge lucrative de trésorier de France. Succès, carrière, amour (la Champmeslé, tragédienne adulée, est sa maîtresse), tout lui sourit.
Revers et retournements
Quelques
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