Pensez-vous que le plaisir que procure la musique puisse être expliqué par les sciences ?

Pensez-vous que le plaisir que procure la musique puisse être expliqué par les sciences ?

Le plaisir est une sensation accessible et ressentie par tous. Il s’agit d’un état de plénitude et de jouissance commun à tous mais qui se traduira de façon différente selon les individus. La musique est l’art de combiner les sons d’une manière agréable à l’oreille. Elle devient une science quand on veut trouver les principes de ces combinaisons et les raisons des sentiments qu’elles nous causent comme l’explique Jean-Jacques Rousseau dans le Dictionnaire de musique paru en 1768.

La musique nous procure donc du plaisir et est indéniablement une science en elle-même. Cependant, je m'intéresserai ici à savoir si le plaisir qu’elle fait naître en nous peut aussi s’expliquer par la science ou si il est purement subjectif.

La réponse à cette interrogation semble dépendre de ce que l’on entend par “plaisir”. Si l’on parle uniquement de la sensation, celle-ci semble mesurable et anticipable donc liée à la science mais, lorsque que l’on s’intéresse à la source de cette sensation de plaisir on se rend compte qu’elle peut provenir de différentes origines non scientifiques.

Le plaisir est un état physiologique, détectable grâce à un IRM. Certaines connexions de neurones s’activent lorsque l’on est heureux ou que l’on éprouve du plaisir. Une corrélation entre la musique et le plaisir a donc pu être détectée scientifiquement. Ainsi, lors d’un plaisir musical, on peut observer une sécrétion de dopamine (hormone du plaisir) dans les circuits de la récompense comme énoncé par Isabelle Peretz dans son livre Apprendre la musique : Nouvelles des neurosciences. Écouter de la musique serait donc comme manger quelque chose que l’on aime : notre cerveau envoie le message que le stimulus est agréable, c’est pour cela qu’on ré-écoutera le même morceau de musique de multiples fois. Il a été démontré que le plaisir musical est inné et qu’il relève donc d’une science objective. D’après Isabelle Peretz, dès la naissance toutes les connexions du sons sont actives dans notre cerveau. En effet, à l’écoute d’une musique, on remarque une réponse cérébrale très forte sans formation musicale préalable. J’observe que le plaisir que procure la musique est le fruit de nos neurones.

Puisque le plaisir est une réponse du cerveau à un stimulus, sans connexion dans le cerveau, le plaisir disparaît. Ainsi, on parle d’anhédonie musicale car ce symptôme désigne l’incapacité de ressentir du plaisir ou des émotions positives à l’écoute d’une musique. En effet, d’après une étude publiée en 2014 dans Current Biology, deux catégories de population sont ressorties : les personnes qui peuvent catégoriser une chanson (triste, joyeuse) et qui, à la suite de cette écoute, ressentent les émotions associées. Mais aussi des personnes qui catégorisent correctement la chanson sans avoir de ressenti émotionnel d’un point de vue physiologique. Ils reconnaissent une chanson joyeuse mais sans en avoir le plaisir. Ces individus ont appris à détecter les caractéristiques émotionnelles d’une chanson sans en saisir la nature. Ils comprennent mais ne ressentent pas. Je pense que le plaisir serait alors dépendant d”un mécanisme physiologique, sans lui, pas de plaisir.

Si notre plaisir dépend du bon fonctionnement de notre cerveau, je pense que cela peut vouloir dire que le plaisir est objectif et donc mesurable. Une des conséquences du plaisir que produit la musique sur notre cerveau est que celui-ci réagit de la même manière selon les individus et selon la culture. Ce phénomène décrit donc que la réponse au stimulus de la musique est commune à tous. Si la mesure du plaisir est détectable de la même manière chez tout un chacun, c’est que celui-ci est objectif et donc ne peut être expliquée que par les sciences. Comme l’explique Carl Wilson dans Let’s talk about love, Pourquoi les autres ont-ils si mauvais goût, le cerveau est conçu pour éprouver davantage de plaisir à la consonance qu’à la dissonance et de préférer les rythmes réguliers. En effet, certaines notes nous apaisent tous ou tout le

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