Paul Hindemith - Der Schwanendreher
Commentaire d'oeuvre : Paul Hindemith - Der Schwanendreher. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Guillaume Boulianne • 4 Août 2018 • Commentaire d'oeuvre • 7 939 Mots (32 Pages) • 749 Vues
Conservatoire de musique de Saguenay
EPR-SYN-08
Épreuve synthèse
Paul Hindemith et son Der Schwanendreher
Par
Guillaume Boulianne
Présenté à MM.
Dany St-Gelais
et
Pierre Lamontagne
10 mai 2017
La première moitié du 20e siècle a vu la naissance de bon nombre de courants artistiques. Les artistes, sensibles à leur milieu et aux nombreux bouleversements ayant eu lieu ont tenté de donner un sens nouveau à leurs œuvres. Trouver une certaine stabilité est devenu de plus en plus difficile avec le climat socio-politique tendu résultant des guerres et des crises politiques. Cependant, malgré ces difficultés, plusieurs ont réussi à innover, chacun à leur façon. Parmi ceux-ci, Paul Hindemith. Musicien et compositeur de talent, celui-ci a réussi faire avancer la musique à sa manière. Justement, ce travail aura pour but de bien situer Hindemith et de parler d'une de ses œuvres, son Concerto Der Schwanendreher écrit pour alto et orchestre, à l'aide d'informations accessibles dans des livres, des articles de périodiques, des thèses et les écrits du compositeur. Pour ce faire, le travail sera divisé en trois grandes parties. D'abord, il s'agira de parler du compositeur, de sa vie et de son esthétique musicale. Ensuite, l'œuvre en question sera située, mise en contexte puis analysée avec les outils reçus grâce à mes cours de niveau collégiaux. Finalement, il sera brièvement question de mon avis sur l'œuvre.
Paul Hindemith
1.1 La vie de Paul Hindemith
Jeunesse et études
Paul Hindemith est né à Hanau, près de Francfort, en Allemagne le 16 novembre 1895. Né de commerçants modestes, Hindemith a une enfance difficile. En effet, son père, Robert Rudolph Hindemith, ayant toujours souhaité faire carrière en musique, mais n'ayant jamais réussi à percer, le soumet, comme à sa sœur et à son frère à un «dressage musical impitoyable[1]». Après un séjour chez ses grands-parents entre 1899 et 1902 (séjour qu'Hindemith qualifiera plus tard comme les plus belles années de sa jeunesse[2]), son père, voulant lui faire vivre la carrière qu'il n'a jamais pu avoir[3], continue son contrôle musical «draconien» et lui fait prendre des leçons de violon avec un maître de musique du nom d'Eugen Reinhart. Hindemith tient également pendant sa jeunesse le rôle de violoniste dans le trio familial, accompagné de son frère et de sa sœur. Suite à des leçons de violon avec Anna Hegner, celle-ci, avant son départ, le recommande à son propre professeur, le très réputé Adolf Rebner. Celui qui fait office de premier violon solo dans l'orchestre de l'opéra de Francfort et qui tient le rôle de premier violon dans le quatuor qui porte son nom, trouve une place gratuite au Conservatoire Hoch à Francfort à Hindemith en 1908. Pendant 4 ans, Hindemith ne se concentre que sur le violon, faisant des progrès notables lui donnant une technique fort enviable. À partir, de 1912, grâce au soutien financier de mécènes de la bourgeoisie de Francfort, Hindemith ajoute à son cursus des cours de contrepoint et de composition. Son premier professeur en composition, Arnold Mendelssohn, est un compositeur plus conservateur utilisant beaucoup la logique dans l'écriture et dans la forme. Les années d'Hindemith sous sa tutelle sont marquées par plusieurs œuvres non terminées et peu personnelles. Lorsque Mendelssohn tombe malade, il est remplacé par Bernhard Sekles qui, contrairement à Mendelssohn, encourage Hindemith à développer ses idées musicales et l'amène à faire de nouveaux essais, à développer son style. Cependant, au cours de ses années d'études, Hindemith se considère avant tout comme un violoniste. Malgré ses cours d'écriture et ses compositions, il peut, à l'aide de sa grande habileté technique subvenir aux besoins de sa famille en donnant des concerts et en enseignant, d'où l'importance qu'a son instrument alors.
Débuts professionnels
Malgré le fait qu'il soit encore étudiant au Conservatoire de Francfort, Hindemith multiplie ses activités de musicien professionnel. Vite remarqué comme étant un excellent violoniste, il réussit, en 1913, à se tailler une place dans un orchestre de théâtre à Francfort de même que dans un orchestre de divertissement pendant l'été. En 1914, il intègre comme second violon le quatuor de son professeur, de même que l'orchestre de l'opéra de Francfort. Bien qu'il débute comme premier violon, il se fait vite remarquer et devient premier violon solo associé l'année suivante. Cette position prestigieuse est un soulagement pour Hindemith, qui, depuis la mort de son père en 1915, doit subvenir aux besoins de sa famille. En 1916, après une audition à l'improviste, Hindemith se voit promu au titre de violon solo de l'orchestre de l'opéra. Cet accomplissement majeur témoigne des qualités violonistiques d'Hindemith. C'est d'ailleurs pendant l'année scolaire 1916-1917 qu'il termine ses études au Conservatoire de Hoch. Avec un dernier semestre dédié exclusivement à la composition, il se mérite un prix pour ses accomplissements et l'excellence de son travail.
Peu après la fin de ses études, Hindemith est appelé à servir son pays et reçoit une formation militaire. Bien qu'il soit entraîné comme tireur, il finit par jouer de la grosse caisse dans un orchestre militaire en plus de former un quatuor à cordes avec ses frères d'arme. D'ailleurs, on lui dit pendant ses années de service que la grosse caisse «n'a jamais été traité aussi rythmiquement[4]» auparavant, comme quoi Hindemith accordait une importance particulière à la rythmique.
Hindemith le compositeur
Après la guerre, quoique toujours très pris par ses activités de violoniste et d'altiste (c'est pendant cette période qu'Hindemith se met à jouer plus intensivement de l'alto en musique de chambre), Hindemith compose de plus en plus. Après un concert dédié exclusivement à ses œuvres, Hindemith signe un contrat avec l'éditeur Schott qui publie quelques-unes de ses œuvres. Encouragé, il présente en concert plusieurs nouvelles œuvres et fait scandale avec son tryptique d'opéra en un acte inspirés par l’expressionnisme (Mörder, Hoffnung der Frauen, op. 12, Das Nusch-Nuschi, op. 20 et Sancta Susanna, op. 21). Cependant, ces scandales lui valent d'être considéré comme un compositeur de l'avant-garde à surveiller à Francfort. En 1921, suite à l'attention grandissante portée à ce nouvel «enfant terrible» de la musique, Hindemith est choisi pour présenter une de ses œuvres au festival de musique de chambre de Donaueschingen, dédié à faire connaître des compositeurs peu connus. Il y fait succès avec Quatuor n°3, op.16 autant comme compositeur qu'interprète. En effet, son œuvre est interprétée par nul autre que son nouveau quatuor, le quatuor Amar dans lequel il tient la partie d'alto. Sa découverte le place parmi les compositeurs de l'avant-garde à surveiller, non plus seulement dans sa région natale, mais dans toute l'Allemagne. Sa réputation se confirme les deux années suivantes au même festival ou il est encore choisi pour présenter de nouvelles œuvres. En 1923, suite au succès toujours grandissant de sa musique, Hindemith réussit à toucher un salaire mensuel de son éditeur afin qu'il se concentre sur ses compositions. Hindemith quitte alors l'orchestre de l'opéra de Francfort, mais continue malgré tout de jouer comme chambriste avec son quatuor et de jouer comme soliste, maintenant comme altiste, lorsqu'il le peut. C'est aussi à cette époque qu'il découvre la viole d'amour, qu'il affectionne particulièrement. C'est d'ailleurs pendant cette période heureuse qu'Hindemith se marie et qu'il achète sa première maison. Il continue de s'impliquer au festival de Donaueschingen, mais cette fois comme membre officiel du comité à partir de 1924 jusqu'en 1929.
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