Nationalisation des stations de radio
Fiche de lecture : Nationalisation des stations de radio. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jjones • 18 Janvier 2014 • Fiche de lecture • 1 348 Mots (6 Pages) • 1 385 Vues
La nationalisation des radios
L'ordonnance du 23 mars 1945 établit le monopole d'État sur les stations de radio.
Cependant, les années de guerre ont anéanti une grande part du réseau de transmission français. C'est sur un poste émetteur laissé par l'armée américaine qu'est créée une radio publique d'un style nouveau: c'est «Paris Inter».
Elle commence à émettre sur la région parisienne le 16 février 1947. Diffusée sur toute la métropole à partir de l'émetteur d'Allouis, elle sera baptisée plus tard France 1 puis RTF Inter.
Mais malgré le monopole, d'autres radios parviennent à émettre en France depuis l'étranger. Outre Radio Andorre dont les programmes continuèrent en espagnol et en catalan durant la guerre, et Radio Luxembourg et RMC, qui reprirent leurs programmes après la guerre, (programmes évidemment différents de ceux pro-allemands de la guerre pour RMC), une nouvelle radio périphérique (c'est comme cela que l'on appelait ces radios qui émettaient depuis des pays situés à la périphérie de la France) fut créée en 1955: Europe n°1, devenue Europe 1 par la suite. Son ton moderne et tourné vers les jeunes (avec notamment la célèbre émission Salut les Copains) remporta un vif succès, à tel point qu'elle ringardisa bientôt Radio Luxembourg et Paris Inter surnommées alors «radios à papa» par la jeune génération férue de musique anglo-saxonne et notamment de rock'n'roll diffusée sur l'antenne d'Europe 1. Ces radios réagirent dans les années 60 en se modernisant et en changeant de nom (Paris Inter devint France Inter en 1963 et Radio Luxembourg devint RTL en 1966).
Une autre radio périphérique importante commence à émettre dans le sud de la France au début des années 1960: c'est Sud Radio, à partir d'un émetteur situé sur le territoire de la Principauté d'Andorre.
L'année charnière pour la radio est 1963. L'ORTF s'installe à la maison de Radio France, quai Kennedy à Paris. On opère aussi une réorganisation des réseaux.
La grande station nationale généraliste «RTF Inter» devient France Inter. À côté, la RTF crée deux stations thématiques: France Culture et France Musique. Deux autres suivront: France Inter Paris (1971, devenue FIP) et RFI (1975) (reprise de l'ancienne Paris Mondial). Ces stations existent toujours. Seule RFI a quitté le giron de Radio France.
En 1974 l'ORTF est démantelée et le secteur radio échoit à l'entreprise publique Radio France.
Deux phénomènes se développent en réaction à ce monopole: les radios périphériques et les radios pirates.
Des radios pirates aux radios libres
Les radios périphériques, plaçaient leurs émetteurs hors du sol français, mais le plus proche possible des frontières afin de pouvoir être reçues en France. Les principales étaient dans les années 1960 et 1970, RTL qui émettait depuis le Luxembourg, RMC à Monaco, Europe 1 émettait depuis la Sarre (en Allemagne), et Radio Andorre et Sud Radio qui émettaient depuis l'Andorre.
Mais de nombreuses autres radios se sont développées illégalement sur le sol français. On les appelait les radios pirates. Le phénomène se développa surtout à partir de la fin des années 1970. I
l faut citer: Radio Campus à Lille, Radio cœur d'acier à Longwy et sur tout le bassin sidérurgique lorrain, Radio Ivre à Paris, Radio Verte à Béziers, Radio Active à Lyon, L'Eko des Garrigues et Radio Fil Bleu à Montpellier.
Consciente du phénomène, en 1980 Radio France lance cinq nouvelles stations: Radio 7 et Radio Bleue, ciblant pour l'une les jeunes et pour l'autre la «troisième jeunesse», ainsi que trois stations régionales: Fréquence Nord, Radio France Mayenne et Radio France Melun.
Malgré les efforts de Radio France, le monopole prend fin le 9 novembre 1981.
C'était une des promesses de François Mitterrand pour l'élection présidentielle. Les radios pirates deviennent des radios libres.
Jusqu'à nos jours
À partir de 1981, les radios ne sont plus illégales. Cependant, en raison des particularités propres à la communication par ondes radio, notamment l'attribution de fréquence, il apparaît très vite nécessaire de mettre en place une autorité qui puisse répartir les fréquences, de manière indépendante autant que faire se peut. La loi du 29 juillet 1982 crée la Haute Autorité de la communication audiovisuelle, qui est chargée d'attribuer les fréquences et de garantir l'indépendance des radios qui restent dans le secteur public (celles de Radio France). La Haute autorité sera remplacée en 1986 par la Commission nationale de la communication et des libertés (CNCL), puis par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) en
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