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Les Motets de Philippe de Vitry dans le roman de Fauvel

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Par   •  9 Janvier 2018  •  Dissertation  •  3 984 Mots (16 Pages)  •  1 314 Vues

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Les Motets de Philippe de Vitry dans le roman de Fauvel

Etymologiquement, le motet vient du latin motetus, qui signifie « petit mot », il s’agit donc d’ajouter des mots. En effet, Dans les cercles universitaires, nous avions l'habitude de prendre des closules d’organum, on gardait la voix principale telle quelle et à toutes les parties mélismatiques on ajoutait du texte (au double et au triple) par dessus le matériau liturgique préexistant (la clausule d’un organum). Le texte que l’on tropait était tiré des textes connus des trouvères, c’est à dire des poèmes écrits en langue d’oïl issus du thème de la fin amore (de l'amour courtois). Le tenor restait liturgique et on y ajoutait des paroles en latin ou langue vernaculaire aux voix organales. Le double commence à prendre le terme de motetus, première voix organale à laquelle on ajoutait des mots et qui devient syllabique. Dans le triple on ajoutait un deuxième texte, généralement en langue vernaculaire. Il s’agit d’un genre musical polytextuel. Chaque voix comportait toujours un texte poétique différent.

Il existe deux manuscrit important concernant le répertoire des Motets. Le manuscrit Montpellier H196, conservé à l’université de médecine de Montpellier et le manuscrit de Bamberg Ed. IV. 6.

Il s’agit de la forme polyphonique la plus savante née au 13e et qui perdurera jusqu’au début du 15e. Durant le moyen âge tardif, l’écriture des motets se fait principalement à quatre voix, la quatrième étant généralement une voix de contra ténor sans texte, dans la même tessiture que le ténor. Les deux voix supérieures présentent généralement un intervalle de quinte ou d’octave et sont chantées simultanément sur deux textes différents en latin ou en langue vernaculaire, parfois même les deux. Celles-ci ont une allure plus rapide que les deux voix inférieures qui peuvent être confiées aux instruments.

Le choix des textes dans l’écriture du motet est relativement libre, ils sont parfois étroitement apparentés, parfois moins et leur structure peut être variée. Nous retrouverons la polytextualité plus tard dans la chanson profane contemporaine, comme par exemple dans les ballades doubles de Machaut.

Au 14e siècle, l’écriture du motet est un jeu intellectuel très complexe. Il s’agit une production savante universitaire caractérisé par l’utilisation de l’isorythmie et du hoquet. Jean de Grouchy, écrit dans son traité De musica que le motet est destiné seulement aux hommes de lettre et aux gens cultivés. Il ne faudrait pas chanter les motets devant l’homme du peuple car la personne de la rue n’est pas capable de saisir la subtilité textuelle du motet. Les meilleurs exemples sont ceux de Philippe de Vitry. En effet, il poussa la recherche de structures savantes le plus loin possible.

Il utilise l’isorythmie qui se limite généralement à la voix de ténor fondamental, extrait du répertoire liturgique, mais parfois lil fait subir également ce traitement aux voix supérieures.

Certains motets à 4 voix, dont deux de Philippe de Vitry présentent un solus tenor. Il s’agit d’une voix alternative qui remplace tenor et contratenor rendant possible une réalisation à trois voix avec un seul instrumentiste de la pièce. Cependant un solus tenor ne peut pas maintenir toujours exactement les répétitions de la talea et du color isorythmiques.

Philippe de Vitry est un compositeur, poète et théoricien français né en Champagne en 1291 et mort en 1361. Il à le titre ecclésiastique d’Archidiacre de Brie et de chanoine percevant une riche prébende octroyées par Jean XXII (élu pape en 1316, il inaugurera la série des papes d’Avignon, dont il assurera le plus long pontificat). Il va entrer au service des rois de France comme secrétaire de Charles IV. Il occupera des postes politiques au Parlement notamment et se verra même confié de missions diplomatiques pour le roi auprès du pape à Avignon en 1350. Il est par la suite nommé Evêque de Meaux en 1351. Il s’agit d’une figure emblématique du moyen âge.

Il est l’auteur présumé du traité Ars nova musicae publié vers 1322 et il est considéré par ses contemporains comme un intellectuel érudit très important puisqu’il fait preuve de qualités intellectuelles singulières dans des domaines divers tels que les mathématiques, la musique, la philosophie, la poésie ou encore la réthorique.

Bastien Le Ravallec

Pétrarque parlera de lui comme d’un « poète unique » dans une lettre qui lui est adressée, Leo Hebraeus le proclame « le plus grand maître de la science musicale ». Il sera souvent cité comme référence et son influence perdure plus d’un siècle après son décès.

Son rayonnement dépasse largement la frontière française puisque Landini composera un madrigal à sa mort où Vitry sera implicitement évoqué. Cette renommée peut s’expliquer, outre son génie, par le fait que son traité Ars nova soit largement diffusé et qu’il utilise ses propres motets comme exemples.

Nous attribuons qu’une quinzaine de motets à Philippe de Vitry (l’attribution pour certain est remise en question) et ceux ci sont conservés dans deux manuscrits: Le roman de Fauvel (BNF 146) et Ivrea 115 (manuscrit savoyard de la fin du 14e siècle).

Son ouvrage théorique Ars nova, publié vers 1322 et c’est également par extension le nom donné au style musical du 14e siècle (en opposition à l’ars antiqua). Les innovations les plus importantes se situent au niveau de la notation musicale avec la création de notes plus brèves (en particulier la minime) et l’apparition de la division rythmique binaire (dite imparfaite).

Le 14e siècle va combiner le binaire et le ternaire, c’est à partir de ce moment là où le tempus pourra être parfait ou imparfait (la division de la brève en 2 ou 3 semi brève), et la prolatio majeure (ternaire) ou mineure (binaire). Nous avons dès lors quatre combinaisons possibles.

temps perfectum prolatio minor tempus perfectum prolatio major tempus imperfectum prolatio minor tempus imperfectum prolatio major

l’attribution de cet ouvrage à Philippe de Vitry pose quelques problèmes. En effet, nous n’avons pas de version intégrale du traité et celles qui nous sont parvenues contiennent chacune des terminologies différentes. Philippe de Vitry sera souvent mentionné par ses contemporains mais jamais en tant qu’auteur de cet ouvrage et la notation adoptée par l’Ars nova est déjà utilisée dans des motets du roman de Fauvel qui ne comprends, sur les 34 motets présents dans l’ouvrage, que 4 écrits de la plume de Vitry.

De plus, les traités de Jean de Murs comme Compendium

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