Le Dejeuné Sur L'herbe
Compte Rendu : Le Dejeuné Sur L'herbe. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 16 Mai 2014 • 2 507 Mots (11 Pages) • 1 107 Vues
Le Déjeuner sur l’herbe, de Manet
(Voir le tableau)
Objets d’études concernés :
Un mouvement littéraire et culturel du XIXème siècle : le réalisme-naturalisme
Démontrer, convaincre et persuader.
L’éloge et le blâme
Classe concernée : seconde
Plan de la séquence
1. Un peu d’histoire
2. Brève présentation de Manet
3. Etude des sources du tableau
4. Etude du tableau
Un tableau classique
Un tableau trop moderne
5. Un exemple de la postérité du tableau
6. Rapprochements avec
Zola romancier
Zola critique d’art
Balzac Le chef-d’œuvre inconnu
7. La défense de Manet par Zola. Etude biographique et critique. 1867
Un peu d’histoire…
En 1863, la France vit sous le régime du Second Empire. Chaque année a lieu une exposition de peintures à Paris, ce que l’on appelle un Salon, instauré par l’Académie de peinture au XVIIème siècle. Il s’agit d’une grande manifestation publique qui attire des centaines de milliers de visiteurs dans le vaste Palais de l’Industrie où elle se tient. Tous les artistes ont le droit d’y apporter leurs toiles déjà fixées dans leurs cadres dorés et les caisses contenant leurs sculptures. Les 2500 œuvres qui y sont exposées annuellement ont été retenues par un jury composé d’artistes, jury lui-même élu par les peintres qui avaient exposé aux Salons précédents.
Les goûts du public sont encore influencés par Ingres qui s’est imposé comme le chef de file de l’école néo-classique par son observation réaliste pleine d’acuité, son don pour accentuer le caractère individuel du modèle et son fini « léché » au niveau de l’exécution, qualités qui ont fait de lui un incomparable peintre de nus (Le bain turc, 1863) et de portraits (Portrait de Madame Moitessier, 1856). Le public a pris l’habitude de voir des allégories, des scènes historiques (Jean Léon Gérôme, Phryné devant l’Aréopage, 1861) et/ou mythologiques. En même temps, non sans peine, le réalisme d’un Courbet s’est imposé, Courbet pour qui « la peinture est un art essentiellement concret et ne peut consister que dans la représentation des choses réelles et existantes ».
Le système du Salon annuel fonctionne tant bien que mal jusqu’en 1863, où éclate la crise. Cette année-là, la Naissance de Vénus de Cabanel, nu couché auréolé de chérubins ( !) remporte les suffrages du jury et est acquise par l’empereur Napoléon III. Mais environ 2000 toiles et 1000 sculptures n’ont pas été acceptées, ce qui suscite une levée de boucliers de la part de leurs auteurs. Devant le tollé causé par leurs protestations, Napoléon III ordonne d’exposer les œuvres refusées, mais à l’écart des autres, dans sept salles qui sont encore disponibles dans le Palais. C’est ce que l’on appelle le Salon des Refusés.
Dès le premier jour de l’ouverture du Salon des Refusés, le 15 mai 1863, sept mille visiteurs défilent dans ces sept salles et, par la suite, il n’y a jamais moins de mille visiteurs par jour. Mais les œuvres exposées ne sont pas comprises et déclenchent hilarité, moqueries, railleries et sarcasmes quand on ne crie pas à l’outrage et à la mystification.
C’est dans cette ambiance que les Parisiens peuvent voir, cette année-là, une toile de Manet, le Bain (n° 363 du catalogue) ou la Partie carrée et célèbre de nos jours sous le titre Le Déjeuner sur l’herbe
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Qui est Manet ?
Né en 1832 à Paris, il fréquente l’atelier de Thomas Couture de 1850 à 1856, non sans compléter sa formation artistique en étudiant les maîtres du Louvre et en voyageant à l’étranger (Italie, Hollande, Allemagne, Autriche). Son tableau Le buveur d’absinthe (1858) est refusé au Salon de 1859. en 1860, son tableau La Musique aux Tuileries suscite un certain étonnement. Doté de connaissances picturales solides, il n’est pas encore en rupture avec l’académisme à la mode, même si ses sujets sont modernes. D’ailleurs, issu d’un milieu bourgeois et traditionaliste, il n’a cessé de tenter d’exposer au Salon, voulant obtenir la reconnaissance officielle. En outre, son œuvre est contradictoire dans la mesure où il se réclame des maîtres du passé, qu’ils soient Italiens - Raphaël, Giorgione, Titien -, ou Espagnols - Goya -, mais peint pour une large part la modernité prônée par Baudelaire (Le Bar aux Folies-Bergère, 1881)
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Les sources du tableau.
Exposé au Salon des Refusés de 1863 avec deux autres toiles, Le Déjeuner sur l’herbe provoque un violent scandale : l’impératrice en est scandalisée, l’empereur déclare que la toile porte outrage à la pudeur et le public éclate en fous rires devant cette œuvre.
Comment expliquer ces réactions ? Manet en est le premier étonné, car il n’a pensé qu’à « moderniser » des sujets classiques et anciens.
Il s’est en effet inspiré d’une gravure de Marc-Antoine Raimondi, Le jugement de Pâris.
Marcantonio Raimondi Le jugement de Pâris (vers 1510-1520)
Metropolitan Museum
À bien la regarder, on s’aperçoit en effet que les trois personnages de droite ont dans cette gravure exactement la même pose que ceux du tableau de Manet. Ils sont inscrits dans un parallélépipède, chez Manet ce sera plutôt un triangle. On remarque la même attitude langoureuse et pensive chez la femme de Manet et chez celle assise à gauche chez Raimondi (elles appuient toutes deux leur menton sur la main ouverte, celle-ci reposant sur le genou
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