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La chanson sur Crowne

Fiche de lecture : La chanson sur Crowne. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  3 Mars 2014  •  Fiche de lecture  •  2 348 Mots (10 Pages)  •  758 Vues

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La Chanson de Craonne (du nom du village de Craonne) est une chanson contestataire, chantée par des soldats français durant la Première Guerre mondiale, entre 1915 et 1917. Elle est interdite par le commandement militaire qui la censure en raison de ses paroles antimilitaristes (« on s'en va là-bas en baissant la tête », « nos pauvr' remplaçants vont chercher leurs tombes »), défaitistes (« c'est bien fini, on en a assez, personne ne veut plus marcher ») et subversives incitant à la mutinerie (« c'est fini, nous, les troufions, on va se mettre en grève ») alors qu'une guerre est en train de se livrer sur le territoire national.

Cette chanson politiquement engagée (à l'extrême-gauche) a des visées anticapitalistes quand elle fustige « les gros », « ceux qu'ont le pognon » et « les biens de ces messieurs là ». Elle est contemporaine de la révolution bolchevique de 1917 qui a entraîné, en France, la mutinerie des soldats communistes russes à La Courtine et, sur le front de l'Est, la débandade et le retrait des troupes russes (alors alliées à la France).

Une des versions de cette chanson censurée est publiée, après la guerre, en 1919 par l'écrivain Raymond Lefebvre sous le titre de Chanson de Lorette1.

Sommaire

1 Histoire de la chanson

1.1 Le contexte

1.2 L'origine de la chanson

1.3 Le lieu évoqué dans la chanson

2 Paroles

3 Musique

4 Enregistrements

5 Bande dessinée

6 Usages mémoriels

7 Au cinéma

8 Notes et références

9 Voir aussi

9.1 Bibliographie

9.2 Articles connexes

9.3 Liens externes

Histoire de la chanson

Le contexte

Le cimetière de Soupir, au pied du Chemin des Dames, témoigne de la violence des combats de 1917.

La Chanson de Craonne est connue pour avoir été entonnée par les soldats qui se sont mutinés (dans une cinquantaine de régiments de l'armée française) après l'offensive très meurtrière et militairement désastreuse du général Nivelle au Chemin des Dames. Au cours des combats, les soldats français, partant de la vallée de l'Aisne, devaient « monter sur le plateau » tenu par l'armée allemande.

Le général Pétain, nommé le 17 mai 1917 au poste de général en chef des armées françaises en remplacement du général Nivelle, parvient à rétablir la discipline au sein des régiments touchés par les mutineries, en alliant condamnations exemplaires et mesures d'amélioration des conditions de vie des soldats. Plus de 500 mutins ou assimilés sont condamnés à mort (dont 26 effectivement exécutés2).

L'origine de la chanson

Cette chanson anonyme a sûrement plusieurs auteurs. Elle est apprise par cœur et se diffuse oralement de manière clandestine. Selon une légende qu'aucune source n'atteste, le commandement militaire aurait promis un million de francs or et la démobilisation à quiconque dénoncerait l'auteur3. La chanson a continuellement évolué au cours de la guerre en fonction des lieux principaux de combat1. Elle apparaît sous le nom de La Chanson de Lorette, avec pour sous-titre « complainte de la passivité triste des combattants »4 évoquant la bataille de Notre-Dame de Lorette à Ablain-Saint-Nazaire se déroulant entre septembre 1914 et septembre 1915. Ensuite, la chanson est transformée pour évoquer le plateau de Champagne au cours de l'automne 1915. En 1916, elle devient une chanson sur Verdun, le refrain devient :

Adieu la vie, adieu l'amour,

Adieu à toutes les femmes

C'est bien fini, c'est pour toujours

De cette guerre infâme

C'est à Verdun, au fort de Vaux

Qu'on a risqué sa peau [...]

Sous sa forme actuelle — c'est-à-dire mentionnant Craonne — la première version connue est antérieure à l'offensive du 16 avril 1917 : retrouvée dans le carnet du soldat François Court, elle y est suivie de la mention « chanson crée le 10 avril 1917 sur le plateau de Craonne »5. Cette version fait la transition avec celles de la Chanson de Lorette puisqu'elle comporte comme elles un couplet supplémentaire absent du texte classique de la Craonne5. La première version publiée est parue sous le titre « Une chanson de soldat » dans la Gazette des Ardennes du 24 juin 19176.

Le lieu évoqué dans la chanson

Article détaillé : Bataille du Chemin des Dames.

Les restes de l'ancien village dévasté de Craonne, aujourd'hui.

La chanson est associée aux mutineries de 1917 et le refrain subit une nouvelle transformation : « C'est à Craonne, sur le plateau ».

Pour l'occasion, le village de Craonne gagne une syllabe (Craonne se prononce habituellement krɑn, la chanson dit krɑɔn/ pour avoir le compte de syllabes). Le plateau dont il est question est le plateau de Californie qui surplombe le village. En effet l'endroit est le lieu de terribles combats à partir du 16 avril 1917 : la 1e division d'infanterie qui monte à l'assaut se trouve bloquée au niveau des caves de Craonne. Puis, le 4 mai, une seconde offensive est lancée par la 36e division d'infanterie qui aboutit à la reprise de Craonne et à la progression sur le plateau de Californie7.

Paroles

Paul Vaillant-Couturier, dans une manifestation de l'après-guerre (1922).

Plusieurs variantes de la chanson sont attestées.

Les paroles les plus connues sont celles publiées par Raymond Lefebvre en 1919 puis par Paul Vaillant-Couturier, lui-même issu d'une famille

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