Écriture personnelle sur l'extraordinaire et les médias
Dissertation : Écriture personnelle sur l'extraordinaire et les médias. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Charlene Collet • 12 Mai 2018 • Dissertation • 1 415 Mots (6 Pages) • 2 022 Vues
Thème : l’Extraordinaire
Sujet : Selon vous, les moyens actuels de diffusion de l’information en font-il une vérité générale ou bien une « post-vérité » ?
Aujourd’hui, les médias tels que la télé, internet ou la radio sont omniprésents dans notre société. C’est pourquoi, nous sommes toujours en lien avec le monde qui nous entoure, notamment lorsqu’un événement inhabituel se produit. On apprend donc constamment de nouvelles informations. Cependant dans quelle mesure les médias constituent-ils un miroir fidèle du monde ?
Les médias actuels fournissent-ils une réalité avérée ou une réalité déformée par les émotions et les opinions personnelles ?
Pour tenter de répondre à ces questions, nous allons étudier le comportement des médias face à l’extraordinaire.
Pour cela, nous étudierons dans un premier temps l’attitude première des médias consistant uniquement à transmettre une information de manière impartiale ; en nous penchant d’ailleurs sur la charte de déontologie des journalistes. Mais dans un second temps, nous nous tournerons vers les nouvelles pratiques de journalisme modifiant quelquefois la réalité au profit de l’audience et créant ainsi du contenu de l’extraordinaire. On s’intéressera notamment au concept de sensationnalisme.
Comme les journalistes, certains reporters ou photographes mettent en avant les actualités tout en permettant aux individus de voir la réalité et les sensibiliser. Robert Capa, photographe et correspondant de guerre en est alors un parfait exemple. En effet, il était particulièrement connu dans sa profession pour avoir couvert les plus grands conflits du 20e siècle. "Mort d'un soldat républicain" est la photographie qui l'a fait connaître car il prit à l'instant exact, la mort d'un républicain, ripostant contre les nationalistes. Cette photographie représente alors parfaitement le contexte historique de la guerre d'Espagne (1936), les conflits entre les différents partis politiques ainsi que les horreurs et les conséquences inévitables de la guerre. Robert Capa avait comme arme l'appareil photo, comme d'autres ont la plume, il voulait montrer les événements tragiques et extraordinaires qui se passaient à son époque dans le monde.
En effet, si comme nous l’avons évoqué au-dessus le but premier des médias et de véhiculer des informations au plus grand nombre, il ne faut pas oublier que dans notre société actuelle tout est monnayable. Les dirigeants de sites médias ou de journaux cherchent à vendre et à se faire de l’argent tout en véhiculant des informations. On en arrive aujourd’hui donc à privilégier la « consommation » de l’information par le spectateur au rapport de qualité de l’information. C’est pourquoi une édition du journal de 13 heures pourra passer une demi-heure sur la récente annonce de la mort du chanteur-idole Johnny Hallyday plutôt que de parler de la famine exceptionnelle en Somalie. Car un sujet concernera plus les Français que l’autre. C’est une mécanique bien installée dans les médias qui privilégie l’affectif et la sensation de surprise tout en se prenant aux sentiments des spectateurs. C’est le phénomène du sensationnalisme. On cherche à faire sensation et à interpeller le public. Le chanteur Johnny Hallyday qui est une icône nationale est connue de tous tandis que la Somalie est un pays méconnu et l’on préfère fermer les yeux devant un phénomène qui nous semble presque irréel. Cependant si l’on en revient au fait lequel de ces deux est le plus extraordinaire ?
Le fait qu’une personne soit décédée ou que tout un pays soit touché par la famine ? La question ne se pose pas. On a alors une information qui, dans les faits, pourrait sembler banale mais qui est théâtralisée et rendue exceptionnelle pour captiver le public.
On assiste aujourd’hui dans les médias à une recherche constante d’exceptionnel sensationnel. Et si c’est juste exceptionnel ou inattendu, on va fabriquer les sensations et insister sur celles-ci. On peut donc avoir un traitement complétement différent d’une même information selon les médias et leur but : informer ou captiver le plus de public. On assiste aujourd’hui dans les médias à une recherche constante d’exceptionnel sensationnel. Et si c’est juste exceptionnel ou inattendu, on va fabriquer les sensations et insister sur celles-ci. On peut donc avoir un traitement complétement différent d’une même information selon les médias et leur but : informer ou captiver le plus de public.
Cette orientation donnée par certains médias est dénoncée par une ex-journaliste et relaté dans un article du journal L'Obs. Celle-ci nous explique qu’étant correspondante en Afrique alors que la disparition d’un avion d’Egyptair venait d’être annoncée ; elle s’est proposée pour couvrir l’événement. Quand elle se propose de réunir des informations sur l’affaire de manière complétement impartiale et uniquement d’un point de vue factuel ; on lui demande d’insister sur la tristesse des familles. Quand elle répond que ces familles ne sont pas accessibles et qu’elle préfère relater l’événement, même s’il est, pour l'heure, entouré de mystère, on lui dit qu’elle n’est pas apte à couvrir l’information. Ce qu’on lui demande donc, c’est d’évoquer cette disparition, mais surtout d’insister sur l’aspect dramatique et triste de celui-ci afin d’émotionner le spectateur. Elle explique d’ailleurs très bien la nuance entre sa vision du journalisme et celle de certains journaux quotidien ; quand elle souhaite respecter la vie privée et refuse d’écrire sans informations fiables ; eux poussent à créer une angoisse chez le lecteur, en s’appuyant sur le caractère triste du fait. C’est de cette anxiété et peur que vont se servir les médias pour s’accaparer l’attention des spectateurs et les maintenir en haleine. On basculerait presque dans un film a suspens. On se base sur des faits, mais l’on brode autour à coup de sujets qui interpelle le public afin de créer des émotions et captiver l’audience ; cela résumerait presque l’écriture d’un scénario.
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