Shutter Island
Mémoire : Shutter Island. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Zawael • 10 Mai 2014 • 520 Mots (3 Pages) • 1 583 Vues
Shutter Island est un film de type thriller/psychologico-dramatique réalisé par Martin Scorsese. Adapté du roman noir du même nom de Dennis Lehane, il fait son apparition dans les salles en février 2010. Avec un budget de 80 000 000 $ et un nombre d’entrées s’élevant à un peu plus de 3 millions en France, Scorsese réalise ici son meilleur score au box-office français devant ses autres créations comme Les Affranchis, Raging bull ou encore Taxi driver, véritables classiques du cinéma.
La lecture de la suite de ce travail est proscrite si l’œuvre n’a pas été visionnée au préalable car elle mérite un œil innocent lors du premier visionnage afin de profiter pleinement de la grandeur cinématographique du film.
Nous sommes dans les années 50, le Marshal Teddy Daniels (Leonardo Di Caprio) et son coéquipier Chuck Aule (Mark Ruffalo) sont appelés à mener l’enquête sur Shutter Island. En effet, Rachel Solando, patiente de l’hôpital psychiatrique situé sur l’île, s’est enfuie. Le seul indice sur sa disparition est découvert dans sa cellule et se trouve être un bout de papier sur lequel est inscrit une suite de chiffre en apparence insignifiante.
Dès les premiers plans du film, nous sommes plongés dans un univers froid, glauque et pour le moins angoissant. L’approche est telle que l’identification au personnage de Teddy se fait très rapidement et nous enferme avec lui dans la folie, l’opacité démoniaque de l’étrange. On suit alors notre Marshall pas à pas dans son enquête. L’utilisation des flashbacks est justement orchestrée, les envolées musicales sont à couper le souffle dans cet univers qui s’assombrit de plus en plus, jusqu’à devenir oppressant voir effrayant. L’île devient alors une prison mentale, reine de ce scénario manipulateur.
Le point le plus intéressant du film n’est autre que son twist final. En effet, tout le film est bâtit sur la chute, tout aussi bien ficelée que fascinante. Cependant, dire que celle-ci est la seule force du film serait tout bonnement faux car les post-visionnages sont tout aussi intéressants et intelligents, contrairement à la plupart des films du genre (le sixième sens en est un exemple frappant, le deuxième visionnage du film est sans intérêt aucun).
La plupart du film tourne autour de notre protagoniste qui, au fil du récit, se voit accusé de paranoïa. Et c’est là que toute la démarche psycho-philosophique entre en jeu. Effectivement, on constate que, dès lors qu’un individu est jugé paranoïaque, alors même les actes qu’il commet, dépourvus d’une once de paranoïa sont interprétés comme tels. C’est une sorte de machine infernale où chaque acte/geste commis n’a de valeur qu’en vertu du jugement préétabli. De plus, malgré le point de vue interne au Marshall qui plaide en sa faveur, l’idée du doute parvient à l’esprit du spectateur qui ne situe plus le vrai du faux. Il est vraiment intéressant de voir la puissance du doute qui, une fois installé, raisonne dans l’esprit indéfiniment. Il en est de même dans la vie de tous les jours ; une rumeur, une phrase, un mot, et tout fondement devient alors pure hypothèse. Shutter Island illustre cela d’une parfaite manière, jouant du spectateur et s’amusant de son esprit torturé.
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