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Nature Morte a la Chaise Cannée

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Par   •  14 Juin 2012  •  1 628 Mots (7 Pages)  •  1 515 Vues

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La Nature Morte a la Chaise Cannée 1912

Analyse

Picasso est un homme du XXe siècle, qui se sait, comme tout peintre, l’héritier d’une tradition, d’une histoire et de ses héros. Il avit donc des maîtres, dont certains l’influencèrent lorsqu’il était jeune artiste- le Greco, Toulouse-Lautrec, Cézanne…

Mais Picasso est aussi conscient de la responsabilité qui échoit à tout artiste de recommencer autre ment et de faire ainsi évoluer cette tradition, d’en faire une culture et de préparer l’avenir.

1er partie

Picasso reproduit, avec cette nature morte, l’univers familier des cafés parisiens, où l’on lit le journal en fumant la pipe, en buvant de la bière et en mangeant des coquillages assaisonnés de jus de citron. Travaillant ainsi sur le banal, il peut radicaliser ses recherches et compter sur la connaissance des objets et des situations par le spectateur pour déplacer l’intérêt ailleurs, vers le questionnement de la peinture et de la représentation elles-mêmes.

La composition

La réalité représentée est certes des plus triviales, mais son traitement lui, est très complexe. Picasso réussit l’unité de l’ensemble d’une manière très subtile : une gamme chromatique réduite : blanc, noir et gris que rehaussent quelques touches de jaune et d’ocre ; et le petit format. Mais c’est l’hétérogénéité de la composition qui manifestement, constitue l’apport définitif à l’histoire de la peinture.

Cette œuvre associe dans un espace limité, différents modes de représentation : la décomposition de l’objet, propre au cubisme analytique, visible dans le verre qui est montré de face, en coupe et du dessus, en transparence et dans sa matérialité, Mais aussi des effets classiques de modelé et de perspective visibles dans la pipe qui est peinte en volume, et les ombres portées des objets.

Mise à part de la disposition, Le Peintre jeux avec différents états d’achèvements, sans crainte : de la gauche vers la droite et par un dépouillement progressive, on aboutit à la coquille en noir et blanc et à une simple structure linéaire esquissée à même la toile préparée.

Le domaine de la peinture s’élargi avec l’intrusion du réel. Le cadre en corde et la toile cirée troublent le cours de la peinture, jusqu’à ce moment cohérente avec la tradition. Cette association entre l’objet et le sujet représenté dans une même toile incitent à la réflexion sur les rapports entre peinture et réalité.

Le jeu se complique avec l’inclusion des lettres « JOU ». La représentation devienne alors représentation mentale. Picasso nous confronte avec confiance, au « JEUX » de la reconstitution de l’esprit, et nous laisse « le dernier mot ».

L’importance de Nature morte à la chaise cannée se joue donc a différents niveaux. Elle est d’abord la preuve que la peinture peut supporter l’intrusion de corps étrangers, tout en ouvrent un espace nouveaux où la réalité peut être traduite librement par l’artiste.

Au de la de la banalité apparente de cette œuvre, Picasso parvient à briser les limites de la tradition pictural et y ouvre des nombreuses et radicales voies.

2ème partie

Picasso et Braque font les même recherche de la représentation : l’un en figure l’autre en paysage( relation d’amitié entre 1909 et 1912)

Avec la « nature morte à la chaise cannée », c’est l’une des toute première fois qu’un artiste introduit dans la toile un élément qui n’est pas de la peinture.

Cela représente un tournant dans l’histoire de la représentation. Pour la première fois, un objet du quotidien, un morceau de toile cirée n’ayant rien de noble, accède au statut d’œuvre d’art.

Ce geste d’introduction d’un élément étranger, industriel dans la toile, préfigure les ready-made de Duchamp, et commence donc à poser la question de l’art conceptuel…

Ce n’est plus l’objet ou le tableau en lui-même qui est art, c’est la place et la valeur qu’on lui prête qui en fait un objet artistique. C’est l’artiste, son geste, son idée, son concept, qui font que l’objet devient art.

A ceci près que dans « Nature morte à la chaise cannée », la chaise est évoquée par un bout de toile cirée représentant un cannelas, ce n’est pas vraiment un morceau de chaise .

Ce que Picasso nous montre, c’est une image de l’image d’une chaise. Il prend une image déjà toute prête, la colle sur une toile, et cela met en valeur les différents filtres qui existent entre la chaise cannée en elle-même, ce que l’on perçoit de cette chaise, la représentation en image de cette chaise, et la simple évocation sémiologique de la chaise ( par un signe que notre cerveau interprète comme étant lié à une chaise cannée).

Picasso s’attaque donc à questionner la barrière qui existe entre l’objet brut et sa représentation.

Quelques années plus tard, en 1929, Magritte, avec « ceci n’est pas une pipe » pose autrement la question que la « Nature morte à la chaise cannée

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