Les Grandes Idées De L'éclectisme Architectural
Note de Recherches : Les Grandes Idées De L'éclectisme Architectural. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sebhouda • 26 Février 2012 • 4 543 Mots (19 Pages) • 1 770 Vues
La seconde moitié du XIXe siècle est très féconde en réalisations architecturales. Le paysage urbain de Paris est modifié, pour répondre à de nouvelles exigences d'hygiène, de circulations et de confort. Les capitales se peuplent de plus en plus, des bâtiments publics se construisent, et pourtant la grande question de l'époque en architecture est « en quel style construire? ». Nous sommes pourtant dans une nouvelle ère industrielle, possédant de nouveaux types de matériaux de construction et de nouvelles techniques de production. Paradoxalement à cette modernité, on utilise face à cette incertitude stylistique le mélange de styles empruntés à toutes les époques. C'est ce qu'on appel l'éclectisme.
Vers un nouvel urbanisme
Le XIXe est marqué par la restructuration des grandes villes françaises et européennes. A Paris, la crise de la structure urbaine est évidente, les ouvriers s'entassent dans les quartiers les plus délabrés et occupent les taudis, les caves et les mansardes et de là les maladies comme la tuberculose par exemple font des ravages. De plus le secteur des Halles était le cœur des émeutes et des révolutions qui se succédaient depuis 1830. Inspiré par les quartiers ouest de Londres, reconstruits pour des exigences d'hygiène et de circulation, Napoléon III confie les travaux de la capitale au préfet Georges Eugène Haussmann (1809-1891).
Haussmann procède alors à une rénovation de grande envergure, dotant Paris d'avenues et de boulevards lui assurant son contrôle politique, économique et social. Ces axes larges et rectilignes permettent aux troupes de charger rapidement et efficacement la population lors d'éventuelles manifestations. En démolissant les immeubles du vieux centre, on accélérait le départ des ouvriers vers la périphérie et l'on éventrait leur repaire.
Des bâtiments sont détruits pour laisser place à de nouvelles constructions respectant des normes de hauteur et de style pour notamment uniformiser les façades. De nouveaux lieux prennent vie comme les parcs et jardins. La place de l'étoile (aujourd'hui place Charles De-Gaulle) est une parfaite illustration de cette nouvelle ville. Celle-ci a été redessinée par l'architecte Jacques Hittorff sous l'autorité du préfet.
Ci-dessus, vues de Paris montrant les transformations d’Haussmann Quartier de l’Opéra avec ses grands boulevards
Place de l’Etoile
Cependant avec une population croissante et un projet de cette ampleur, les coûts élevés amènent à construire des immeubles collectifs de plusieurs étages. Haussmann est passé de l'échelle de 25 mètres à 50 pour l'élargissement des voies et proposa ainsi une nouvelle réglementation pour augmenter le gabarit des immeubles sur les voies larges. Le rez-de-chaussée est occupé par les boutiques, les appartements des étages sont loués à des bourgeois, les domestiques sont logés au dernier étage.
Façade d’un immeuble Haussmannien
Intérieur d’un immeuble haussmannien
Il y a aussi une classification de ces immeubles en première, deuxième ou troisième classe en fonction du prix de la construction, de sa situation géographique, de son décor et du prix du loyer pratiqué. Il est proposé dans ces immeubles, de même forme et de même gabarit, des ornements qui vont des plus luxueuses décorations sculptées aux plus simples grilles croisillonées.
Le gaz d'éclairage équipe ces nouveaux logements, les rues sont éclairées le soir par des becs de gaz, il faudra 1878 pour que le premier essai d'éclairage électrique se fasse sur l'avenue de l'Opéra. En 1883 le préfet Poubelle installe des boîtes en tôle pour les résidus ménagers. Des églises sont également bâties ainsi que des circuits d'adductions d'eau et un réseau d'égouts moderne, des théâtres (Théâtre du Châtelet) et deux gares, la Gare de Lyon et la Gare de l'Est.
Le prix de ces logements écarte les ouvriers du centre qui s'installent en banlieue. Des immeubles leur seront aussi dédiés, construit sur l'exemple des hôpitaux ou des casernes à l'image d'un groupement en série de cellules pas toujours individuelles. Sous une forme extérieure comparable, il y a eu le Familistère de Guise construit par Jean-Baptiste André Godin (1817-1888) qui dispose tout de même de logements familiaux où la taille de chacun de ces logements correspond à la taille de la famille. On n’y perçoit aucun signe d'aucune hiérarchie. L'ensemble des logements est construit autour d'une vaste cour couverte.
Dessin du site industriel avec la fonderie, à droite, et les bâtiments de vie (le Familistère), à gauche
On verra par la suite les premières maisons ouvrières apparaître. Les deux premiers ensembles sont présentés à l’exposition universelle en 1867, ils sont sur le modèle de l’habitat rural (une salle commune, une ou deux chambres, un sanitaire extérieur et un petit jardin individuel pour les cultures potagère), et rencontre un excellent accueil dans la classe ouvrière. Pour la première fois la question du logement social est posée.
Citée ouvrière de Mulhouse
Ce nouveau visage de la ville apporte des problématiques modernistes et crée un nouveau mode de vie alliant travail, loisir, consommation, circulation et voyage.
On peut aussi préciser que plusieurs grands architectes ont participé à ce projet .Il y a eu par exemple Viollet-le-Duc (1814-1879) à l'angle de la rue Lafayette, ou encore Garnier (1825-1898) pour le boulevard de Sébastopol. Et pourtant aucune empreinte stylistique de ces architectes n'est visible. Cela s'explique par une volonté d’adéquation absolue entre programme et forme.
Par tous ces aménagements, Haussmann a réussi à mettre en valeur les grands monuments. L'un des exemples les plus impressionnants est l'Opéra de Paris. Il s'est beaucoup intéressé aux aspects pratiques des percements. Par exemple le Boulevard Saint-Michel est légèrement infléchi dans sa partie inférieure pour s'orienter sur la flèche de la Saint-Chapelle, le boulevard Henri IV partant de la colonne de la
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