Introduction à la renaissance

L’idée de Renaissance apparait au milieu du XVIème avec Giorgio Vasari (peintre, sculpteur et écrivain Florentin) fondateur d’une académie et l’auteur des « vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes» pour raconter l’art de la renaissance depuis ses origines jusqu’à Michel-Ange. L’histoire que propose Vasari est fondée sur des biographies racontant la vie des artistes de la Renaissance et si possible de tous les artistes de la Renaissance. Ce livre est une succession de monographie plus ou moins organisées et qui vise à célébrer les grands artistes et à évaluer leurs intérêts et leurs qualités. Ces biographies sont parfois à la limite du racontar et de la petite histoire sur les mœurs des artistes (vie affective etc…), elles donnent une approche du caractère des artistes. Ces propos sont destinés à évaluer l’artiste en faisant coïncider la personnalité et l’œuvre de celui-ci. Ces topos biographiques inventés par Vasari ont une formidable postérité. Très souvent l’histoire de l’art fait coïncider l’œuvre et l’artiste (célébrer le génie d’un homme) très important dans la production de l’œuvre.

Dans son propre portrait Vasari se présente non pas comme un artiste alors même qu’il peint son autoportrait, il se représente comme un home noble intellectuel, notable bien habillé. Il est pour lui et pour ses contemporains un notable fondateur d’une école et d’une académie et son livre prouve la légitimité de son académie en parlant du principe que l’art Florentin est le plus grand art du monde. On le voit sur son portrait tenant des plans, art qu’il assume puisque l’architecture est le plus intellectuel des arts. (premier des arts dans l’antiquité, mère de tous les arts parce que le plus ancien, utilité, accueil des arts, façades sculptée, murs peint et murs ou l’on peut accrocher des tableaux). L’architecture repose sur de principes théoriques fondés dans l’antiquité et dans le seul grand traité artistique qui ai traversé le Moyen Age dont l’auteur est Vitruve (10 livres sur l’architecture sans images). Il est connu dans tout le Moyen Age et fait référence. Sur la base de ce livre l’architecture est le plus noble des arts car c’est celui qui s’éloigne le plus de l’artisanat (pas de pratique, pasd’atelier….) l’architecte lui dessine et calcule mais ne réalise pas. Vasari est loin d’un arisant, ses mains sont propres. Un des objectifs de Vasari est de souligner la primauté de l’art Toscan sur les autres écoles et sur l’art européen qu’il qualifie de « barbare » et de « gothique ». Ces propos sont valables jusqu'à la fin du XVIIIème : il n’y avait qu’un seul art, l’art du Quattrocento et en particulier l’art Florentin.

Les propos de Vasari sont bien sur faux, un exemple avec la flèche de la cathédrale de Strasbourg (faite par l’architecte Ulrich d’Enssigen en 1439) qui a été le plus haut monument d’Europe à la fin de sa construction avec une tour de pierre de plus de 100m. Sa réalisation est un pari gigantesque à cette époque. Cet esprit de record existe en Europe depuis la fin du Moyen Age, les villes entrent en compétition pour construire le monument le plus remarquable puisque c’est dans les villes que se situe l’essentiel du pouvoir et de la richesse, c’est la fin du féodalisme et le début de l’essor de la bourgeoisie (commerçants etc qui ne sont pas nobles) et qui veulent affirmer la puissance de leur ville par rapport aux autres, c’est un phénomène de concurrence politique, commerciale etc…. Ulrich d’Enssigen à la fin du XIVème va dessiner des plans sur papier (plans à l’époque retravaillés par Jean Hultz) qui sont conservés encore aujourd’hui, preuve irréfutable que la Renaissance de Vasari avait tord puisqu’elle se vantait d’avoir inventé le « disegno » (l’art graphique de la construction) alors que cette technique existait déjà en Europe du Nord.

Vasari est néanmoins très discret sur l’héritage de l’art gothique qu’a l’école de Venise (exemple de la façade du Palais des Doges érigée entre 1340-1423) et fini dans le Quattrocento qui n’a choqué personne, cet art décoratif est lié à Venise mais aussi et surtout aux relations qu’a Venise avec les pays orientaux et méditerranéens. En somme ce style gothique est un peu « orientaliste » et permet d’utiliser cette exubérance décorative. La « Ca’ d’Oro » construite pour un notable de Venise (réalisée en plein Quattrocento [1421-1440] ) est un aboutissement du gothique Vénissien. La dissymétrie architecturale et la Portego composée de portiques, d’arcades derrière lesquelles se trouvent des loggias donnent un contraste avec la droite et la gauche dans une pierre chaude et dorée et témoignent de ce Gothique.

Un autre foyer artistique très important preuve de l’importance de l’art Gothique à cet époque est la ville de Milan avec sa cathédrale érigée à la fin du XIVème. Sa façade qui n’avait pas été achevée a été terminée à partir de 1577 par l’architecte Pellegrino Tibaldi dans un style tout à fait gothique alors que le Quattrocento est bel et bien fini. Vasari avait tord,

...