Vision de l'Esclavage en peinture

DOSSIER DE RECHERCHE : Histoire de l’Art

Vision de l’Esclavage en peinture

Sujet: Y a-t-il pour un artiste l’obligation de réagir aux événements de son époque ou est -il libre sans bornes?

           Suite à la Révolution française, une première abolition de l’esclavage dans les colonies est tentée en 1794, mais Bonaparte, sous la pression des colons rétablit l’esclavage en 1802. Puis c’est sous l’impulsion de Victor Schœlcher que le Gouverneur signe le deuxième décret qui met fin à l’esclavage le 27 avril 1848. Après la Révolution française, les artistes commencent à produire des « œuvres engagées » qui exprime leur conviction politique. Quelle est la réaction des artistes de  l’époque à un événement qui a marqué l’histoire, tel que l'abolition de l'esclavage?

        The Slave Ship ( Le Négrier en français) est un tableau peint par l’anglais Joseph Mallord William Turner en 1840, durant cette période, l’esclavage était toujours largement pratiqué. Le premier élément qu’on perçoit est un immense coucher de soleil rouge foncé au dessus d’une mer orageuse annonciatrice d’une violente tempête. On distingue un navire au loin avec des mâts rouges, le choix de couleurs dans le tableau brouille les contours entre les différents objets. Au premier plan, on voit un nombre important de corps flottants à la surface de l’eau malgré les lourdes chaînes qui les entravent, ces chaînes avec leur peau noire indiquent qu’il s’agit d’esclaves qui ont été jetés à la mer par le négrier.

        Ce tableau témoigne de toute la cruauté dont les esclaves sont victimes: ils sont jetés par dessus bord comme des marchandises afin d’alléger le navire en prévision de la tempête qui est en approche.

        On se retrouve emporté dans le mouvement de la tempête et le chaos qu’elle engendre au sein du tableau, accentué par le surréalisme de la scène. A travers à sa peinture Turner démontre clairement son opposition à l'esclavage en dénonçant les cruautés infligées aux esclaves.

        L’Abolition de l’esclavage dans les colonies françaises peint en 1848 par François-Auguste Biard est une scène dans les colonies, au moment de la proclamation de l’abolition de l’esclavage. Au centre du tableau, il y a deux esclaves noirs les bras levés en manifestation de leur joie, les autres agenouillés semblent bénir le gouverneur, sur l’estrade, qui a annoncé leur libération. Un drapeau marque la présente de la République française dans la peinture. Sur la droite, apparaît toute la société coloniale vêtue de blanc, recevant les remerciements des anciens esclaves. Les ombrelles et étoffes blanches luxueuses forment un contraste avec la semi-nudité des esclaves. Le paysage parsemé de cocotiers à l’arrière-plan situent la scène dans n’importe quelle île coloniale française.  

        Cette œuvre est une démonstration de la puissance coloniale qui reste intacte dans les colonies malgré la fin de l’esclavage. En effet ce décret est le symbole de la liberté des hommes noirs et de la reconnaissance de leur statut en tant qu’homme. Pourtant on voit la soumission de l’homme noir devant l’homme blanc dans ce tableau. Ajoutant à cela le drapeau français et les marins qui soulignent la forte présence physique et morale du gouvernement colonial.

        Biard montre son soutien au gouvernement français avec cette œuvre et ne semble pas se soucier de la condition des esclaves.

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