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Thème abordé: L'oeuvre d'art.

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Par   •  30 Novembre 2014  •  623 Mots (3 Pages)  •  1 173 Vues

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.L’oeuvre d’art comme ce qui « donne aux choses leur visage, et aux hommes la vue sur eux-mêmes »...

Parce que nous consignons les oeuvres d’art dans une institution réservée, dans l’espace clos et artificiel des musées, parce que l’art est devenu un produit culturel parmi d’autres, une « usine » à sensations, une « machine » à distractions, une curiosité ou une signification à consommer, nous finissons par ne plus voir dans l’oeuvre qu’un bel agrément, un « à-côté » du monde, un simple « décor » qui viendrait se surajouter aux choses et qui, au mieux, pourrait prétendre les exprimer, les reproduire, adéquatement.

L’art ne serait ainsi qu’une branche de l’économie du plaisir, un « passe-temps », l’art ne serait d’autre part que la reproduction, la réduplication du monde, un monde qui, dans l’art, serait épuré, embelli, purgé de toutes ces imperfections ; l’art ne serait que cette aimable re-présentation correctrice, imitation et copie: c’est sur l’horizon de la critique de cette double réduction de l’art à l’esthétique (dans laquelle l’oeuvre n’est qu’une « machine » à émotions et une belle image du monde) que se déploie l’analyse de l’art que nous propose Heidegger.

... « un temple grec n’est à l’image de rien » ...

L’art n’est pas un miroir dressé devant le monde ; il est ce qui ouvre un monde, en rassemblant et en condensant les rapports dominants d’un peuple, pour les dévoiler dans la figure d’une « destinée ». Dans l’oeuvre d’art, c’est un monde qui apparaît et qui s’accomplit. En ce sens, l’oeuvre n’est pas une vision du monde parmi d’autres (un « média ») , le monde qu’elle éclaire, elle le fait apparaître.

Ce monde que l’oeuvre nous fait voir ne se tient que grâce à l’oeuvre qui lui donne un lieu. Ainsi, un temple grec n’est pas ce qui figurerait de façon adventice une culture, culture qui en rendrait possible l’expression ; ce temple n’est pas une figuration du monde grec parmi d’autres : c’est plutôt le monde grec qui prend figure dans le temple.

Hors de ce dévoilement de l’oeuvre, il n’y aurait qu’une opacité obscure et indifférente : nul monde, nul visage capable d’éclairer l’homme sur son destin.[1] Ainsi, dans l’oeuvre d’art, c’est un peuple qui dévoile son monde singulier, qui achève sa vérité historique.

Dévoilement d’un monde, figure de la destinée, l’oeuvre d’art fait surgir de même la Terre, qui, sans elle, demeurerait indécelable. Par le contraste de l’oeuvre, la présence et le sublime de la nature apparaissent. C’est le défi des formes immuables du temple qui découvre la violence démesurée de la tempête et même, pourrait-on dire, la déchaîne ; c’est la pierre polie qui fait éclater l’insoutenable clarté du feu solaire et, qui, le soir venu, se fait nuit en devenant elle-même une insondable ténèbre ; c’est sa rigidité massive, sa présence sereine qui tranchent avec les flots et les rendent si capricieux, si indomptables.

En ce sens, l’oeuvre d’art n’est pas une chose

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