Qu'est-ce que l'art ?
Analyse sectorielle : Qu'est-ce que l'art ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Devil22 • 29 Mai 2014 • Analyse sectorielle • 1 708 Mots (7 Pages) • 714 Vues
L'art
Qu'est-ce que l'art ?
Le terme désigne à la fois la technique (l'art culinaire, l'art militaire, etc.) et l'art des artistes et des œuvres d'art.
Mais comment définir l'œuvre d'art ?
• L'œuvre d'art est avant tout une production humaine, c'est-à-dire un artefact.
• Ce qui distingue l'œuvre d'art des autres créations de l'homme, comme les outils et objets techniques, c'est avant tout l'utilité : contrairement aux autres artefacts, l'œuvre d'art ne vise aucune utilité pratique. Elle est mise à l'écart des rapports utilitaires habituels (Hannah Arendt). Toutefois cette remarque appelle quelques restrictions :
o L'objet technique peut être considéré comme une œuvre d'art, surtout s'il est fabriqué manuellement : le design est une forme d'art, une voiture, un meuble ou un vase peuvent être considérés comme des œuvres d'art.
o Réciproquement, bien que l'œuvre d'art n'ait pas d'utilité pratique à proprement parler, elle peut avoir une fonction symbolique :
Fonction magique : c'est le cas des masques de l'art primitif qui visaient à chasser les mauvais esprits.
Fonction religieuse : c'est le cas des pyramides égyptiennes, du temple grec, des églises chrétiennes et de tout l'art religieux en général.
Fonction de distinction sociale : le sociologue Pierre Bourdieu montre que la fréquentation de certaines œuvres d'art est une manière de signifier son appartenance à une certaine classe sociale élevée : aller à l'opéra, au théâtre ou au musée peut être un moyen de dire qu'on appartient à la classe dominante. Toute la question est de savoir si l'on peut réduire ces œuvres à cette fonction de marqueur social, et dissoudre leur beauté dans leur fonction. Sans doute que non.
• L'œuvre d'art semble unique. Une copie de la Joconde n'est pas une œuvre d'art. Ceci révèle la nécessité, pour l'œuvre d'art, d'être originale, d'apporter quelque chose de spécifique et de nouveau (cette définition est peut-être propre à notre époque, elle est contestable dans le cas de l'art égyptien par exemple). Mais ici encore l'unicité n'est pas un critère définitif de l'œuvre d'art. Ceci valait à l'époque classique, ce qui induisait un certain rapport, quasi cultuel, à l'œuvre d'art, contemplée hic et nunc (ici et maintenant) et par conséquent baignée d'une certaine aura. Mais avec la technique moderne, l'œuvre d'art devient reproductible (photographie, cinéma), ce qui change fondamentalement notre rapport à elle : il devient plus rapide, moins religieux, et tend vers un rapport de consommation. (Walter Benjamin, L'œuvre d'art à l'ère de sa reproductibilité technique)
• La beauté, tout simplement, pourrait aussi être proposée comme critère. Mais de nombreux artistes contemporains renoncent délibérément à la beauté.
• Finalement, les artistes contemporains, qui s'amusent à remettre en cause toute définition de l'œuvre d'art, nous obligent peut-être à adopter la définition formelle suivante : ce qui fait l'œuvre d'art, c'est avant tout le regard porté sur un objet. L'exemple typique est le ready-made (objet industriel exposé tel quel par l'artiste), par exemple l'urinoir de Marcel Duchamp (Fountain, 1917).
A quoi vise l'œuvre d'art ?
Malgré les difficultés que nous venons de soulever, l'œuvre d'art est toujours la réalisation (mise en matière, incarnation) de la pensée, et à ce titre on peut identifier trois grandes finalités de l'œuvre d'art :
• La beauté.
• La vérité.
• Le bien.
On reconnaît les trois grands idéaux philosophiques platoniciens : le Beau, le Vrai, le Bien. L'artiste peut se contenter de rechercher la beauté, la satisfaction esthétique (satisfaction des sens). Mais les sens sont difficilement séparables de l'esprit, et la satisfaction esthétique peut découler du dévoilement d'une vérité (satisfaction intellectuelle) ou d'une mise en scène de nos idéaux éthiques, religieux ou politiques (satisfaction morale).
La beauté
La beauté est elle-même d'une grande diversité. On peut distinguer :
• La simple satisfaction des sens : c'est la beauté liée à l'harmonie et à l'équilibre de la composition.
• Le plaisir esthétique lié à la grandeur d'une chose. C'est ce que l'on appelle le sublime.
o Sublime mathématique : satisfaction esthétique liée à la grandeur spatiale d'une chose. Ex : les pyramides d'Egypte, un gratte-ciel, la toile de Buren au musée Guggenheim à l'exposition de 1971.
o Sublime dynamique : satisfaction esthétique liée à la grandeur intensive d'une chose, c'est-à-dire liée à l'intensité des forces qui s'expriment dans le spectacle. Ex : un orage, une tempête en mer, un orchestre, une explosion.
• Les satisfactions intellectuelles :
o Le comique
o Le bizarre : c'est ce qui fait la beauté de nombre d'œuvres surréalistes. Baudelaire disait que le beau est toujours bizarre.
[I]l me paraissait beau comme les deux longs filaments tentaculiformes d’un insecte ; ou plutôt, comme une inhumation précipitée ; ou encore, comme la loi de la reconstitution des organes mutilés ; et surtout, comme un liquide éminemment putrescible ! (…) Le grand-duc de Virginie, beau comme un mémoire sur la courbe que décrit un chien courant après son maître, s’enfonça dans les crevasses d’un couvent en ruines. Le vautour des agneaux, beau comme
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