Prager strasse - Otto Dix
Analyse sectorielle : Prager strasse - Otto Dix. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar miliams • 21 Mai 2016 • Analyse sectorielle • 1 356 Mots (6 Pages) • 4 778 Vues
Prager strasse
I identification :
Prager Strasse (ou rue de Prague) est un tableau à huile sur toile, intégrant des collages peint par l’allemand Otto Dix en juillet 1920, il montre une scène de la vie quotidienne de la grand rue de Dresde après la première guerre mondiale. Ce tableau est aujourd’hui conservé à la galerie Der Stadt à Stuttgart en Allemagne.
Ce tableau traite le thème du devoir de mémoire.
II biographie d’Otto DIX :
Otto Dix est un peintre allemand né le 2 décembre 1891 et mort le 25 juillet 1969. Il participe en tant que volontaire à la première guerre mondiale et est plusieurs fois blessé. Très marqué par ce conflit il réalise dès 1924 un cycle de gravures sur les horreurs de la guerre. Otto Dix est associé à deux courants artistiques : l’expressionisme et la Nouvelle Objectivité. Dans l’Entre-Deux Guerres, il enseigne les Beaux-Arts à l’Université de Dresde. Avec l’arrivée au pouvoir d’Hitler, il est considéré comme un artiste «dégénéré», est arrêté et obligé de fuir en Suisse.
III Description :
Plan : Au premier plan on voit un mutilé à l’air hautain (cul-de-jatte) monté sur une planche à roulettes, au vu de ca tenue vestimentaire on peut penser qu’il est assez bourgeois (chapeau melon, buste décoré par une croix de guerre) mais pas assez pour avoir des prothèses. Il roule sur une brochure sur laquelle est inscrit « Juden Raus » (les juifs dehors). Il y a également la main d’un personnage qui est en réalité qu’une prothèse, on peut penser qu’elle appartient à un homme d’une classe sociale élevée de par sa position élégante. En dessous une tête de chien montrant les crocs et une femme chaussée de très hauts.
Au second plan on peut voir un homme mutilé, son corps est complètement désarticulé, ses yeux sont vides (=trous d’obus), il fait la manche et un passant lui donne un timbre. Ses jambes et des bras de son fait que de bois. Derrière ce mendiant on voit une fillette seul pieds nus (=orpheline de guerre ?) dessine a la craie sur la devanture du magasin, elle marche sur un tract déchiré ou on peut lire « (…) iktatur von rechts » (dictature de droite) mais aussi sur morceau de journal avec une photographie de deux individus, dont l’un qui pourrait faire penser à Hitler
A l’arrière-plan on voit des vitrines de magasin : un avec des perruques pour les dames et l’autre qui vend des prothèses. Entre ces deux vitrines le mot « dumm » (« stupide ») est écrit.
Couleurs : les couleurs de ce tableau sont au 1er plan vives (bleu du veston du personnage au premier plan, robe rose de la dame traversant la rue) et ocres pour les personnages en arrière-plan (le mendiant, l’enfant...)
Composition : tous les personnages présents sur ce tableau sont désarticulés ou bien coupés par le cadre cela donne une impression de chaos. Cette œuvre dégage l’impression d’un monde sordide, horrible ou encore grotesque. On peut voir également une faux qui traverse le tableau comme si la mort hantait tous ces gens.
IV Contextes :
Contexte historique : Ce tableau a été peint tout juste à la fin de la Première Guerre mondiale (1920). Il reflète les crises que traverse l’Allemagne à cette époque : la crise économique avec les différentes classes sociale (bourgeois, mendiants…) mais également le climat social qui y règne où chacun vit pour soi et est indifférent à la situation des autres, même invalides. La crise politique est également pointé du doigt avec tous les tracts et les journaux : « Juden raus » (Dehors les Juifs) « iktatur von recht » (dictature de droite). Pour le peintre, la guerre a donc été très violente physiquement, mais également psychologiquement.
Contexte artistique : Dans cette œuvre, l’artiste utilise le collage, une technique fréquemment utilisée par les dadaïstes, c’est également une toile expressionniste : elle ne décrit pas uniquement la réalité, elle exprime les sentiments du peintre. Il déforme les traits des personnages et les représentent dans une allure désarticulée. Il accentue aussi les couleurs, parfois de manière exagérée, presque comme dans les caricatures. Ce tableau fait également partie du courant de la Nouvelle Objectivité il dresse tous les défauts de la société allemande notamment l’absence d’humanité et de fraternité.
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