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Michel-Ange et le maniérisme

Dissertation : Michel-Ange et le maniérisme. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Décembre 2020  •  Dissertation  •  2 058 Mots (9 Pages)  •  1 508 Vues

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   La Renaissance est un mouvement européen qui s’étend du XIVe au mi XVIe siècle et qui se qualifie par un renouveau artistique dans tous les domaines. L’Italie est le berceau de cette Renaissance artistique qui reprend des valeurs humanistes avec un engouement pour l’antique. C’est également une période de découverte de nouveaux mondes et d’innovations telles que la perspective ou plus tardivement l’imprimerie. Les artistes s’affirment et développent leur savoir-faire.

   L’une des grandes figures artistiques de cette époque est Michelangelo Buonarroti dit Michel-Ange. C’est un artiste sculpteur, peintre, poète et architecte qui travailla dans différentes villes italiennes telles que Florence, Venise ou Rome. Il est admiré par Giorgio Vasari pour sa maitrise technique, son génie et son renouveau. L’œuvre de Michel Ange est remarquable et va dépasser les codes de la Renaissance. Ce dépassement entraînera l’apparition d’un mouvement : le maniérisme. Au XVIe siècle, l’Italie enchaîne les guerres. Rome est mise à sac en 1527 et l’église organise le concile de Trente entre 1445 et 1563. C’est donc un siècle de changements à tous niveaux. Le maniérisme va illustrer les changements de ce siècle.

   Le terme Maniérisme provient du mot italien « maniera : belle manière » renvoyant au style de l’artiste. Ce mouvement est en opposition avec les valeurs de la Haute Renaissance telles que l’équilibre, la sobriété, la vraisemblance des anatomies ou le retour à l’antique. Le Maniérisme lui va privilégier un dépassement des canons antiques, de l’équilibre en usant de disproportions et d’exagérations : c’est le refus d’un réalisme dans la représentation au profit du résultat de l’élégance. C’est donc un art fait de codes et de symboles destiné à des personnes cultivées et lettrées. C’est également un art de l’emprunt, à la manière des grands maîtres tels que Michel-Ange.

   Quelle fut l’influence de Michel-Ange sur les artistes maniéristes du XVIe siècle ?

L’œuvre de Michel-Ange renferme des éléments maniéristes qui influenceront les artistes sculpteurs et Peintres.

   Michel-Ange est considéré comme un génie maîtrisant différents media : le dessin, la sculpture, la peinture ou encore la poésie. Il est l’élève de Domenico Ghirlandaio et possède de nombreux mécènes tel que Laurent de Médicis. Ces nombreux mécénats lui permettent de voyager au travers de l’Italie. Son œuvre est admiré par Vasari qui écrira sur lui et sa vie ; il dira : « Il surpasse et domine non seulement tous ceux qui ont presque déjà triomphé de la nature, mais ceux-là mêmes, très célèbres artistes de l’Antiquité, qui la surmontèrent indubitablement si admirablement, et lui seul qui triomphe de ceux-ci, de ceux-là et d’elle » (Vasari, Vie de Michel-Ange).

   Son œuvre met donc également en avant une nouvelle vision artistique. Tout d’abord par un dépassement des canons antiques ; on retrouve une représentation anatomique plus réaliste avec une accentuation sur la musculature. On peut comparer l’Apollon du Belvédère, copie romaine en marbre de l’époque Antonine d’après un original grec en bronze attribué à Léochorès, sculpteur de la deuxième moitié du Ier siècle av J.-C., Musée du Vatican et Bacchus ivre, marbre, 1497, Musée du Bargello, Florence. On constate que l’anatomie du Bacchus est plus réaliste, plus détaillée et les proportions sont différentes : on a un allongement du corps. La valeur esthétique prévaut alors sur le respect des canons antiques.

On observe également une évolution de cette représentation anatomique au cours de la Renaissance. On peut comparer alors le David, 1440, Donatello et le David, 1504, Michel-Ange ; où la musculature est plus marquée, également un allongement du corps et une attention portée sur le détail. On remarque les détails au niveau de la représentation des veines de la main ou encore de la tension au niveau du cou. Ces détails, chez Michel-Ange, démontrent une volonté de réalisme, pour cela il participe à de nombreuses séances d’anatomie.

   Les corps sont un aspect important de l’œuvre de Michel-Ange, on voit un étirement visible en sculpture. Par exemple, dans la Pietà de 1499, avec un Christ au torse très allongé qui s’allongera au fil des années comme sur la Pietà de 1547-1555. En plus de l’allongement, il y a un amaigrissement réaliste du corps. On retrouve cette caractéristique également dans l’œuvre picturale, plus précisément dans les corps des Ignudis de la chapelle Sixtine. On remarque aussi une certaine torsion des corps comme dans la sculpture Le génie de la victoire, 1532-1534. Cette torsion s’inspire du Torse du belvédère du Ier siècle. C’est la mise en place la « Figura Serpentina » qui se définit par une élongation verticale de la composition, une finesse du visage, un allongement du cou, un élan donné par un mouvement et une torsion hélicoïdale.

On note une importance à l’expressivité du visage, tout particulièrement l’expression de terreur,

 « La Terribilità ». La représentation de cette expression s’inspire d’une sculpture antique Le Laocoon. On retrouve cette expression chez Michel-Ange en sculpture dans le Tombeau des Médicis et en peinture sur les Voûtes de la chapelle sixtine.

   Toutes ces caractéristiques entraînent une intellectualisation de l’art de Michel-Ange, ses œuvres vont s’adresser à un public averti et sophistiqué. On reconnait une complexification du sujet et une absence de narration environnementale dans les Voûtes de la Chapelle Sixtine réalisé en 1508-112. L’importance de l’environnement s’estompe et disparaît, on voit alors l’apparition des œuvres non-finito , des œuvres qui semblent inachevées. En sculpture tout particulièrement, on laisse des parties du bloc non travaillées et on ne travaille que l’essentiel. Par exemple L’Esclave s’éveillant de 1532 : ici, l’importance se place au moment de l’éveil, seul cet instant précis où le corps s’étire est représenté sur le bloc, le reste n’est pas sculpté.

L’ensemble de ces éléments innovants présents dans l’œuvre de Michel-Ange vont influencer de nombreux artistes peintres et sculpteurs et aboutir à la naissance du maniérisme.

   De nombreux artistes peintres vont prendre comme modèle et exemple l’œuvre de Michel-Ange pour tenter de l’égaler et de la surpasser. On discerne alors l’empreinte de son œuvre chez de nombreux peintres.

  Jacopo da Pontormo est un peintre florentin, qui vécu de 1495 à 1557 , il est l’élève d’ Andrea Del Sarto. On reconnait certaines similitudes entre son œuvre et celle de Michel-Ange. On peut comparer La Pietà de 1499 de Michel-Ange à La Déposition de Pontormo en 1528 à Florence. La Déposition représente le moment entre la descente de la croix et la mise au tombeau de Jésus. On porte le corps du Christ vers son tombeau, les fidèles sont désemparés et la Vierge les domine. On observe une similitude de composition et de positionnement du corps du Christ avec La Pietà ; mais également au niveau de la finesse des visages. On remarque la présence de « la terribilita » sur les visages. On peut en déduire que l’artiste s’est inspiré de l’œuvre de maitre Michel-Ange.

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