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Michel-Ange et Léonard de Vinci

Dissertation : Michel-Ange et Léonard de Vinci. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Avril 2018  •  Dissertation  •  3 572 Mots (15 Pages)  •  1 196 Vues

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Introduction

La Renaissance qui débute en Italie dès la fin du 13e siècle et qui prend fin à l’aube du 17e siècle est une période de profonde révolution des idées : l’homme est au centre de toutes les préoccupations, on redécouvre la culture antique, on découvre de nouveaux continents, on invente l’imprimerie... La Renaissance va aussi donner lieu à des œuvres d'art d'une extraordinaire richesse, et à la naissance de l’artiste comme individu autonome, objet d’admiration voir de compétition entre les peintres. En peinture et en sculpture, Léonard de Vinci et Michel-Ange sont associés à l’apogée à la perfection et qualifiés de « géni ». Ces deux grands artistes de la Renaissance ont reçu chacun de leur coté une commande pour une fresque pour la salle du Grand conseil au Palazzo Vecchio. Cette double commande semble avoir eu pour effet principal d’engager une compétition artistique entre Léonard de Vinci et Michel-Ange. Comment se manifeste cette confrontation artistique entre Léonard de Vinci et Michel-Ange?

I) La Bataille d'Anghiari

  1. Léonard de Vinci : un géni

En 1452, Léonard naît  en Toscane, à Vinci, un village situé près de Florence et est mort en 1519 à Amboise, à l’âge de soixante-sept ans. A l’âge de cinq ans, son père ayant remarqué  ses dons pour le dessin, la place comme apprenti dans l’atelier de Verrocchio, à Florence. C’est là que Léonard se forme à l’orfèvrerie, à la sculpture et à la peinture. A l’âge de vingt ans, il entre à la guilde des peintres, et débute sa carrière par des œuvres remarquables telles que La vierge à l’oillet, ou L’Annonciation(1473).  En 1481, le monastère de San Donato lui commande L’Adoration des Mages, mais il ne termine jamais ce tableau, car il quitte Florence pour  Milan.  Pendant son séjour à Milan, Léonard reçoit en 1495 la commande pour La Cène et en 1498, il réalise le plafond du palais Sforza. Léonard réalise aussi une grande quantité d’études sur la zoologie, la botanique, la géologie et l’anatomie (en allant disséquer en secret des cadavres sur les champs de bataille). Il se livre à des inventions issues de ses observations de l’air et des oiseaux comme la première machine volante et de multiples appareils et machines, et il se lance dans des études de mathématiques. Vers 1500, Léonard de Vinci est de retour à Florence et travaille entre 1503 et 1506  sur le Portrait de Mona Lisa ou La Joconde. Il est chargé en 1503 de réaliser une des deux fresques qui va décorer la salle du conseil dans le palais de la Seigneurie. Il doit réaliser La Bataille d’Anghiari, victoire des Florentins sur les Milanais en 1440, face à Michel-Ange qui est chargé un an plus tard de réaliser  La Bataille de Cascina qui présente la guerre de Florence contre Pise en 1343. Léonard de Vinci réalise le dessin de la bataille et commence le travail dans la salle du conseil du palais de la Seigneurie, mais en 1506 il abandonne cette fresque pour  se rendre à Milan et se mettre au service du roi de France, Louis XII. En 1513, Léonard de Vinci se rend à Rome avant de partir pour la France trois ans plus tard ; François 1er fait venir le grand peintre au château de Cloux et le nomme premier peintre du roi et architecte du roi. Il apporte avec lui quelques-uns de ses chefs d’œuvre : La Joconde, La Vierge, L’enfant Jésus et sainte Anne ou Le Saint Jean-Baptiste.

 Léonard de Vinci est surtout connu du grand public pour ses peintures et notamment par La Joconde. De Vinci  était tout le temps à la recherche de nouvelles techniques de peinture, de support, de perspective de manière à construire un tableau. Il créa plusieurs techniques picturales, qui, dans les années 1500, ont complètement changé l'art de peindre. Le XVème siècle était celui de la perspective linéaire (avec un point de fuite), le peintre innove avec sa théorie de la perspective selon laquelle plus les objets s’éloignent de l’œil, plus ils diminuent en taille et moins ils sont précis dans les contours. Il crée  la technique du clair-obscur qu’il appelle le « sfumato » (embrumé), l’objectif est de fondre les couleurs et d’estomper les contours en accumulant des couches de peinture à l’huile en tons dégradés et ainsi adoucir les contrastes et améliorer le réalisme des paysages ou des portraits. Léonard utilise aussi la technique des cartons pour reporter sur la toile définitive les esquisses bâties préalablement ; cette technique consiste à percer de petits trous à l’aide d’une aiguille et à reporter l’esquisse.

  1. La Bataille d'Anghiari d’après Pierre Paul Rubens

Le dessin qui nous reste est une reproduction faite par Pierre Paul Rubens, car du dessin de Léonard de Vinci il ne reste que le dessin préparatoire, il n’existe aucun dessin qui reproduit l’œuvre complète imaginé par Léonard de Vinci.

La Seigneurie de Florence charge Léonard de Vinci de l’exécution de la Bataille d’Anghiari, une fresque gigantesque de vingt mètres sur huit pour la salle du Grand Conseil au Palazzo Vecchio. Le sujet, établi par le gonfalonier Pier Soderini, est un épisode marquant de l’histoire florentine : le 29 juin 1440, à proximité d’Arezzo, l’armée milanaise conduite par les condottieres Niccolo Piccinino et Guido da Faenza lance une offensive contre les troupes florentines, lesquelles parviennent à repousser « héroïquement » l’attaque, avec à leur tête Niccolo di Pisa et Napoleone Orsini. Les autorités florentines veulent célébrer par cette représentation leur indépendance et leur pouvoir militaire face aux velléités expansionnistes de leurs voisins.

Les travaux commencent dès les premiers mois de l’année 1504 et léonard travaille avec son atelier sur la bataille pendant près d’un an, car il prend son temps et expérimente. Léonard de Vinci teste de nouveaux procédés picturaux : il essaye de transposer la peinture à l’huile sur des fresques ; et de composition : il veut rendre la composition plus compacte et plus spontanée.

[pic 1]

La Bataille d'Anghiari, Pierre Paul Rubens, d’après Léonard de Vinci, vers 1600-1608

La Bataille d'Anghiari est le plus grand chef-d'œuvre de Léonard de Vinci, c’est l’expression d’une vision puissamment qualitative, “physique”, anti-mathématique. L’action se déroule en plein air, dans un espace complètement « physique » (naturel), et les acteurs du drame sont des hommes, certes, mais saisis au moment de leur transformation en « bêtes » - transformation qui n’est que partiellement métaphorique, car Léonard définit la guerre comme une folie très bestiale. La bataille se passe avec huit cavaliers et cinq chevaux  et pourtant on n’y voit rien, car Léonard de Vinci a représenté le mouvement et la violence des hommes et des chevaux dans la guerre. Au premier plan des cavalier qui sont par terre et qui essayent soit d’échapper soit qui luttent  avec l’adversaire qu’on a du mal à identifier. A gauche un des cavalier essaie de s’enfuir mais le cheval qui se trouve au dessus de lui peut à tout moment l’écraser. Vers la droite deux ou trois cavaliers se luttent, leurs corps sont entremêlés ce qui ne nous permet pas de distinguer le corps de chaque cavalier. Les ombres ne nous aident pas non plus puisqu’elles créent plus de confusion et donne plus d’ambigüité à la scène. Au second plan, quatre cavaliers s’affrontent, ils ont tous des visages crispés et leurs bouches sont ouvertes pour transcrire leurs cris. Les chevaux se luttent aussi, leurs corps sont entremêlés et leurs visages expriment le même sentiment que leurs cavaliers. Les bras des cavaliers et leurs armes s’entremêlent et on a du mal à les distinguer. La bataille est ainsi désordonnée avec une masse qui tourne; il y a aussi le jeu d’ombres et des oppositions entre la mort et la vie, le cri et le rire. Dans ce dessin, il n’y a pas de ligne droite puisqu’elles sont toutes arrondies ce qui donne du mouvement à la bataille.

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