Les Joueurs de cartes

NATURE :

Nom : les Joueurs de cartes

Date : 1920

Catégorie : huile et collage sur toile mesurant 110×87 cm.

Le tableau est conservé à la galerie Nationale de Berlin.

AUTEUR :

Otto Dix (1891-1969) est un peintre allemand expressionniste, engagé volontairement dans la Première guerre mondiale. L'horreur de la guerre va marquer ses œuvres à la manière du peintre Goya.

Après la guerre il devient célèbre, mais est persécuté dès 1933 par les nazis qui qualifient ses oeuvres de « dégénérée ».

Il est arrêté puis relâché en 1939 pour complot contre Hitler. Capturé par les troupes françaises lors de la Seconde Guerre mondiale, il ne rentre à Dresde qu'en 1946, où il se consacre à des allégories religieuses et à des oeuvres imprégnées de souffrance, dans un style purement expressionniste. Traumatisé par les deux guerres, Otto Dix s'éteint à Singen en 1969, laissant un lourd témoignage des horreurs humaines derrière lui.

CONTEXTE :

Après la Première guerre mondiale, Otto Dix réalise 2 tableaux montrant les conséquences physiques de la guerre sur les anciens combattants: les Joueurs de cartes (1920) et la Rue de Prague (1920).

Au début des années 1920, les Etats et les soldats survivants montrent les mutilations physiques laissées par la guerre, à la fois par fierté et par devoir de mémoire.

Les « gueules cassées » sont récupérées par les politiques.

ANALYSER

IDENTIFIER LES ELEMENTS CONSTITUTIFS :

La situation présentée est une scène ordinaire : trois personnes jouent aux cartes assis autour d’une table à la terrasse d’un café le soir.

Mais cette banalité est contrebalancée par l’aspect monstrueux des joueurs :

hommes diminués, porteurs de prothèses mécaniques, des cicatrices hideuses, des greffes. Un joue avec ses pieds.

Les 3 personnages font partie de la classe moyenne.

Ils jouent dans une pièce sombre malgré le lampadaire avec une tête de mort qui éclaire la scène.

Le premier personnage, celui de gauche est un homme. On ne peut pas lui donner d’âge tellement sa peau est abîmée. Il est disproportionné, il n’a pas de bras, une jambe de bois, et joue aux cartes avec le pied qui lui reste. De son oreille part un tuyau qui lui permet d’entendre la conversation, il doit avoir perdu l’audition lors de la guerre.

Le second personnage, au centre, joue aussi aux cartes. Il lui manque une partie de la peau de la tête. Il a été scalpé. Il a deux moignons à la place des jambes qu’il a perdues à la guerre. Si on regarde son corps on voit qu’il n’est fait que d’os, il n’a pas de peau. Ce personnage a un oeil de verre et n’a pas d’oreille.

Le troisième personnage n’a pas de jambe. Il est posé sur une sorte de socle en fer. Contrairement aux deux autres personnages il a ses deux mains

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