Le travail

après avoir défini la notion de travail, vous expliciterez les fonctions du travail dans la société moderne 16-18e siècle

3 pages, 1,5 interligne, times new roman 12

jerome.loiseau@univ-fcomte.fr

Le travail, c’est toute activité humaine exigeant un effort soutenu visant à la modification des éléments naturels, à la création et la production de nouvelles choses, de nouvelles idées. C’est ce qui nous procure de la joie, mais ce mot, travail, d’où vient-il ?

Il est issu du mot latin tripaliare qui signifie être tourmenté, torturé avec un instrument (le trepalium). Rappelons-le, il n’y a pas de joie sans souffrance.

Mais à quoi bon ressentir de la joie si c’est pour, pendant ce travail, souffrir ?

Car comme l’a dit un philosophe connu, Pascal, « un roi sans divertissement est un homme malheureux ». Et ce travail que nous faisons, quel qu’il soit, est la source première de notre divertissement.

Pourtant tout le monde ne voit pas le travail de la même manière…

Je vais donc poursuivre en me demandant quelles fonctions le travail occupe-t-il dans la société du monde moderne du XVI au XVIIIème siècle ?

À l’époque moderne, la première fonction du travail est d’assurer la subsistance, c’est une fonction nourricière. Cette fonction concerne 90% des paysans, hommes et femmes et la plupart sont fermiers, éleveurs, forestiers… C’est un monde agricole.

Ils travaillent selon un calendrier nommé agraire qui fonctionne selon un climat tempéré, à cette époque on parle de « petit âge glaciaire », ce qui signifie que le climat est plus froid que la moyenne c’est pour ça qu’il n’y a seulement que deux récoltes par an, une par saison.

Le calendrier qu’ils suivent est aussi appelé « calendrier agro-liturgique », car les activités réalisées sont des activités traditionnelles et que ce travail a toujours un lien avec la liturgie chrétienne. La fête de Pâques par exemple qui célèbre la résurrection du Christ se produit toujours avant les récoltes. On parle ici d’une communauté qui vit, qui s’entraide, qui prie, qui travaille ensemble, c’est une fusion entre le monde économique et religieux.

Seulement ce fonctionnement n’est pas suivi par tout le monde, en effet, les marchands eux, suivent leur propre loi. Le temps du marchand est le profit, et le profit ne rentre pas dans un calendrier, ce profit est linéaire. C’est-à-dire que le marchand peut travailler tout au long de l’année s’il le souhaite, son but à lui est d’augmenter son profit et de travailler toujours plus pour rapporter de l’argent. Il ne fonctionne que dans son propre intérêt, il n’a pas besoin de prier ou d’assurer la subsistance de qui que ce soit et encore moins de la communauté.

Une réforme est mise en place mais impacte de manière différente les deux groupes. Il se distingue alors un monde artisan et commerçant plutôt enclins à suivre le protestantisme et un monde agricole agraire enclin à rester catholique.

Quel que soit le milieu, le travail a toujours une fonction collective, c’est un art de vivre. Cependant est-ce que cet art de vivre est suivi par tous ?

Malheureusement ce n’est pas le cas, déjà à cette époque, les sociétés modernes connaissaient un important vagabondage de mendiants mais aussi de prostituées dans les villes, les villages… Ils ne dérangeaient pas, au XVIème siècle tout le monde était encore enfant de Dieu, des bordels et même des aumônes municipales avaient été créés juste pour eux.

Cependant le XVIIème siècle qui arrive est un siècle où la difficulté économique devient importante. Les pauvres qui autrefois étaient vus comme des enfants de Dieu et surtout un moyen au chrétien de faire son salut, est désormais vu comme un fardeau. St Vincent de Paul et Pierre de Bérulle décident alors de les enfermer dans des grandes villes surnommées « hôpitaux » où l’on rééduquait ces gens en les faisant travailler et prier. Ainsi selon Jean-Baptiste Colbert, un personnage très important, (le contrôleur général des finances de Louis XIV et bien d’autres choses) il sera alors pour la France possible d’augmenter la production française grâce à eux, il va même permettre à des entrepreneurs de créer des manufactures comme celle des Tapisseries de Gobelins qui distribueront leur travail dans les hôpitaux.

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