Le tableau Guernica de Pablo Picasso
Commentaire d'oeuvre : Le tableau Guernica de Pablo Picasso. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 25 Avril 2012 • Commentaire d'oeuvre • 329 Mots (2 Pages) • 1 702 Vues
Guernica est une peinture d'une taille imposante (349 x 776 cm). C'est une peinture d'histoire, à l'huile, exécutée en camaïeu de couleurs gris-noir barré de jaune et blanc car, tout en restant un choix artistique, Picasso a créé ce tableau grâce à la presse écrite, laquelle était encore en noir et blanc en 1937. Elle représente une scène de violence, de douleur, de mort et d'impuissance dont la cause n'est pas représentée explicitement dans la série des études préparatoires du premier jour (le 1er mai 1937) conservées au Musée de la Reine Sofia à Madrid : les flammes causées par les bombes ne sont pas encore présentes sur les toits des maisons et les premiers dessins semblent évoquer une simple querelle entre des chevaux et des taureaux qu'une femme, tendant au bout de son bras une lampe à pétrole, chasse de la place du village par ses cris. Une étude récente montrerait cependant que la toile achevée serait reliée dès ses premières esquisses aux travaux précédents de Picasso sur la Minotauromachie (1930-1937)[1] : le taureau présent sur le tableau n'étant plus que l'avatar du Minotaure et son regard celui du monstre mythique qui a joui de son forfait, le viol d'une jument qui représente symboliquement d'après Picasso lui-même, le peuple espagnol. Quand il aura connaissance au cours de la journée du premier mai 1937 des photographies de Guernica en flammes publiées par les journaux, il intègrera le bombardement dans son œuvre comme une conséquence de ce viol, idée première de la construction, en rajoutant par surimpressions successives, les effets désastreux que le machisme effréné peut avoir sur l'humanité : un cortège de massacres et de villes en flammes. Picasso qui aimait se comparer avant Guernica au Minotaure, monstre mythique aux appétits sexuels jamais assouvis, a su faire émerger à la perfection par le syncrétisme qu'il opère entre la vie intérieure de l'artiste et l'événement historique qui révolutionne sa conscience, la brisure de l'espace intime par l'intrusion du viol collectif.
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