Le roman réaliste
Mémoire : Le roman réaliste. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mil1 • 25 Février 2021 • Mémoire • 4 390 Mots (18 Pages) • 430 Vues
Introduction
« Le désenchantement du monde a plongé l’individu contemporain, et avec lui l’écrivain, dans une profonde perplexité à l’égard des fondements de la modernité », Olivier Bessard-Banquy, Le roman ludique.
Le récit minimaliste est qualifié par une réserve du narrateur par rapport à l’histoire, cela crée une sorte de décomposition systématique des éléments de narration et du contenu narratif. Le récit est donc dirigé vers l’absence d’action et d’événement.
Les œuvres étudiées au cours de ce mémoire sont : Mon grand appartement et Loin d’Odile d’Oster Christian et Au plafond de Chevillard Éric. Le lecteur ne ressent pas les émotions des personnages car les auteurs ne s’en préoccupent pas. Olivier Bessard-Banquy, dans son œuvre le roman ludique , décrit les romans d’Éric Chevillard comme étant des romans « impassibles » dont l’histoire ne présente pas d’intérêt réel et à l’égard de laquelle les auteurs font preuve d’indifférence. La première lecture de ces œuvres peut apparaître gênante du fait de l’absence de sentiments chez les protagonistes et si l’on s’en tient uniquement à les lire, elles peuvent sembler dénuées de sens (par exemple, Au plafond) ou débordantes de désespoir.
Seulement, lorsque l’on s’intéresse au sens réel apporté par l’auteur, nous pouvons nous rendre compte de la subtilité du texte. En effet, si l’on effectue une analyse détaillée, il est possible de comprendre la critique menée par les auteurs. Au-delà de la solitude que l’on peut ressentir chez les personnages principaux, le lecteur peut être mené à rechercher la raison pour laquelle ils se trouvent dans cette situation.
De plus, un trouble peut naître dans l’esprit du lecteur qui ne connaît pas réellement l’identité du protagoniste. Il est vrai que les auteurs donnent très peu de détails concernant les héros, phénomène que nous aurons l’occasion d’expliquer au sein de ce mémoire. Cela peut perturber la compréhension de l’histoire. En effet, à l’issue de la lecture, il est possible qu’un doute subsiste en ce qui concerne l’identité des personnages (le prénom n’est pas cité ou bien il l’est mais très brièvement, le héros est appelé par un surnom...).
Nous allons nous interroger sur la mesure dans laquelle pouvons-nous appliquer la question suivante aux auteurs étudiés : « Eric Chevillard est-il le plus rigolard de nos poètes désespérés ou le plus triste de nos romanciers comiques ? » par Olivier Bessard-Banquy. Au cours de notre développement nous exposerons, dans une première partie, que les œuvres renferment un message caché qu’il nous faut comprendre pour percevoir leur sens. Dans une seconde partie, nous verrons que les auteurs banalisent les événements de la vie qui, au quotidien, nous sont importants. Toute histoire est dotée d’un sens. Certaines sont plus abstraites que d’autres et donc plus difficiles à cerner. Il est donc nécessaire de procéder à une analyse approfondie du message que l’auteur a souhaité transmettre. Nous allons voir que les œuvres étudiées apportent une critique de la société en usant de l’ironie afin de la dissimuler à travers un quotidien ordinaire, voire désenchanté.
L’ironie : une lassitude cachant une réalité
Dans les œuvres Au plafond, Mon grand appartement et Loin d’Odile, les personnages sont désabusés, lassés de leur quotidien. Les auteurs se servent de cette absence de gaieté pour rappeler aux lecteurs que la vie n’est pas un roman policier ou bien même une romance. Grâce à la lecture, la société cherche à sortir de son quotidien platonique mais en lisant ces œuvres, nous ne parvenons pas à nous évader, en effet, elles nous rappellent nos habitudes.
La vie n’est pas une fiction
Christian Oster et Éric Chevillard racontent l’histoire de personnes dont la vie ne présente aucun objectif. Le lecteur ne parvient pas à se projeter dans la suite du roman puisqu’il a beaucoup de difficultés à s’associer au personnage. En effet, les auteurs ont créé volontairement des œuvres sans fonds. Cependant, une histoire évolue grâce à celui-ci. Le lecteur a donc le sentiment que l’histoire est dénuée d’existence. Ces œuvres offrent l’impression de ne présenter aucun intérêt. Par cela, le lecteur peut penser que l’auteur est de nature désabusé.
Pourtant, Christian Oster et Éric Chevillard ont consciemment pensé aux conséquences qu’aurait leur style d’écriture sur le public. Ce n’est pas sans raison que ces textes sont racontés sans attiser la curiosité des lecteurs. Ils ont été pensés de sorte à les encourager à se méfier des pièges des récits. Les auteurs utilisent l’écriture ironique afin de se moquer de la société désenchantée, aigrie. C’est pour cela, qu’ils exposent l’histoire de protagonistes ayant une vie ordinaire. De cette manière, leurs œuvres reflètent la réalité du quotidien de chaque individu. Par exemple, Mon grand appartement de Christian Oster aborde la vie d’un homme ayant perdu son emploi, les clés de son logement ainsi que son amoureuse. Le style d’écriture laisse penser que ces événements ne présentent aucune gravité contrairement à ce qu’il en est pour certaines personnes dans la vie réelle. Effectivement, le protagoniste est principalement contrarié d’avoir égaré sa serviette (cf. partie B. 1.) « Toutefois, j’étais moins embêté d’avoir perdu mon travail que ma serviette ».Outre le fait que les héros s'attardent sur des futilités – autre critique menée par les auteurs sur la société –, la monotonie de leur quotidien et la description sans intérêt de leurs mouvements reflètent l'absence de dynamisme dans la réalité. « Je fis donc à cette femme une remarque assez anodine, sur les projecteurs », Christian Oster nous rappelle ici que nous vivons une vie banale avec des sujets de conversation qui sont, pour la plupart, inintéressants. Seulement, nous ne nous rendons pas compte de cela. Nous pouvons le constater au fait que le lecteur est surpris de lire une histoire sans énergie, sans passion particulière. Il pense que le héros n'est pas normal, qu'il ne ressent pas les émotions quotidiennes alors qu'il s'agit de l'inverse.
Les protagonistes de ces récits pourraient être n'importe quel individu bouquinant ces œuvres. Ils décrivent leur vie au jour le jour et rien d'extraordinaire ne vient la chambouler. C'est exactement la même chose dans la réalité. Il s'agit de non-événements, des choses insignifiantes se produisant mais
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