Le paysage et l'art
Mémoire : Le paysage et l'art. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ~ Como-Reine ~ • 22 Novembre 2018 • Mémoire • 6 224 Mots (25 Pages) • 890 Vues
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HISTOIRE
DES ARTS
" Qu'est-ce que la peinture ? Qu'est-ce que l'art alors ? C'est créer, mais quoi ? Créer, inventer quelque chose de neuf de façon a pouvoir parler aux autres a partir de ses propres découvertes. " - Gérard Fromanger
Partie 1 : Le paysage depuis le milieu du XIXe siècle
Analyser un paysage est un acte que chacun de nous fais de façon différente, il dépend de notre historicité et de notre mémoire… Ainsi, le paysage est avant tout une pensée paysagiste car il ne dépend pas que de cela, mais également de souvenirs, de connaissances, au sens large de culture. Cette image est forcément changeante avec le temps comme le paysage lui-même, qui évolue constamment. Au fur et à mesure de nouvelles évolutions du paysage alimentent la réflexion engagée aujourd'hui sur la gestion de l'espace. Donc, les représentations du paysage incitent l'homme à modifier le cours de ses activités en fonction des époques et de l'espace dans lequel il vit. Le passage qui s'attarde sur les formes qui tentent de faire naître l'impression et qui évoque l'évolution du sentiment est arrivé au cours du XIX° siècle.
Le renouveau du paysage s'est exprimé dès le lendemain de la Révolution de 1789. Cette dernière est un processus historique qui fait basculer une société artisanale vers une société commerciale et industrielle. Cette transformation affecte tout particulièrement la société en général et l'art lui-même, elle se renforce surtout avec le Romantisme. Après eux viendra, dans les années 1830, deux autres mouvements : le Réalisme et le Naturalisme d'une part et l'Impressionnisme d'une autre.
Nous dirons en dépit de cela que le XIX° siècle a été incontestablement un siècle paysagiste sensible. Quand au XX° siècle nous parlerons d'une relative absence comparée au siècle d'or du XIX°. Les impressionnistes ont bouclé à la fin du XIX° siècle le cycle de l'avènement du paysage qu'ils souhaitaient représenter. Suite à cela peu de courants voient le jour, le Fauvisme en France et l'Expressionnisme en Allemagne. Pour finir, du paysage sujet de l’œuvre on va passer au XX° siècle à la notion de paysage support de l’œuvre. A partir des années 1960 le Land Art propose une tout autre vision en s'adaptant et en travaillant à partir de l'environnement. Le XX° et le début du XXI° sont deux siècles de changement radical avec une tout autre sensibilité.
I- Le paysage : évolution de la considération du genre au cours de l’Histoire
Si la représentation de la nature par les peintres est sans doute aussi ancienne que la peinture elle-même, le paysage après avoir longtemps constitué l’arrière-plan, il est vrai de plus en plus élaboré, de scènes d’histoire mythologique ou religieuse, ne devient un genre pictural à part entière, en Occident tout au moins, qu’à partir du début du XVIIe siècle, voire selon certains historiens au début du XVIe siècle.
A) Un genre relégué au second plan
1) Antiquité : le paysage comme insignifiant, voir absent.
Déjà sous l’Antiquité le paysage est représenté dans les villas italiennes sous forme de fresques ou de mosaïques. Au Moyen Age l’Église contrôlant les images, le paysage est simple décor de scènes religieuses, la notion de genre pictural (portrait, nature morte, paysage...) n’existe pas. Il faudra plusieurs siècles pour que le paysage s’impose comme un genre en soi.
C’est dans l’art italien du XIVe siècle qu’émergent des éléments de nature de plus en plus nombreux par l’influence de la pensée Franciscaine (Giotto, Basilique d’Assise) et du Gouvernement des Neuf à Sienne exigeant des peintres qu’ils prennent pour sujet la campagne alentour (Lorenzetti, fresque du Palazzo pubblico, Sienne).
Les progrès techniques comme la peinture à l’huile sur bois, la fabrication d’instruments d’optique vont amener les peintres à travailler le paysage plus subtilement mais celui-ci reste un fond de scène.
Léonard de Vinci préconise vers 1490 de dessiner des croquis préparatoires d’après nature. Dürer réalise à l’aquarelle vers 1494 une série de paysages sans équivalent en Europe. La géographie et ses applications militaires se développent. L’Humanisme de la Renaissance fait du paysage un élément intimement lié à l’homme. Le paysage comme sujet apparaît dans les premières années du XVIe siècle, renforcé en cela dans l’Europe du Nord ou la religion protestante interdit les images religieuses. A la fin de ce siècle et au début du XVIIe siècle le genre prend son essor à Rome, lieu privilégié (chrétienté, antiquité et lumière particulière) où de nombreux artistes se rendent (Carrache, Zampieri, Bril...)
2) Moyen-Age : le paysage comme secondaire mais symbolique
Durant tout le Moyen âge chrétien, le paysage n'est conçu que comme œuvre divine et sa représentation fait référence à son créateur. Le « paysage commentaire », expression du byzantinologue Otto Demus, suggère l'accompagnement lyrique de la figure religieuse par le relief (ainsi Dieu est souvent représenté par une montagne)
B) Percée progressive du genre
1) Le paysage de plus en plus important au détriment des personnages (Renaissance 15°s)
Une idée reçue veut que la peinture de portrait et de paysage s'autonomise à la Renaissance en Flandres avec des peintres comme Jan Van Eyck qui isolent des vues par la fenêtre ou depuis un parapet (telle la La Vierge du Chancelier Rolin).
Cependant dès le XIVe siècle, le peintre de l'école siennoise Ambrogio Lorrenzetti réalise les fresques Les Effets du bon et du mauvais gouvernement qui constituent le premier paysage moderne de l'histoire de la peinture, ni symbolique ni allusif, mais vraiment réaliste.
À la Renaissance, le paysage sert à exprimer les utopies urbaines et politiques émergentes. D'abord « perçu » au travers du cadre des fenêtres dans les tableaux représentant des scènes intérieures, il va prendre une place de plus en plus importante, jusqu'à occuper toute la surface de la toile comme dans la célèbre Tempête de Giorgione. La peinture de paysage se développe particulièrement à cette époque dans les Pays-Bas où la Réforme protestante interdit les images dans les églises. Les peintres des pays réformés se tournent alors vers les scènes de genre, portraits et paysages (notamment le paysage-monde en flamand avec ses vues à vol d'oiseau), dans un contexte de laïcisation de l'art. La critique d'art a ainsi longtemps désigné le peintre anversois Joachim Patinir comme l'inventeur du paysage formant un genre à part et se suffisant à lui-même.
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