La folie en art

« C’est épatant les artistes, ils sont fous comme tout le monde mais pas vraiment comme tout le monde : j’ai un faible pour eux. » Françoise Giroud

L’art est la création, l’invention de l’artiste de part sa pensée et son imagination. L’art regroupe les œuvres humaines destinées à toucher les sens et les émotions du public. Il peut s’agir aussi bien de peinture que de sculpture, vidéo, photo, dessin, littérature, musique et danse. D’autre part, il faut noter que la folie est par définition, une transgression de la raison. La folie est un trouble mental, un caractère qui est contraire à la raison. La folie est même caractérisée « d’extravagante », elle est caractère de la différence. Au Moyen-Âge, la folie est très présente dans les oeuvres d'arts, et l'on hésite pas à la représenter. La folie est à cette époque considérée comme la « part obscure de l’humain », une part liée aux forces du mal. De nos jours, la folie est devenue un sujet faisant polémique dans le monde de l’art, le représenter? C’est choquer et troubler les mentalités. L’artiste est ainsi considéré comme un être à part, différent, non commun à toute autre personne vivant dans une société étant donné qu’il ne rentre pas dans les normes . Tout ce qui sort de notre zone de confort nous trouble, nous dérange, c’est de ce fait que l’artiste est vu comme un « fou » à nos yeux, nous, en tant que spectateurs de son art. Françoise Giroud, une grande féministe française du XIXème siècle affirme; « C’est épatant les artistes, ils sont fous comme tout le monde mais pas vraiment comme tout le monde : j’ai un faible pour eux ». Elle explique que nous avons tous une forme de démence, de folie au fond de notre être. Selon elle, on doit distinguer la folie qui nous habite en tant que personne et la folie de l’artiste. Or, la folie de l’artiste serait créatrice, elle serait considérée comme « féconde ». En outre, les oeuvres que produisent, créent les artistes seraient le résultat de cette folie. Ce qui nous incite ainsi à nous demander; en quoi peut- on dire que la folie est-elle révélatrice du talent de l’artiste ?

Dans un premier temps, nous expliquerons comment la folie arrive à contrôler l’artiste en tant que personne pour expliquer dans un second temps comment elle a été reconnue dans le monde de l’art. Pour déterminer dans un dernier temps comment les artistes font preuve de folie, nous montrent cette folie à travers leurs oeuvres.

En effet, l’artiste évolue au cours de son temps, avec la société qui l’entoure, ses expériences, c’est celui qui est le plus victime de l’emprise du temps. L’artiste est le seul qui a conscience de sa propre folie. Le monde est dur pour lui étant donné qu’il doit se reculer dans un espace qui lui ait propre, un espace rassurant pour lui afin de se retrouver. La folie est en nous, elle nous caractérise en tant qu’individu, comme l’artiste, c’est un homme comme un autre. L’artiste est la personne qui a le plus d’angoisse par rapport à la réalité. Comme nous pourrions citer comme exemple l’artiste Vincent Van Gogh, un grand peintre et dessinateur néerlandais, qui a connu de nombreuses souffrances au cours de sa carrière, de sa vie personnelle. Il a été victime de démence, de nombreuses crises mentales et a notamment faillit être interné dans un asile à Marseille en raison de la folie qui l’habitait. Relevons notamment le propos d’un commissaire central de la police d’Arles dénommé Joseph d’Ornano qui fut un rapport sur Van Gogh et qui en conclut que; « Vincent Van Gogh est réellement atteint d’aliénation, cependant nous avons constaté que cet aliéné a des moments de lucidité. Van Gogh n’est pas encore dangereux pour la sécurité publique, mais on craint qu’il ne le devienne. » Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la folie ne se reflète nullement dans ses oeuvres. Durant la période de ses crises, il ne peignait guère, il en était incapable, il ne pouvait pas travailler. Mais lorsqu’il revenait à lui, il n’avait aucun souvenir de ce qu’il c’était passé. En outre, la folie n’était pas représentée dans ses oeuvres, elle l’habitait en tant que personne, cela rejoint ainsi le propos de Françoise Giroud sur le fait qu’il n’y a pas que les artistes qui possèdent une démence mais que nous en possédons tous une, que l’artiste même fou, ne présente pas forcément la folie dans ses oeuvres. Or, nous devons noter que certains artistes parviennent à utiliser cette folie comme source de création de leur oeuvre, car comme l’affirmait Arthur Rimbaud, « L’artiste c’est celui qui se sacrifie pour la beauté. » L’artiste est la personne qui se consacre entièrement à son art, la folie de ses artistes fait partie intégrante de leur création, ils sont avides de sensations car comme le déclare André Malraux; « le fou copie l’artiste, l’artiste ressemble au fou ».

La folie peut affecter l’artiste dans ses oeuvres, comme s’il serait dépassé par ce qui l’habite. Il arrive même qu’ils parviennent à exprimer leur folie à travers leurs oeuvres, comme si l’oeuvre serait une solution à ses tourments, il exprime ses visions, ses hallucinations, ses pensées les plus profondes. Le support serait ainsi le médium entre l’artiste et sa folie, il représente les formes qui lui traversent l’esprit, sans forcément réfléchir à l’esthétique même, au résultat que cela donnerait. Il n’a pas pour importance de rendre un travail académique, faisant parti de la norme, il

n’est plus question de cela. Son travail serait comme une retranscription de son mal être, de ce phénomène qui le dirige, qui le manipule. Beaucoup d’artistes seront notamment incompris, mis à l’écart étant donné qu’ils choquent, brusquent l’opinion public, les spectateurs de leur époque. Pour la population, il est inconcevable de représenter l’impensable, tout doit être de l’ordre de la réalité. Comme nous pourrions citer l’artiste Edward Munch, qui réalisa de nombreux tableaux relevant d’un univers étrange voir même dérangeant. Dans les années 30, et au début des années 1940, les nazis ont jugé nombreuses de ses œuvres montrant un « art dégénéré ». Et en 1937, 82 de ses tableaux exposés dans les musées allemands seront retirés. Cet artiste a souffert de dépression nerveuse et d'hallucinations, il s’est laissé interner dans la clinique privée du docteur Jacobson. Il a subit une électrothérapie énergique, avec des bains d'eau salée.. Nous pourrions ainsi parler de son oeuvre, Le Cri, datant de 1893. Au milieu de cette toile, on observe un homme au visage effaré, masque livide, pur instant d'angoisse au sein d'une nature perçue comme hostile. Ce personnage

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