L'ile des esclaves Marivaux
Fiche : L'ile des esclaves Marivaux. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alizea83 • 19 Janvier 2019 • Fiche • 666 Mots (3 Pages) • 1 845 Vues
L ILE DES ESCLAVES DE MARIVAUX
I- UNE PIECE COMIQUE
Dans cette pièce, on retrouve tous les procédés du comique.
Le comique de gestes joue sur la présence physique des interprètes. L’acteur multiplie les mimiques et grimaces. Ainsi, dans la scène 3, Cléanthis imite les gestes de sa maitresse et manipule celle-ci comme un pantin. L’acteur joue avec son corps et les accessoires. C’est le cas d’Arlequin qui joue avec sa bouteille dans la scène 1. D’autre part, l’emploi de costumes ridicules dans la mise en scène d’Irina Brook déclenche le rire. Les valets, Arlequin et Cléanthis, portent des habits aux couleurs vives et du maquillage très clownesque.
Le comique de situations se voit à travers une série de scènes qui mettent les personnages en difficulté et qui ménagent d’amusantes surprises. Les échanges de rôles entre les maîtres et les valets provoquent le rire. Il est dû à l’inversion des costumes comme quand Iphicrate, un personnage stricte doit prendre le costume grotesque d’Arlequin. Tandis qu’Arlequin, met le déguisement sérieux de son maître. Il en est de même pour Cléanthis et Euphrosine.
On trouve aussi une mise en abyme (théâtre dans le théâtre) dans la scène 6 où Arlequin et Cléanthis jouent au jeu de la séduction à la manière de leur maitre. L’agacement d’Euphrosine face aux pitreries d’Arlequin fait rire. D’autre part, le dénouement de l’intrigue est heureux : à la fin, les cœurs des maîtres et des esclaves se sont adoucis.
Le comique de caractères tient du fait que la comédie met en lumière les défauts des personnages. Comme dans une caricature, elle force le trait dont on veut se moquer. Ainsi les vices des maîtres sont mis en scène par les valets. Dans la scène 3, Cléanthis dresse le portrait de sa maitresse « vaine, minaudière et coquette ». Il en est de même dans la scène 5 où Iphicrate dresse le portrait de son maitre.
Le comique de mots met la longue française dans tous ses états (déformation des mots, jeux de mots, jargons, prononciations grotesques, ironie). Dans l’île des esclaves, Arlequin est le personnage le plus comique par ses joutes verbales. Dans la scène 1, après avoir appris être sur l’île des esclaves, il joue avec vivacité sur les mots, fait preuve d’un grand sens de la répartie et utilise l’ironie* (Manière de se moquer de quelqu’un ou de quelque chose en disant le contraire de ce qu'on veut exprimer) pour rire de son maitre.
II- LA VISEE DE LA PIECE
Au XVIIIème siècle, la critique du régime et de la hiérarchie sociale se fait plus vive. L'autorité des maîtres, l'arrogance des nobles sont remises en cause. A travers l’île des esclaves, la création d'un pays imaginaire, que l'on ne situe ni dans le temps ni dans l'espace (l'utopie), permet de donner un cadre aux idées nouvelles et de les mettre à distance en échappant à la censure. Les spectateurs pouvaient cependant se reconnaître et entendre la critique. Comme d’autres auteurs de son époque, Marivaux dénonce les valeurs dominantes de l’époque qui fondent la reconnaissance sociale sur la noblesse du rang et la fortune personnelle au détriment du mérite personnel. Marivaux ne remet pas en cause la notion de classe sociale : le serviteur doit obéissance à son maître. En effet, le dénouement est une restauration des pouvoirs mais le visage des maîtres a changé. Ils sont devenus plus humains : pour l’avoir subie, ils comprennent mieux la souffrance de leurs domestiques. Cette pièce est plutôt un avertissement moral : Marivaux avertit les Seigneurs. Ce n’est pas parce qu’ils ont du pouvoir qu’ils doivent en abuser. L’œuvre de Marivaux invite donc les spectateurs à un changement intérieur, un éveil de l’âme afin de pousser chacun à traiter ses semblables avec bonté et humanité.
...