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L'expressionnisme allemand

Dissertation : L'expressionnisme allemand. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  28 Février 2019  •  Dissertation  •  4 586 Mots (19 Pages)  •  772 Vues

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  1. Une rupture dans la représentation du réel

Femme nue aux cheveux dénoués, gravure sur bois de Karl Smith Rotloouf, un des artistes les plus importants de l’expressionnisme allemand. Elle date de 1913, une femme du 20e siècle. Avec cet autre nu aux cheveux sagement noués et du peintre Adolph Ziggler, on a l’impression de reculer dans le temps. Il a pourtant été peint 20 ans plus tard, à la fin des années 30. Adolft Hitler est alors au pouvoir en Allemagne et Ziggler et l’un de ses peintres préférés. Ces nus, académiques et grivois représentent une des facettes de l’art officiel du régime. La bonne peinture, un trompe l’oeil bien léché, la peinture comme si l’on y était.

En 1926, Ziggler est chargé d’une grande opération de purification artistique destinée à extirper de tous les musées allemands, les oeuvres qui ne correspondent pas au gout du régime ; la mauvaise peinture que les nazis appellent art dégénéré. Max Beckmann, Otto Dicks, Emile Nolde, Eric Eckel, Vassily Kandinsky, Georges Grosz.

Les critères de sélections ne sont pas politiques mais esthétiques. Pour les nazis, les artistes dégénérés ne savent pas peindre, ils ignorent les lois de la perspective et n’arrivent pas à faire ressemblant. Ils n’ont ni métier, ni talent comme le prouve leur intérêt pour le primitivisme, l’abstraction le choix de leurs thème : La grande ville, la misère, la dépravation, la folie des valeurs de la guerre.

Les oeuvres saisies par Ziggler et sa commission d’épuration se chiffrent par millier. La plupart ont été peintes entre 1905 et 1920. On a l’habitude de les appeler expressionnistes, étiquette que nombre de ces peintres aurait rejetée. Mais, l’expressionnisme n’a jamais été un mouvement structuré et homogène. En effet, il fut incarné par des personnalités singulières portées par des vagues successives. Dans l’Allemagne de ces années là, expressionniste voulait simplement dire moderne.  

L’image la plus populaire de l’expressionnisme c’est le cinéma qui l’a donné. En 1920, l’expressionnisme en peinture touche à sa fin mais s’est sans compter sur la sotie du film Le cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene.

L’expressionnisme tel que Caligari le montre au grand public, c’est ce décor peint, aux droites chahutées et au mur en porte-à-faux qui sert de toile de fond à une sombre histoire d’assassins somnambules manipulés par un directeur s’asile psycatrique. Tout s’éclaire lorsque l’on apprend que l’histoire est ractontée par un fou.

Bien avant le nazis Ziggler et son art dégénéré, le film phare de l’expressionnisme associe déjà la distorsion des perspectives et le rejet des angles droits à la folie et au crime.  Ecrivant à propos de Caligari, un critique de l’époque note, le mot expressionnisme vient du mot expression. Tout sentiment qui apparait sur un visage n’apparait comme tel qu’en déformant les traits habituels, en les arrachant à l’état de repos. Plus le sentiment est vif, plus le visage est altéré. L’expression est donc un dérangement, un désordre dont au 19ème, on cherche à comprendre les mécanismes.

Ainsi, le docteur Duchenne de Boulogne existe les muscles du visage des ses patients grâce à de faibles décharges éléctriques pour déterminer leurs rôles dans l’expression des différents sentiments humains : joie, étonnement, peur.

En 1876, une étude relis le désordre de l’apparence au désordre social et psychologique. Dans son livre «  L’homme criminel », Lombrozo affirme avoir découvert la relation entre la structure du visage et la nature criminelle d’un individu. Le délit de faciès version scientifique.  

En 1893, Max Nord Aho, un journaliste autrichien disciple de Lambrozo à l’idée d’appliquer ces théories au domaine de l’art et invente le mot art dégénéré. Pour lui, l’art moderne ne s’explique que par la dégénérécance psychologique ou morale des artistes qu’il qualifie de dégénérés supérieurs. Soit ils voient mal, soit ils sont anarchistes, des criminels du pinceaux. Si le rouge est dynamogène écrit Nord Aho, le violet est au contraire inhibant et dépressif. Il est compréhensible qu’un peintre hystérique répand sur sa toile des couleurs correpsondants à son état de fatigue et d’épuisement.

La même année, le norvégien Edouard Munch peint Le cri qui deviendra plus tard l’une des plus grandes références de l’avant-garde expressionniste.Ce tableau est une peinture à l'huile et à la pastel d'Evard Munch réalisé en 1893. L'artiste l'a nommé « le cri ». 

 Aux cris du norvégien Munch répondent en Allemagne celui d’un jeune étudiant de l’académie des Beaux-arts de Weinmar, Max Beckmann. Autoportrait, la bouche ouverte, 1901.  Chez Munch, le cri tord, corps et paysage. Chez Beckmann, le contenu par le contour du visage. Le réel résiste, le monde semble solide pour un peu de temps encore.

En Allemagne, la solidité est garantie par un bel objet, le casque à pointe que tout le monde porte, du simple soldat à l’empereur Guillaume II. Il fait régner le conformisme, le militarisme, le patriotisme dans une société qui connait en même temps un développement économique et social spectaculaire. Le casque prussien dont la point archaïque et percé à la base de deux trous d’aération est le symbole de cette société.

L’art appelle lui aussi à l’aide. Il en appelle à l’esprit. C’est ça, l’expressionnisme.

Le mot expressionnisme n’existe pas encore en 1905, quand, quelques étudiants en architecture décident de révolutionner la peinture allemande et vont pour cela se baigner nu avec leurs modèles dans un lac. Ernst Ludwig Kirchner, baigneurs à Morrisburg , 1909. Kirchner et ses amis pratiquent un anarchisme gentiment bohème. Ils veulent retrouver un état de nature, libéré du poids des conventions sociales et saisir dans leurs oeuvres la vraie vie avec du sang dans les veines. Ils leur faut pour cela libérer la peinture, renoncer au fini et à la ressemblance.

C’est Schmidt Rottluff, un des amis de Kirchner, qui trouve le temps de créer le groupe Die Brücke. Leur but est de rassembler une nouvelle génération de créateur et de jouisseur. La jeunesse qui porte en elle l’avenir et veut assurer la liberté de sa vie face faces aux forces croupissante et vieillissante.

La reproduction fidèle de ce que tout le monde voit est le mot d’ordre de l’art officiel dont guillaume II, lui même féru de peinture du dimanche, se proclame le garant. Il a dit qu’un art qui transgresse les lois et les limites que j’ai édicté n’est plus de l’art. Celui qui s’écarte de la beauté, du sentiment de l’esthétique, de la beauté et de l’harmonie que tout homme prote en soi, même s’il ne peut les exprimer, celui qui se laisse aller à donner la priorité.

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