L'art moderne selon Louise Bourgeois

Louise Bourgeois, nait en France en 1911, naturalisé américaine elle y passe la majeure partie de sa vie, meurt à New York en 2010. Artiste plasticienne et sculptrice majeure de la 2nde moitié du 20ème siècle, elle croise un grand nombre de mouvements artistiques mais conserve sa liberté de création. Qu’est-ce que l’art moderne selon Louise Bourgeois ?

I / De l’idée à l’objet

Pour Louise Bourgeois, la substance de l’art moderne, c’est cet état conceptuel qui précède la transformation de la matière.

En effet, c’est la fermentation d’une émotion qui engendre le processus artistique. Par le dessin ou d’autres formes d’expression, se met en route ce qu’elle appelle la « motivation spiralée », l’image s’engage alors dans un devenir infernal, travaille l’artiste et est travaillée par lui.

La mise en forme, en tant qu’œuvre, ne relève alors plus que de la recherche des moyens plastiques adéquats pour rendre visible ce qui ne l’était pas. (Matière outil au service du sculpteur qui métamorphose)

Cependant la force de l’art moderne réside dans sa capacité à toujours chercher de nouveaux moyens d’expression pour réveiller la liberté créatrice.

Ex. Abstraction ne signifie pas simplification du contenu/sens d’une œuvre mais permet de capter l’essence d’une chose.

II / Un art psychanalytique

Louise Bourgeois met en relation son analyse de l’art avec la condition humaine moderne, qui se caractérise par une incapacité à exprimer le traumatisme et ce qui en découle.

Il est évident et nécessaire de déceler dans cette conception des penchants psychanalytiques.

Ex. Son œuvre Maman (araignée), invite à revivre anciennes peurs liées aux fureurs des figures parentales, toutefois réside une certaine ambiguïté car symbole protecteur, cocon maternelle, réflexion sur les fils du temps/mémoire/création.

L’art prend alors une dimension presque thérapeutique car il permet, selon la formule de L. Bourgeois, de « rester provisoirement sain d’esprit en s’exprimant » (à l’image d’une cure par l’art)

Grace à la sublimation artistique il est possible de jouir de la transformation de l’angoisse ancienne en présent plaisir esthétique et par conséquent se reconnaitre en tant qu’individu. Et c’est pour cela et en tant que besoin intemporel de l’homme que l’art sera toujours « moderne » à ses yeux.

Pour conclure, les questions qui touchent à la définition de l’art moderne sont bien au centre de cet entretien de Louise Bourgeois tant il donne une vision nouvelle et étendue de l’activité esthétique qui remet en cause de manière radicale les théories classiques sur l’art.

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