L'art dans la Conquête de l'Ouest
Dissertation : L'art dans la Conquête de l'Ouest. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Elsa Valet • 20 Mars 2019 • Dissertation • 4 596 Mots (19 Pages) • 836 Vues
Plan de travail et recherche bibliographique
La Conquête de l’Ouest
Le XIXème siècle est un siècle de changement, de révolution, et de conquête sur de nombreux continents dont les Amériques. Celui-ci qui a été colonisé par les Colons, fait face à de nouvelles conquêtes et notamment aux États-Unis. Ce processus est appelé la Conquête de l’Ouest. C’est un processus d’appropriation par la force d’un territoire gigantesque, qui s’étend en Amérique du Nord, entre le Mississippi et l’océan pacifique (Marie-Jeanne Rossignol, 1991). Cette conquête a été accompagnée par de nombreux artistes dont Albert Bierstadt, Charles Marion Russel et John Gast. Dans leurs oeuvres, les peintres représentaient des paysages; paysages que l’on pourrait associer à une destinée manifeste des Colons. Nous pouvons donc nous demander comment les artistes du mythe de la Frontière, de la Conquête de l’Ouest associent-ils la destinée manifeste à l’expansion coloniale du XIXème siècle ? Dans un premier temps nous verrons les définitions des termes de la question de recherche, c’est-à-dire le mythe de la Frontière, la destinée manifeste et l’expansion coloniale puisqu’il est important de comprendre les termes du sujet. Puis nous verrons que la nature est vue comme un paysage rêvé par les peintres européens qui accompagnent les Colons au cours de leur conquête. Dans cette partie, nous pouvons comprendre que débute le mouvement du romantisme aux États-Unis, puis qu’il y a une forte impression du sublime dans les oeuvres d’art et que les artistes nous donnent leur vision du paysage rêvé grâce à un spectacle de la nature. Enfin, nous analyserons comment l’expansion coloniale est retranscrite par les oeuvres pour comprendre l’histoire américaine, la présence de la destinée manifeste afin de donner envie aux Colons de franchir la frontière, tout en créant un mythe, en vue de rapporter l’art à une dimension supérieure, voire mythique, du réel.
I. Quelques définitions
A) Mythe de la Frontière
Dans la culture américaine, le mot « Frontière » n’équivaut pas seulement à une limite entre deux pays par exemple, mais à une limite atteinte dans un domaine particulier, ici la colonisation. Les territoires atteints ne sont pas à proprement parlé des pays différents, mais des régions non colonisées, globalement occupées par différentes tribus indiennes. Dans l’Histoire du continent américain et plus particulièrement l’histoire américaine, la « Frontier » est omniprésente depuis 1492. Il s’agit d’une notion primordiale extrêmement ardue, pour comprendre l’Histoire des États-Unis et ainsi faire la différence entre le réel et le légendaire (cette dernière histoire propagée intrinsèquement par les westerns).
« On ne trouvera sans doute pas deux personnes qui l’entendent de la même façon. Car cette appellation a beau être courante, elle évoque seulement chez tout le monde, du Président au paysan, la vague image d’un « là-bas dans l’Ouest » : d’une Frontière mal définie entre la civilisation et la barbarie » - Colonel Richard Irving Dodge, Our Wild Indians (1889). Cette Frontière a joué dans l’histoire de ce pays un rôle considérable. Dès la première moitié du XIXème siècle, les hauts faits du Dernier des Mohicans, de Ferimone Cooper, ou l’autobiographie légendaire de Davy Crockett agitent les esprits, autant des explorateurs que des Européens, jusqu’à atteindre le continent. L’image romantique et romanesque de ces périphéries exclues de tribus indiennes très sauvages et de nombreux périples pénibles continuent à déterminer la vision européenne du Far West, terre d’aventures à la mesure de l’héroïsme de vrais hommes.
Pendant tout le XIXème siècle, les Américains ont vécu avec l’idée que le continent offrait des possibilités illimitées d’extension aux énergies, au fur et à mesure de la repoussée de la Frontière. La politique fédérale avait consisté à reléguer les Indiens au-delà de la Frontière de peuplement des Blancs, par la présence de James Monroe.
Le but du mythe de la Frontière est de la repousser constamment, c’est pour cette raison que c’est un mythe. Par ailleurs, les explorateurs arrivants, avaient déjà l’idée en tête de coloniser tout le territoire afin d’atteindre l’Océan Pacifique pour que le seul obstacle qui ralentisse cette quête soit l’eau.
B) La Destinée Manifeste
Les mots Manifest Destiny ou Destinée Manifeste n’ont jamais été utilisés ou employés avant 1845. C’est devenu une expression pour expliquer la présence de la religion dans la conquête de l’Ouest. L’expression Manifest Destiny a été employée pour la première fois par le journaliste John O’Sullivan en 1845 dans un article publié dans United States Magazine and Democratic Reviews. Dans cet essai, il soutenait l’annexion du Texas par les Etats-Unis. « C’est notre destinée manifeste de nous déployer sur le continent confié par la Providence pour le libre développement de notre grandissante multitude ». Cette croyance en une mission particulière a eu d’importantes conséquences sur l’histoire du pays.
La Destinée Manifeste est devenue une idéologie (système d’opinons qui, en se fondant sur un sytème de valeurs admis, détermine les attitudes et les comportements des gens à l’égard des objectifs souhaités du développement de la société, du groupe social ou de l’individu) qui est un élément constitutif de la culture américaine. Elle a eu une influence sur la politique nationale du pays mais également sur sa politique étrangère. Cette influence est en partie expliquée par le fait que l’idée, même si elle n’a pas été clairement formulée (1845), était déjà enracinée dans l’esprit des Puritains. - Un Puritain étant un membre d’une secte de presbytériens, voulaient pratiquer un christianisme plus pur et dont beaucoup émigrèrent en Amérique au XVIIème siècle (Larousse)- Il se voyaient comme les élus de Dieu. Par conséquent, ils pensaient avoir une mission providentielle, c’est-à-dire construire un pays exemplaire. À plus forte raison, les États-Unis ont donc eu un chemin à suivre, une destinée déjà toute écrite.
Cette idée s’est transmise par la suite de générations en générations. Son aspect religieux n’a pas totalement disparu. Cette idéologie a servi de justification aux ambitions expansionnistes des États-Unis dans la seconde moitié du XIXème siècle. À partir de cette destinée, le Président James K. Polk a validé l’annexion de plusieurs territoires comme le Texas, l’Oregon, la Californie, le Nouveau Mexique, le Colorado, l’Utah, le Wyoming et une partie de l’Arizona. Grâce à l’acquisition de ces territoires, la Destinée Manifeste aussi rapide a été justifiée de cette façon. Ce processus était donc inévitable.
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