L'art
Commentaire d'oeuvre : L'art. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar yolopop • 26 Novembre 2014 • Commentaire d'oeuvre • 724 Mots (3 Pages) • 680 Vues
Du point de vue du sens commun, l’utile est ce qui vise l’efficacité, la fiabilité. Or, l’art, vu par ce même sens commun, ne cherche pas la productivité efficace ou fiable. Le sens commun a tendance à saisir les objets par leur usage, l’art n’a pas d’usage particulier, il ne conserve pas la vie. Alors, le sens commun cherchera la technique de l’artiste, il décomposera pour trouver sa finalité, son but. Mais l’œuvre d’art s’impose à nous comme une réalité indécomposable. C’est l’artiste qui est cause de ce qu’il fait : en effet, dans la technique, les règles sont données à l’avance pour être répétées et faciliter la multiplication des produits fabriqués, alors que dans l’art, la règle se fait oublier dans l’ouvre, « l’artiste est spectateur aussi de son œuvre en train de naître ». C’est ce que nous explique Alain. L’œuvre d’art garde quelque chose de naturel car on ne voit plus la technique. Devant un objet technique, nous pouvons expliquer car nous le saisissons grâce à des connaissances, des concepts que nous lui appliquons. Nous allons du sujet connaissant vers l’objet étudié, Kant parlera de « jugements déterminants ». En effet, la plupart du temps, le sens commun est soucieux de la vérité d’un objet : on juge la perfection technique d’un objet donc la valeur marchande, son usage, en appréciant l’adéquation de celui-ci à son concept. Mais le principe d’adéquation ne peut pas s’appliquer dans l’art parce que l’œuvre va vers le spectateur et plusieurs interprétations sont possibles. Kant parlera alors de « jugements réfléchissants », car l’œuvre d’art suscite en nous des sentiments, des émotions et il n’est pas question de concept : seul l’état du sujet est important, la nature de l’objet représenté n’est que secondaire, voire inexistante. Donc, d’après le sens commun, l’art est a priori inutile : il n’a pas d’usage particulier, comme la règle tend à disparaître dans l’art, les œuvres sont ainsi inimitables ; elles ne peuvent donc être reproduites à des milliers d’exemplaires et pour finir, le jugement que l’on peut porte sur les œuvres est totalement subjectif.
C’est justement sur ce jugement, basé sur tout ce qui est sensible en nous, que Platon critique l’art dans son rapport à la réalité. En ce sens l’art est inutile car il produit une illusion, un mensonge, un simulacre. L’artiste est enfermé dans le monde sensible, une réalité fondée sur les sens, il ne peut alors que reproduire le « pâle reflet de la nature », l’artiste n’invente rien, il peint ce qui existe déjà, surtout en s’inspirant de la réalité, il la trahit. Les œuvres d’art nous paraissent très réelles car elles nous renseignent sur la réalité mais elles ne sont pas plus vraies que la réalité que l’artiste copie. L’artiste est infidèle, dans le sens où il ne connaît même pas la réalité qu’il représente. Platon utilise l’exemple d’un peintre qui peindrait un lit. Il nous fait croire que sa réalité est plus vraie que nature, alors qu’il ne connaît pas l’objet : il ne sait pas fabriquer un lit. Il nous donne une réalité dégradée car il n’occupe que le dernier rang dans le rapport à la vérité et à la réalité de l’objet. Avant lui, il y a celui qui a l’idée du lit, puis l’artisan qui, suivant les règles du concepteur, produit le lit alors que l’artiste
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