L'armée des oeuvres, Jean-Pierre Melville
Commentaire d'oeuvre : L'armée des oeuvres, Jean-Pierre Melville. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Holsy • 9 Novembre 2017 • Commentaire d'oeuvre • 1 100 Mots (5 Pages) • 735 Vues
L'armée des ombres
Présentation de l'œuvre
L'artiste :
Jean-Pierre Melville, né Jean-Pierre Grumbach le 20 octobre 1917 à Paris, mort le 2 août 1973 à Paris, est un réalisateur français. Il a lui-même rejoint la France Libre à Londres en 1942. Juif Alsacien, c'est à cette époque qu'il choisit son pseudonyme, en hommage à l'écrivain américain Herman Melville, auteur de Moby Dick.
L'œuvre :
L'armée des ombres est un film réalisé par Jean-Pierre Melville en 1969. Ce film est tiré du roman écrit par Joseph Kessel en 1943 et qui porte le même titre. Joseph Kessel est d'ailleurs le scénariste du film.
Contexte historique :
L'histoire se déroule pendant l'Occupation.
La France a capitulé devant l'Allemagne nazie suite au discours du Maréchal Pétain le 17 juin 1940 et elle se trouve sous occupation allemande. Le Maréchal Pétain fonde un nouveau régime, le gouvernement de Vichy, qui collabore avec l'occupant allemand.
Les soldats qui refusent de capituler et de collaborer quittent la France et se réfugient à Londres. Leur chef est le Général de Gaulle. Il va organiser à Londres les Forces Françaises Libres.
Le 18 juin 1940, le général de Gaulle prononce, depuis Londres sur les ondes de la BBC, un appel à la résistance exhortant les Français à refuser la capitulation, à résister et à combattre. C'est ainsi que va naître la Résistance française.
Les Résistants vont continuer le combat dans la clandestinité. Ce sont des Français de tous âges et de toutes origines sociales. Ils mènent des actions de renseignement et de sabotage afin d'aider les forces alliées à vaincre l'Allemagne nazie. Dans la France occupée, on peut être dénoncé et arrêté pour de simples pensées politiques, communistes ou gaullistes. C'est dire que les Résistants, et ceux qui les aident, exposent leur vie. Beaucoup sont dénoncés par des collaborateurs, ou arrêtés lors des nombreux contrôles que pratiquent les occupants ou la police française. Ceux qui sont arrêtés sont torturés impitoyablement dans le but de leur faire dénoncer les autres résistants de leur réseau. C'est une période de terreur, de délations, de méfiance. On peut être trahi par d'anciens amis, par des voisins, pour les motifs les plus divers.
C'est cette ambiance, et l'histoire de quelques résistants que raconte le film.
Contexte privé de l'artiste :
Le film de Jean-Pierre Melville est assez fidèle au livre de Joseph Kessel, lui-même résistant. Cependant, le cinéaste ayant lui-même côtoyé des résistants, il s'est inspiré de personnes qu'il a connues pour créer certains personnages du film.
Description et analyse
Description de l'oeuvre :
Les couleurs du film sont souvent sombres, le temps est triste et froid comme les événements. La caméra fait de longs plans sur le visage des personnages, pour capter leurs tourments intérieurs : l'horreur de devoir exécuter un traître ou abattre une amie très chère, la peur de mourir.
L'action est lente et on a tout le temps d'éprouver la pression qui pèse sur les personnages et le danger dans lequel ils sont constamment.
Certains passages sont accompagnés d'une musique tragique, mais il y a aussi beaucoup de silence et ce silence accentue l'atmosphère pesante.
Le cinéaste a voulu livrer un témoignage de cette période au travers du destin de quelques résistants. Il ne décrit pas beaucoup leurs actions, on en saura peu sur le détail de leurs missions, ce n'est pas le plus important. Le plus important, c'est la manière dont leur engagement est total, jusqu'au sacrifice. Il n'y a plus de place pour les sentiments. C'est frappant dans l'une des premières scènes du film, lorsque Gerbier, le Bison et le Masque doivent mettre à mort le jeune résistant qui a trahi Gerbier. C'est un acte qui leur répugne en tant qu'hommes, mais pour ne pas mettre en danger tout leur réseau, et parce qu'ils servent une cause supérieure, la libération de la France, ils doivent faire abstraction de leur humanité. Et Gerbier et le Bison discutent des la façon de faire comme si ce n'était plus qu'un problème d'organisation. On verra pourtant dans leur regard à quel point ils sont bouleversés, et changés à jamais.
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