L'Art égyptien.

1.         AVANT-PROPOS DE L'EDITEUR

        L'ART de l'ancienne Egypte, dont l'évolution est étroitement liée à la civilisation la plus durable et l'une des plus anciennes de l'histoire humaine, nous a paru devoir être le thème logique de ce deuxième volume de la collection "L'ART ET LES GRANDES CIVILISATIONS", inaugurée par la "PREHISTOIRE DE L'ART OCCIDENTAL" d'André Leroi-Gourhan.

        En effet, les premières manifestations artistiques de l'activité humaine en Egypte, figurines d'argile, palettes en schiste, statuette d'os de l'époque prédynastique, remontent aux temps les plus reculés de l'histoire et sont à l'origine d'un art dont nous pouvons suivre sans interruption l'évolution pendant plus de quatre millénaires, jusqu'à l'ultime floraison copte au seuil de l'art chrétien.

        Au cours de sa longue histoire, l'Egypte a produit les plus grands architectes et bâtisseurs de l'Antiquité, ainsi que d'admirables sculpteurs et peintres, dont les oeuvres maîtresses révèlent un esprit et une richesse d'invention, une sensibilité et une maîtrise qui forcent notre admiration. Les Egyptiens n'ont pas seulement connu un art d'une continuité exceptionnelle, mais en inventant et fixant des règles esthétiques qui allaient du schéma le plus simplifié à la déformation la plus savante du corps humain, de la stylisation la plus rigide à l'expression la plus réaliste, ils ont créé, malgré l'extraordinaire diversité de ses genres, le premier langage esthétique cohérent de l'histoire de l'art.

        L'AUTEUR de cet ouvrage, le Professeur Kazimierz Michalowski, dont les travaux d'une grande originalité de pensée, sur l'Egypte, la Grèce et l'ensemble du bassin méditerranéen oriental, font autorité dans les milieux spécialisés, fondateur et directeur de l'Institut archéologique polonais du Caire, est bien trop connu pour qu'on ai à le présenter ici. Il suffira de rappeler les deux découvertes d'un ressentissement mondial dans le milieu des Egyptologues, qui ont couronnés les fouilles de la mission  qu'il dirige en Egypte: le découverte du temple de Thoutmosis III, dégagé à Deir-El-Bahari entre 1962 et 1967, dont nous reproduisons ici pour la première fois quelque-unes des plus belles oeuvres mises à jour, et celle de la grande galerie de peintures chrétiennes de la cathédrale de Faras, en Nubie, peintures d'une rare qualité artistique et d'un intérêt historique capital, dont nous publions également quelques scènes.

        Le Professeur Michalowski possède parfaitement notre langue, aussi la réalisation de cet ouvrage, qui est le fruit d'une étroitr et constante collaboration, a t-elle été garndement facilité. A vrai dire, la mise au point progressive d'un ouvrage riche de plus de mille documents, couarit le risque de se prolonget fâcheusement du fait des distances qui séparaient l'éditeur et l'auteur, celui-ci menant tout à la fois ses fouilles en Egypte et au Soudan, ses cours à Varsovie et ses conférences à travers l'Europe. Mais le Professeur Michalowski, dont le dynamisme, la ténacité et l'esprit d'organisation sont pour son entourage et ses collaborateurs, un sujet d'admiration, a simplement ajouté l'étape de Paris à ses nombreux voyages. Ainsi, au cours des années que nous ont demandées l'élaboration et l'impression de l'ouvrage, était-il toujours à Paris lorsque sa présence était nécessaire, pour de longues et passionnantes séances de travail. Le contact fut permanent et l'éditeur tient à lui en exprimer toute son amicale reconnaissance.

        CE livre sur l'art en Egypte est construit selon les mêmes principes et dans le même style de présentatio que tous les ouvrages de la collection. Cette formule que j'avais mise au point pour la "PREHISTOIRE DE L'ART OCCIDENTAL" d'André Leroi-Gourhan, permet d'associer le contenu scientifique à la présentation d'un livre d'art. Une première partie comprend l'exposé général, rythmé de trés grandes reproductions en couleurs de la meilleure qualité possible, au cours duquel le lecteur prend un contact direct avec les oeuvres d'art. Une deuxième partie est consacrée à la documentation, elle-même divisée en plusieurs sections dans lesquelles l'auteur a la faculté de réunir toutes ses références, plans, croquis, cartes, inventaires des sites et un trés grand nombre de documents photographiques. L'abondance inusitée de la documentation iconographique réunie ici nous a permis de publier non seulement les chefs- d'oeuvre "prototypes" les plus célèbres que le lecteur est en droit de retrouver dans un volume de cette importance, mais aussi de très nombreuses oeuvres moins connues et même inédites. Une grande place a pu être réservée à la peinture dont nous nous sommes attachés à reproduire pour la première fois, aux côtés de détails particulièrement significatifs des ensembles qui ont exigé plusieurs montages photographiques extrêmement délicats. Ainsi,, cet art narratif par excellence, ces extraordinaires scènes composées de multiples "bandes dessinées" juxtaposées, retriuve sa véritable signification. De même, dans la partie documentaire, telle oeuvre célèbre, par exemple l'admirable tête de Néfertiti du Musée du Caire, replacée aux cötés d'autres oeuvres amarniennes, ne paraît plus isolée dans sa perfection.

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