Interculturalisme en Inde

Sujet 3 : Culture Indienne

Situé en Asie du Sud, la République de l'Inde (Bhârat en hindi) rayonne de plus en plus à l'échelle mondiale.

Ce pays fait preuve d'un multiculturalisme inédit avec plus de 20 langues parlées sur le territoire en plus de l'anglais et l'hindi, qui en sont les langues officielles.

On retrouve de même cette pluralité culturelle dans le domaine religieux où croyances monothéistes et polythéistes sont légions (Hindouisme, Bouddhisme, Islam, Jaïnisme…).

L'inde rayonne tout aussi bien sur le plan économique : actuellement en développement avec une croissance économique d'environ 7% par an, l'Inde est vu par beaucoup comme étant destiné à devenir une grande puissance dans les années à venir.

Mais malgré une grande ouverture, comme en témoigne les exemples précédents, ce pays reste tout de même très ancré dans ses traditions, datant parfois de plusieurs millénaires.

Rabindranath Tagore, Prix Nobel de Littérature en 1913 ainsi que Sunil Khilnani, Professeur en Sciences Politiques se sont tous deux intéressés au système indien et à son évolution.

Au vu du contexte précédemment évoqué, le premier déclara que « L’Inde, un pays qui n’est pas territorial mais idéationnel ». Le second quant à lui décrivait l’Inde comme “une société facile à dominer mais difficile à changer ».

Ainsi selon Tagore, l’Inde ne doit pas être vu comme un simple territoire peuplé d’habitants mais comme plusieurs groupes d’individus regroupés par idéologie (religieuse, ethnique, etc.). Sunil Khilnani quant à lui met avant la facilité à prendre le pouvoir en Inde. Néanmoins changer les habitudes de vie des Indiens n’est pas une tâche facile à réaliser.

En Inde, le fonctionnement de la société diffère de tout autre pays : en effet, c’est sous le système de caste que cette nation s’est développée au fil des siècles.

Cette classification est une part importante de l'identité indienne et on la retrouve dans absolument tous les secteurs (économique, santé, éducation…).

Le système de caste est issu de la religion hindouiste, religion originelle en Inde en plus d’être l’une des plus anciennes sur Terre.

L’hindouisme est un ensemble d’éléments philosophiques combinés à des éléments de foi. Une grande majorité de ses préceptes viennent d’anciens textes fondateurs : Les Védas. A l’inverses des religions monothéistes, l’hindouisme fonctionne sans institution, clergé unifié ou dogme absolu.

Les Védas renseignent sur Les Varna, notions clés dans la religion hindouiste. Les Varna renseignent sur la constitution de la société. Il existe 4 rôles/castes hiérarchisées :

• Les Brahmanes : chargés de la protection et du maintien des savoirs

• Les Kshatriya : regroupe les gouvernants et les guerriers
• Les Vaishya : on y trouve les exploitants agricoles et les marchands[pic 1]
• Les Shudra : constitué des ouvriers et des travailleurs agricoles
• Les Dalits (Intouchables) : Principalement des blanchisseurs et des personnes chargées des tâches de nettoyage.

Les Varna reposent sur deux concepts philosophiques et religieux.

Le premier est le karma : les actions des individus dans leurs différentes vies antérieurs déterminent dans quelle caste ils sont amenés à naître.

Le second est le dharma, principe selon lequel il est possible d’évoluer de caste si le devoir de sa Varna est jugé comme bon.

Au fil des siècles, la notion de Jati (signifie “Naissance”) a petit à petit pris le dessus sur la Varna.

Les Jati sont des sous-groupes à l’intérieur des Varna (autrement dit des sous- castes), de nature socio-professionnel. Elles se transmettent de génération en génération en non pas selon la nature de l’individu. Ainsi, un enfant naît dans la même Jati que ses parents.  La conception d’un tel système résulte à la base d’un besoin organisationnel. En effet, les dirigeants des sociétés hindous ont régulièrement cherchés à se structurer sans pour autant mettre en place un régime dictatorial. Le meilleur moyen était donc de s’appuyer sur les différents concepts religieux énoncés précédemment. Ceci combiné à l’effet du temps et donc de l’ancrage des traditions semble être le facteur ayant lentement cristallisé le système de caste dans le sous-continent.

On devine alors pourquoi Tagore a qualifié l’Inde de pays plus idéationnel que territoriale : l’Inde semble être défini par la pluralité de ses castes et non par l’unité d’un peuple. De plus, du fait que les croyances religieuses soient ancrées dans les mentalités et qu’elles constituent la base de l’organisation de la société, et ce depuis des millénaires, cette dernière est difficile à changer. En exploitant l'aspect religieux de l’Inde, il serait alors facile de diriger le peuple, comme le souligne Khilnani.

        Mais selon plusieurs sources, les indiens n’avaient à l’origine pas de réelle conscience sur ce système hiérarchique : dès la naissance, ils ne se posaient aucune question sur leur rôle et l’appliquaient, dans un flou total. La prise de conscience sur le système en place entraina son amplification. Quel est alors l’élément déclencheur de cette prise de conscience ?

Lors de l’instauration du Raj Britannique de 1858 à 1947, les britanniques ont rapidement compris qu’il était nécessaire d’analyser le fonctionnement de la société indienne pour mieux l’asservir. Ils se sont donc appuyés sur la structure du pays et son système de caste.

Dès leur arrivée, les britanniques effectuèrent un recensement de la population afin de différencier les différents groupes qui constituaient la société. Les colons se sont appuyés sur les Varna pour établir ces distinctions. Cependant la société reposant sur les Jati à l’époque, les regroupements effectués par les britanniques différaient de ceux des indiens. C’est à partir de ce moment-là que les Jati ont été officialisées.

Les britanniques ont donc pris en compte les modifications et établi une hiérarchie avec toujours en haut de l’échelle des Jati : Les Brahmanes.

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