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Histoire de la Mode, Partie 1 : empire de l’éphémère, Chapitre 3 : Le Dandysme

Cours : Histoire de la Mode, Partie 1 : empire de l’éphémère, Chapitre 3 : Le Dandysme. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  3 Novembre 2016  •  Cours  •  1 915 Mots (8 Pages)  •  1 024 Vues

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Histoire de la Mode

Partie 1 : empire de l’éphémère

Chapitre 3 : Le Dandysme

L’origine du mot :

  • Elle est incertaine mais le mot dandy apparait pour la 1ère fois vers la fin du XVIIIe siècle en UK
  • Vers 1780, dans une ballade écossaise, il est question d’un jeune homme efféminé surnommé Andrew (diminutif Andy), « coq du village » raillé par la population notamment lorsqu’il se dandine derrière une jeune fille (« Andy is dandeling »).
  • Dandy serait donc un mot-valise formé à partir du verbe « dandle » et d’ « Andy », désignant de jeunes gens qui fréquentaient l’église ou la foire annuelles dans une tenue excentrique.

Définition :

  • Courant de mode et de pensée venant de l’Angleterre à la fin du XVIIIe siècle
  • Il connu son apogée au XIXe siècle
  • Il gagne la France avec la restauration de 1815
  • Quand les aristocrates/anciens monarchistes qui s’étaient exilés en UK rentrent à Paris, apportant avec eux cette mode raffinée et ses manières
  • Le dandysme revendique élégance, finesse et originalité dans le langage et la tenue vestimentaire
  • Mise en représentation constante de l’individu, recherche intransigeante du raffinement
  • Mais le dandysme ne dicte, ni n’impose de style particulier : chaque Dandy, se voulant unique, cultive son propre style. Le seul impératif est la recherche de l’élégance absolue
  • La def d’un Dady pourrait être « homme à allure précieuse, originale et recherchée, et au langage choisi »
  • Les Dandy ne sont pas qu’élégants, ils sont aussi cultivés, ont de la répartie, un humour cinglant (voire méprisant se sentant supérieurs à leurs contemporains) et savent manier les mots :
  • De nombreux écrivains étaient des dandys : Barbey d’Aurevilly, Baudelaire, Balzac,…
  • Ils recherchent l’élitisme et combattent le vulgaire, le commun
  • Cela suppose un caractère personnel très altier voir arrogant
  • Le dandy est blasé ou il prétend l’être (Baudelaire)

Le contexte historique :

  • XIXe siècle : recul de l’aristocratie/la monarchie, accéléré en France par la révolution et l’avènement de régimes nouveaux
  • De novelles valeurs émergent ; l’égalité, la liberté, le rejet des privilèges au profit du mérite, …
  • Ces nvx codes permettent à la bourgeoisie, la classe des entrepreneurs et des capitaines d’industrie de s’imposer aidés par la forte industrialisation
  • Cette bourgeoisie industrielle domine la société et impose ses valeurs (l’argent, le profit, le travail)
  • La réussite matérielle devient la mesure de l’accomplissement
  • C’est dans ce contexte que le dandysme trouve sa source

Le dandysme, un acte de rébellion contre les nouveaux codes :

  • Le dandy rejette ces nouvelles qu’il juge vulgaires et basses
  • Il rejette également le nouveau concept d’égalité puisqu’il se sent supérieur à ses contemporains qu’il trouve banals et sans intérêt
  • Il cherche donc à se distinguer à tout prix de la masse via son apparence et ses idées
  • Le revêtement est notamment utilisé comme manifestation immédiatement visible de ses valeurs. Le but est de marquer la rétine des représentants de la nouvelle culture dominante, les bourgeois
  • Il s’affiche comme un être élégant et raffiné par opposition cette classe sans noblesse de valeurs, d’esprit ou de style
  • Le raffinement vestimentaire traduit un dédain pour le conformisme
  • Tendance à se conformer aux usages, à accepter les manières de penser ou d’agir du plus grand nombre
  • En refusant le nivellement imposé par l’ordre  bourgeois et la démocratie naissante, le dandy veut fonder une nouvelle aristocratie, basée non plus sur les privilèges dus à la naissance, mais sur les « dont célestes que le travail et l’argent (valeurs bourgeoises) ne peuvent conférer »
  • le talents, le sertie personnel

Dandy, une figure paradoxale :

  • Ses contemporains ne lui inspirent que l’ennui et le mépris. Il est donc en général très solitaire
  • Malgré cela, il apparait souvent en société, dans les mondanités bourgeoises car c’est une personnage qui ne vit qu’a travers le regard des autres, miroir dans lequel il s’admire et se distingue
  • Sa présence est appréciée, sa répartie, ses manières raffinées en font un convive recherché
  • Son originalité et son niveau de soin font de lui un spectacle où il expose sa belle individualité sculptée par lui même
  • Etre dandy a permis à de jeunes provinciaux de s’élever socialement

Plus qu’un style, une philosophie de vie :

  • Le code du dandy ne s’arrête pas à l’apparence. Il répond, selon lui, à la question de l’existence de la vie
  • Dans un monde voué à la mort, « l’être qui doit mourir se doit de resplendir au moins avant de disparaitre et cette splendeur fait sa justification »
  • Donc, briller, être original, unique tant dans son aspect extérieur qu’intérieur est le sens même de l’existence selon les dandys

La peur du temps qui passe :

  • Le dandysme répond à une quête spirituelle pour échapper au temps qui passe, ennemi intime du dandy, dans son visage, élimine ses vêtements et, surtout, le fait sombrer dans l’oubli
  • C’est pourquoi revint sans arrêt chez les dandys historiques la question cruciale : comment échapper au temps ?
  • Le réponse à cette question est l’Art, immortel
  • Le dandy aspire donc à créer :
  • Certains furent écrivains, poètes ou peintres, mais la plupart se consacra à une oeuvre plus absolue : leur personne
  • « Le dandy doit aspirer à être sublime sans interruption, il doit vivre et dormir devant un miroir » Baudelaire, Mon coeur mis à nu.

Sur-mesure oblige :

  • Contrairement à la frivolité qu’on leur prête la plupart du temps les vêtements du dandy ont la simplicité, la sobriété et la fonctionnalité de la mode anglaise
  • Ce qui les rend si raffinés et sans défaut est le fait qu’ils soient réalisés sur-mesure, dans les plus belles étoffes et par les meilleurs tailleurs
  • Les tissus utilisés (draps de laine et tissus rigides, spécialité des tailleurs anglais) permettaient de dessiner et structurer précisément la silhouette contrairement à la soie et les autres étoffes légères utilisées par la majorité des hommes
  • C’est l’harmonie des couleurs et la coupe impeccablement adaptée à la silhouette qui hisse ces costumes au rang d’oeuvre d’art
  • Le dandysme n’a en fait rien d’extravagant, il se définit plutôt par sobriété
  • Le frac, dérivé de la redingote, es taillé dans un tissu uni de couleur sombre
  • Le gilet et les pantalons étaient de tons différents :
  • Ex : frac noir + gilet chamois + pantalon vert cendré
  • Les gilets cours et carrés, sont à peine visibles sous la redingote
  • Le col, haut sur la nuque était souvent en velours
  • On ne boutonne pas les boutons du haut afin de laisser apparaitre la jabot de la chemise
  • Enfilée dans les bottes, la culotte collante « à la hussarde », se portait le jour
  • Pour le soir, les pantalons serrés et tombant à la cheville, les bas de soie et les escarpins étaient de rigueur
  • Pour les tenues de cérémonie, le gilet est en satin blanc brodé d’or

Un port altier

  • La dandy se reconnait aussi au soins avec lequel il ordonne sa cravate et son col
  • Le col est haut et rigide, s’attache derrière et se divise devant en 2 pointes remontant vers les joues et tenues par une cravate ou foulard, en mousseline ou en soie, artistiquement replié
  • Certains dandy affirment passer la matinée à la nouer
  • Cols hauts et cravates obligent au port de tête altier et imperturbable, associé aux dandys de l’époque

Des accessoires typiques :

  • Le jour, les hommes portaient un haut de forme
  • Le soir, le chapeau bicorne, en forme de croissant
  • Les cheveux courts et bouclés étaient coiffés à la Titus
  • L’homme élégant ne pouvait se passer d’une canne pour sortir

Les dandys célèbres :

  • George Brummell
  • Henri de Marsay
  • Maxime de Trailles
  • Barbey d’Aurevilly
  • Oscar Wilde
  • Robert de Montesquiou
  • Paul Bourget
  • Baudelaire

Le premier dandy était George Brummell (1778-1840)

  • Dit le « beau Brummell »
  • Fut le père de toutes les générations suivantes de dandys

Faiseur de modes :

  • Brummell est considéré comme l’oracle de la mode par ses contemporains aristocrates

  • Il règne sur la mode anglaise masculine de 1795 à 1816
  • N’étant pas issus de la classe supérieure, il a réussi à s’imposer à l’aristocratie anglaise par son élégance et son esprit
  • Son raffinement lui a même permis de devenir l’intime du prince de Galles (futur roi George IV)
  • Dès lors, son influence s’accroit, dans son rôle d’arbitre de la mode

Il transforme les codes vestimentaires de l’Angleterre :

  • Il impose une mode vestimentaire sobre et rigoureuse tranchant avec les usages de l’époque (poudre, perruques, talons hauts, tissus de soie et de velours extravagants et bijoux)

  • Il rejette le  style aristocratique et les modes excentriques
  • Il défend une mode extrêmement recherchée dans une apparente simplicité
  • Vêtements sobres mais parfaitement coupés
  • Il ne suit pas la mode, il la précède
  • Il est un modele absolu ; inimitable et inégalable
  • Elégant et raffiné mais avec une touche d’originalité
  • Noeud de cravate, col, chapeau, accessoires…
  • Il fut à l’origine d’innovations décisives dans les cols vestimentaires masculins :
  • Le port du pantalon à la place de la culotte
  • l’abandon de la perruque
  • il est également considéré comme l’introducteur du costume sombre et discret, mais bien coupé (toujours porté par le sommes aujourd’hui)

La perfection de la toilette :

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