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HDA moyen expéditif

Commentaire d'oeuvre : HDA moyen expéditif. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  16 Juin 2020  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 870 Mots (8 Pages)  •  509 Vues

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« Le vrai pénètre mieux, aidé du ridicule »1

L’œuvre présentée ici s'intitule Moyen expéditif du peuple français pour démeubler un aristocrate, 13 novembre 1790 . Il s'agit d'une estampe réalisée à l'eau-forte par un artiste anonyme. L'eau-forte est une technique de gravure qui consiste en l'application d'un acide, ici l'acide nitrique, sur une plaque de métal ( le plus souvent du cuivre) préalablement recouverte de vernis à graver sur lequel l'artiste vient dessiner les motifs à la pointe sèche. L'acide ronge ainsi le métal là où le vernis a été ôté par l'artiste et creuse des rainures. La plaque, une fois débarrassée du vernis et de l'acide est alors encrée puis placée sous presse. L'avantage de cette technique est sa simplicité et sa rapidité d'exécution. Ainsi, on peut supposer la volonté du commanditaire : une diffusion large. Historiquement, la gravure est l'arme des caricaturistes et de la propagande puisque de nombreuses œuvres peuvent être produites et dupliquées pour atteindre un large publique. Cette œuvre, Moyen expéditif du peuple français pour démeubler un aristocrate, 13 novembre 1790, date de novembre 1790 et apparaît pour la première fois en tant que frontispice du 52ème numéro des Révolutions de France et Barbant, feuilles hebdomadaires émisent sous la direction de Camille Desmoulins (1792-1794), fervent révolutionnaire et avocat Français reconverti journaliste. Il est Dantoniste, le plaçant ainsi comme potentiel commanditaire bien que cela soit non confirmé. Si l'on considère que le journal de Desmoulins n'a commencé sa parution qu'en juillet 1791, il paraît logique que cette œuvre, parut dans le N°52 de ce journal, ait été vu par le public pour la première fois après cette date. Aussi, on peut considérer cette gravure comme faisant partie d'une série, non pas de la part de l'auteur mais plutôt de Camille Desmoulins puisqu'il sélectionne ou commande d'autres gravures à placer en frontispice dans ses feuilles hebdomadaires ainsi que dans le Tome IV du recueil de son périodique dans lequel apparaît notre œuvre.

L'auteur anonyme est donc supposément un révolutionnaire témoignant de la scène ou illustrant des faits rapportés par un commanditaire. L'exemplaire de la gravure concerné est conservé à la Bibliothèque Nationale de France (BNF) à Paris. Ses dimensions sont de 17,5cm x 12,5cm. L’œuvre appartient au genre iconographique historique et illustre une scène de la révolution dans un ouvrage du même thème.

Ainsi, cette œuvre s'inscrit dans un contexte de Révolution Française, dans une période ou les ordres féodaux tendent à s 'effondrer et où le peuple Parisien s'en prend directement aux instances rappelant la noblesse, le clergé et la monarchie absolue. La montée de l'influence de Robespierre, de Danton, de Marat et des Montagnards exhorte le peuple Parisien à la violence. En conséquences, la mise-à-sac de lieux appartenant à des membre des ordres supérieurs est monnaie courante. Il s'agit pour cette œuvre de représenter le sac de l'hôtel particulier du Duc de Castries survenu le 13 novembre 1790 à Paris par les révolutionnaires. Cet hôtel est situé à une adresse qui correspond aujourd'hui au 72 rue de Varenne dans le 7ème arrondissement. Il est pillé après que le Duc ait blessé Charles-Malo Lameth (1757-1832), alors général de la révolution.

L’œuvre étant le frontispice d'un pamphlet révolutionnaire, on peut supposer que le public visé pour sa réception est dans un premier temps les élites révolutionnaires elles-mêmes adhérentes aux idées de Danton et de Robespierre puisque Camille Desmoulins était lui-même Montagnard. Puis dans un esprit plus large la noblesse, afin de marquer un moyen de pression et de provocation. Il est à noter que le caractère instruit de ses ouvrages et son attachement à l'antiquité réduit le public de son journal aux seuls personne ayant reçu une éducation.

Le thème de l’œuvre est très clairement celui de la Révolution, plus précisément celui de la réaction du peuple de Paris face à la noblesse. Le cadrage de est très resserré et offre à l'observateur très peu de place grâce au format « gros plan », qui semble le dominer et l'étouffer. Seul l'arrière plan représentant le ciel dégagé permet de reprendre son « souffle ». La perspective est respecté de façon intradiégétique même si l'on accuse un manque de proportion concernant les personnages, les grandissant de façon exagérée par rapport aux éléments de décors et au bâtiment lui-même. Cependant, le bâtiment n'est pas fidèle au véritable Hôtel du Duc de Castries. En effet, ce dernier compte cinq fenêtres par étage (ici seul quatre sont présentes), ainsi que des fenêtres sous les combles (ici absentes).

Étant le frontispice d'un journal à large diffusion, l’œuvre est monochrome, entièrement à l'encre noire. Ceci s'explique par un soucis de praticité et de moyen. Cependant, il n'est pas à exclure que l'estampe originelle puisse avoir été réalisé en couleur. La lumière de l’œuvre vient de la gauche et est naturelle.

La structure même de l’œuvre peut être divisée en trois parties : le premier plan, constituant un quart de l’œuvre dans sa partie la plus basse représente la cour de l'Hôtel et comprend des débris de mobilier orné parmi lesquels on reconnaît une armoire, un fauteuil, des portraits, une tête de lit et un bureau, tous réduits à l'état de débris. Le portrait en question est celui d'un membre de la famille du Duc de Castries, probablement le père de Charles De La Croix de Castries puisque est identifiable la médaille des chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit qu'il a acquise sous Louis XVI. Un livre se tient ouvert à coté de ce portrait sur lequel est inscrit « Ah ça va bien. Puni sont les aristocrates ».

La

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