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Guernica de Picasso

Commentaire d'oeuvre : Guernica de Picasso. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Décembre 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  2 349 Mots (10 Pages)  •  1 606 Vues

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Guernica de Pablo Picasso

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Introduction 

[pic 2]Guernica est un tableau monumental réalisé par Pablo Picasso en 1937 à la suite du bombardement de la ville de Guernica,  le 26 avril 1937. Elle a été bombardée par les partisans du général Franco (opposants au régime républicain légitime), lors de la guerre civile espagnole (juillet 1936 - avril 1939). Il s’agit d’une peinture, plus précisément d’une huile sur toile, aux dimensions considérables, puisqu’elle mesure environ 3,50 m de hauteur pour 7,80 m de longueur. Elle n’utilise pas de couleurs, mais uniquement du noir et du blanc, en passant par le gris qui peut virer parfois au gris-bleuté. Cette œuvre est présentée depuis 1981 seulement, au Musée Reina Sofía à Madrid. En effet, elle se trouvait aux Etats-Unis depuis 1937 (au MoMA de New York), Picasso ayant refusé que l’œuvre rejoigne l’Espagne tant que celle-ci serait sous le joug de la dictature franquiste. Tout au long de l’exposé nous présenterons des éléments permettant de répondre à la problématique suivante :

En quoi Guernica est-elle une œuvre politiquement engagée qui fait mémoire d’un événement particulier ? 

Le devoir de mémoire est une responsabilité morale des Etats de rappeler à leur peuple les souffrances et les injustices subies par certaines populations.

Nous allons vous présentez dans une première partie l’œuvre engagée, puis dans une seconde partie, nous vous parlerons de la mémoire d’un événement particulier : le bombardement de Guernica et enfin nous répondrons à la problématique dans une conclusion. 

Partie I Œuvre engagée

Une œuvre engagée est une œuvre qui traite d’un événement particulier, qui défend une cause en exprimant généralement une opinion politique comme l’illustre bien la célèbre citation de Pablo Picasso, « Non, la peinture n’est pas faite pour décorer les appartements. C’est un instrument de guerre offensive et défensive contre l’ennemi. » Guernica est une œuvre politiquement engagée. Elle fut réalisée en mémoire d’un événement particulier, le bombardement du village de Guernica,  afin de « faire polémique » et de faire réagir la population espagnole. Guernica défend la cause des victimes de ce bombardement, les habitants de Guernica, et attaque par la peinture les bourreaux, les nazis. Guernica a joué un rôle important dans l'intense propagande suscitée par ce bombardement et par la guerre d'Espagne ; il a acquis ainsi rapidement une grande renommée et une portée politique internationale, devenant un symbole de la dénonciation de la violence franquiste et fasciste, avant de se convertir en symbole de l'horreur de la guerre en général. C’est un des tableaux les plus connus au monde.

[pic 3]Pablo Picasso (1881-1973), peintre, dessinateur, sculpteur espagnol, a fait ses études aux Beaux-Arts de Barcelone et s’installe à Paris en 1904. Ses premières œuvres correspondent à sa « période bleu ». Les Demoiselles d’Avignon (1907) marque les débuts du cubisme qu’il fonde avec Georges Braque. Il simplifie les traits, schématise les volumes, les fragmente, les peint sous différents points de vue. Il introduit des tissus, des papiers collés dans ses toiles. En 1925, avec la Danse débute une période proche du surréalisme. Puis, en 1937, il peint Guernica. Il s’installe dans le Midi en 1948 et touche à tous les genres, poterie, céramique, sculpture. Il fait preuve, jusqu’à sa mort en 1973, d’une fécondité qui marque tout l’art du XXéme siècle. Picasso est l’un des artistes les plus engagés et Guernica est l’un des témoins de cet engagement. Guernica utilise un style particulier, certaines techniques qui se mettent en œuvre afin d’oppresser le spectateur et lui faire réaliser l’horreur de la guerre. Picasso n’utilise que des couleurs monochromes, noires et blanches qui rendent la scène plus dramatique. Les figures et les objets sont en blanc et dans des dégradés de gris. Le contraste avec l’arrière plan sombre, les fait ressortir. Il utilise le noir et le blanc de l'encre des journaux, rappelant ainsi que c’est par ce biais qu’il a pris connaissance de cet évènement dramatique. Cette absence de couleur rappelle le deuil, la violence, la mort. Cette œuvre est figurative, puisque l’on reconnait des figures humaines et animales. Mais elle n’est pas réaliste car les corps des personnages sont géométrisés et fragmentés.

Picasso déforme le réel  (une langue devient pointue, un œil prend la forme d’une larme...). Il allonge et déforme les corps (les cous par exemple). Il agrandit certaines parties des corps (les mains, les bras). Cela lui permet de renforcer l’idée de la souffrance des corps malmenés par la guerre. Les figures ne sont pas représentées sous un seul angle de vue. C’est le principe du cubisme, inventé par Picasso. Beaucoup de personnages ont la bouche ouverte, regardent le ciel. Au premier plan, un homme démembré, décapité, il tient une épée. A gauche la mère qui tient un enfant mort dans ses bras. Au-dessus, le taureau qui observe la scène. Au centre, un cheval blessé qui semble hurler. A droite, un personnage en proie aux flammes d’une habitation. Une ampoule électrique sur la partie supérieure. Une femme apparaissant à une fenêtre et brandissant une lampe à pétrole et une autre s’enfuyant. Au second plan, on observe des architectures intérieures alternent avec des vues extérieures. Il y a aussi des portes, des fenêtres, des flammes et des toits. Et, on remarque une colombe sur le mur entre le taureau et le cheval. Les grandes dimensions de Guernica sont également là pour impressionner le spectateur, en faire un témoin. On observe aussi la lumière qui n’est pas placée au hasard. Elle provient de l’ampoule électrique, de la lampe à pétrole, des ouvertures vers l’extérieur (portes et fenêtres). Les deux lumières artificielles encadrent la tête du cheval. Et, toutes ces lumières accentuent le contraste et la violence, mettant en valeur les corps et les visages déformés. Au premier regard, Guernica semble un chaos, un désordre de corps, d’objets sans organisation. Cependant, il est au contraire, très structuré. Il a une organisation pyramidale, représentée par un triangle central. A la base de ce triangle, il y a la mort symbolisée par le soldat et les formes horizontales. Au sommet, l’espoir symbolisé par la lampe à pétrole. Le cheval blessé, transpercé par une lance, est mis en valeur par la lumière et la couleur plus claire. Le tableau se lit comme une frise, de droite à gauche, dans une lecture inversée, comme le monde renversé qu’il nous montre (de la femme dans les flammes, à la femme qui jaillit de la maison, à la composition centrale, jusqu’à la femme avec son enfant mort dans les bras). Cette œuvre est aussi une composition en trois parties, comme un triptyque. Cette composition (pyramide et triptyque) est très utilisée dans la peinture. Ainsi Picasso, même dans le cubisme, respecte des règles établies de la peinture classique. Tous ces éléments font de Guernica une œuvre engagée, comme beaucoup d’autres œuvres. Par exemple, Picasso a également réalisé « Massacre en Corée », toile réalisée pendant la guerre de Corée. On trouve aussi d’autres artistes peintres, comme Théodore Géricault avec le « Radeau de la Méduse », réalisée en 1819, ou encore Eugène Delacroix avec « La liberté guidant le peuple », réalisée en 1830.

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