Fausse photographie

 Depuis la première photographie prise en 1826, «Point de vue du Gras» de Nicéphore Niépce qui n'était rien de plus que la vue depuis sa fenêtre, jusqu'à nos jours, la technique photographique n'a cessé d'évoluer, toujours plus précise, toujours plus réaliste dans le rendu de l'image, tout cela évidemment dans le but de retranscrire le plus fidèlement possible l'instant capté par le photographe. La photographie inaugure une nouvelle ère de la représentation; nous pouvons maintenant avoir une représentation «objective» de la réalité.

Mais au fil des années, la photographie est devenue à la fois un art et une source d'information. Du fait de cette ambivalence, la photographie n'aura pas la même légitimité selon que l'on est artiste, c'est-à-dire créateur, ou reporter, c'est-à-dire témoin des faits.

Avant même d'être une image, la photographie, l'enregistrement d'une situation lumineuse à un moment donné, est un processus, le produit d'une technique et d'une action. Fruit d'une interaction médiatisée par le dispositif technique, entre photographe et sujet photographié, il constitue un mode de représentation spécifique ancré dans les pratiques et les relations sociales de notre monde contemporain. il s'agit de la construction d'une image de soi et d'une manière de percevoir et de poser l'autre: le sujet photographié. De l'invention du procédé photographique en 1839 (Louis Jacques Mandé Daguerre, Nicéphore Niepce) à aujourd'hui, témoins de la naissance de la photographie numérique et des nouvelles technologies (Internet), l'image dite fixe a bouleversé, transformé un mode de relation à la réalité en introduisant un nouveau mode d'expression et de représentation, progressivement accessible à un nombre croissant d'individus.

Mais nous savons maintenant que cette objectivité a ses limites. Déjà, la photographie argentique permettait de déguiser la réalité, d'ajouter ou de soustraire des éléments à une image par le travail de laboratoire du patient. Mais avec l'avènement de la photographie numérique, ces effets spéciaux qui n'étaient auparavant accessibles qu'aux experts, deviennent presque à la portée de tous.

photographie truquée

Au début de la photographie, la photographie était considérée comme une représentation extrêmement précise de quelque chose, car elle se détachait du toucher humain, de sa capacité à choisir et modifier sélectivement des informations et des documents pour soutenir sa façon de penser ou pour obscurcir quelque chose. «Précision matérielle absolue», la photographie était considérée comme le moyen le plus fidèle de montrer tout.

"Si la photographie est autorisée à remplacer l’art dans certaines activités artistiques, elle

peu de temps avant qu'elle n'ait supplanté ou corrompu complètement l'art "(Baudelaire: 14). Baudelaire pense que la photographie doit rester comme support complémentaire de l'art et de la science, source de documentaire pour les voyageurs, ..., pour rester un pur support de documentation et d'informations.

Mais la photographie n’est pas toujours une «précision matérielle absolue» (P15) comme on l’appelait, même sans les technologies, il peut être facile de simuler le sujet ou quoi que ce soit sur une photo.

par exemple nous pouvons prendre cette photo: Hippolyte Bayard: Autoportrait en noyé (1840), «Le cadavre que vous ici est celui de M. Bayard, inventeur du procédé qui vient de vous être montré ... lui a apporté beaucoup d’honneur mais pas un seul sou »(Bayard, mod 2, 17)

Dans cette photographie, l'artiste simule sa mort pose à moitié nu, vêtu d'un simple drapé. Si le texte décrit un «noyé», l'image exprime alors une double fiction basée sur la qualité véristique de la photographie: le personnage représenté est le photographe lui-même, un autoportrait.

cette photo fait écho à l'histoire du concours des inventeurs de la photographie, ce document semble témoigner de la bataille tumultueuse entre les pionniers de l'enregistrement cinématographique.

parce que la photographie n'est manifestement pas morte, Cette photo est la première fausse photo ou mise en scène photographique de l'histoire. Une fausse image capable de nier ce qui fonde la «croyance» en photographie, prouvant qu'une photo peut être falsifiée, ou mise en scène pour montrer quelque chose de complètement différent de la réalité

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