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Daniel-Henry Kahnweiler et le Cubisme

Fiche : Daniel-Henry Kahnweiler et le Cubisme. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  17 Octobre 2016  •  Fiche  •  4 090 Mots (17 Pages)  •  889 Vues

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Le marché de l’art au début du XXè siècle : Daniel-Henri Kahnweiler et le cubisme

Il est très difficile d’éviter de parler du Cubisme sans parler de l’importance de ce marchand, sorte de porte-parole de ce mouvement. DH Kahnweiler est né en 1884 dans une famille juive bourgeoise de Mannheim ayant fait fortune dans la finance. Il est décédé en 1979 à l’âge de 94 ans. Destiné à travailler dans une banque d’affaire, il compris rapidement, après un court passage à Londres ainsi qu’un stage à Paris dans une banque de son oncle,  qu’il était attiré par un autre domaine : celui de l’art. C’est durant ses séjours dans ces deux villes que Kahnweiler passe son temps à visiter les musées et les galeries. Qu’à cela ne tienne, DHK, à 23 ans, décide de devenir marchand d’art et convainc son oncle de lui prêter les fonds nécessaires pour ouvrir sa galerie.[1] L’oncle accepte, sous condition que le jeune marchand réussisse dans l’année. Il a seulement un an devant lui avant d’être dans l’obligation de partir en Afrique du sud pour travailler dans les affaires familiales, ce qui n’arrivera heureusement jamais. En effet, Il ouvre sa galerie au 28, rue Vignon le 22/2/1907. Après avoir acquis des œuvres fauves au salon des indépendants en mars 1907, DHK commence très vite s’interésser aux œuvres de Braque, Picasso, complètement différentes de ce qui était reconnu et à recheché à l’époque : les oeuvres fauves par exemple. Après avoir vu Les Demoiselles d’Avignon, il comprend tout de suite la révolution picturale que Pablo Picasso est en train de mener, le dirigeant tout droit vers le cubisme Ainsi, le Cubisme, qui est la déconstruction de l’espace, des objets et des corps en formes géométriques en s’affranchissant du réel et de la perspective, est né. Très rapidement, DHK obtient un contrat d’exclusivité avec Picasso et le représentera durant la majeure partie de  sa vie ainsi que de nombreux artistes dès 1910 tel que Juan Gris, Georgre Braque, Fernand Léger et en fera leur promotion autant en France qu’à l’international, leur permettant d’obtenir légitimité et reconnaissance dans l’histoire de l’art grâce à ses écrits et ses conférences.

Cette aventure entre ces artistes et des marchands tel que Ambroise Vollard, Georges Petit, ou bien Durand-Ruel prend place en pleine révolution industrielle avec l’émergence d’une classe bourgeoise. L’arrivée de ces nouveaux acteurs témoigne du déclin des institution tel que le Salon, l’Académie et d’une certaine libéralisaton du marché et par conséquent de l’avènement du système moderne de l’art avec la primauté de la valeur d’échange au profit de ce que l’on connaît aujourd’hui : à savoir la relation entre marchand d’art, critiques et collectionneurs[2].  Les marchands, devenant ainsi des sortes de directeur artistique sont les nouveaux acteurs qui permettent une reconnaissance sociale des artistes, comme l’explique Gérard Monnier[3].

Il s’agira donc de voir en quoi le marchand d’art Daniel-Henri Kahnweiler a été un acteur crucial, voir indissociable du cubisme ?

Ainsi, nous pourrons constater que DHK n’était pas un simple marchand mais possédait un instinct qui lui a permis à la fois de supporter et de promouvoir les artistes du cubisme, et cela, à travers des méthodes commerciales nouvelles en marge des institutions, l’érigeant ainsi comme un des marchands historiques du marché de l’art du XXè siècle.

I/ Daniel Henri Kahnweiler : un instinct au service du cubisme

A) Un soutien immédiat et durable  

1) L’arrivée à Paris et la rencontre avec Picasso

Quelques mois après son arrivée à Paris en 1917, Kahnweiler qui a déjà en sa détention différentes œuvres provenant du salon des indépendants (Vlaminck, Derain, Von Dongen ou bien Paul Signac) a tout de suite le désir d’obtenir l’exclusivité. Ce désir l’empêchera donc de se tourner vers des œuvres fauves  ou bien celles de Matisse (déjà chez Bernheim-Jeune), Cézanne ou Gauguin (chez Ambroise Vollard). De plus, une certaine lassitude l’empêche de s’intéresser de trop près au fauvisme, affirmant par la suite que c’était « plutôt une  suprême dernière flambée de l’impressionnisme (…) où la peinture semblait tomber au niveau de l’ornementation »[4].  Peu de temps après s’être installé à Paris, son ami, le critique et collectionneur Wilhem Uhde lui recommande de visiter l’atelier du Bâteau-Lavoir rue Ravignan dans le quartier de Montmartre. Kahnweiler était loin de soupçonner que ce déplacement allait être décisif pour sa vie. C’était sa rencontre avec Picasso. J’ai trouvé par chance un podcast où DHK est interviewé en 1952 par Francis Crémieux, où il parle justement de sa première visite chez Picasso dans son atelier, ayant face à lui Les demoiselles d’Avignon.

Comme vous avez pu l’entendre, et ainsi qu’en parle Pierre Assouline dans sa très complète biographie sur DHK, il a tout de suite été frappé par la force du tableau et il souligne que le marchand fût probablement l’un des seuls à croire immédiatement en Picasso. En effet, il comprend tout de suite la distance qui le sépare de ses contemporains. Cette rencontre sera une étape décisif pour Kahnweiler : il fera le choix de s’engager corps et âme en faveur de cette tempête picturale.

 2) La collaboration avec une mutltitude d’artiste

Du 2 au 18 mars 1908, se tient la première exposition rue Vignon consacré à Kees Van dongen. En septembre, Braque soumet six toiles récentes au jury du salon d’automne et se voit refuser l’entrée de deux d’entre elle. Il n’en faut pas plus pour qu’il les retire toute. Kahnweiler très rapidement lui propose de présenter la majeure partie de sa production dans sa galerie. Ensuite, une deuxième exposition consacré à Braque a lieu du 9 au 28 décembre, plus connue pour avoir été le lieu de naissance du terme « Cubisme » par le critique « Louis Vauxcelles »[5] 

Et, dès 1910, Kahnweiler obtient l’exclusivité des productions de Juan Gris, Picasso, Braque, Fernand Léger ainsi que Derain. Avec le système qu’il met en place dès l’ouverture de sa galerie rue Vignon que j’expliquerai dans la deuxième partie, les artistes qu’il défendait avait une grande liberté artistique de par l’absence de toute préocupation matérielle. Il entretenait d’excellent rapport avec les artistes et les conseillait, malgré un rapport compliqué avec Picasso. C’est ainsi qu’on peut remarquer qu’il se comportait plus comme un directeur artistique que comme un marchand.

Quelques années après avoir ouvert sa galerie, Kahnweiler devient le marchand des cubistes et s’autorise à dire avec certitude, si l’on en croit la biographie de Pierre Assouline,  que lorsqu’il regardait ses tableaux dans sa galerie il déclarait qu’ « un jour, ces peintures seront accrochés au Louvre ».
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