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Commentaire sur le poème La Jetée d'Henri Michaux

Compte Rendu : Commentaire sur le poème La Jetée d'Henri Michaux. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Janvier 2014  •  1 604 Mots (7 Pages)  •  10 930 Vues

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II. Commentaire: Vous commenterez le texte d'Henri Michaux, «La Jetée».

Henri Michaux est un écrivain, poète et peintre Belge du XXème siècle. En 1930, il publie un recueil de poèmes en prose intitulé «L'Espace du dedans». Le titre «Mes propriétés» peut montrer que ce recueil contient une poésie centrée sur l'auteur, dont les sentiments et ressentis, son expérience et ses souvenirs sont extériorisés. «La Jetée» est un poème en prose de ce recueil, il fait référence à un rêve du poète lorsque celui-ci était à Honfleur, malade, en convalescence en bord de mer. Dans ce poème, le thème de la fuite du temps est traité, le poème évoque la maladie et il fait s'interroger l'Homme sur ce qu'à été sa vie et sur ce que sera sa mort. Nous avons une problématique souvent présente en poésie, qui est de montrer l'angoisse de l'Homme face à la mort. Dans un premier temps nous verrons le monde du rêve défini par l'auteur et son impact dans le récit, en second nous verrons un récit structuré en double sens et pour finir un poème riche en symboles.

Le poème de Michaux débute comme pourrait débuter un incipit de roman, avec «Depuis un mois que j'habitais Honfleur» l1, ce qui peut faire penser que l'auteur s'apprête à nous raconter une histoire. L'histoire se déroule dans un lieu concret avec le repère spatio-temporel qu'est Honfleur, un petit port de la côte Normande. Le personnage principal semble être un homme malade puisque l'auteur dit «le médecin me faisait garder la chambre» l1-2. Comme l'homme est souffrant, celui-ci ne peut sortir pour aller voir la mer, «je n'avais pas encore vu la mer» l1, il semble frustré.

La survenue de l'irréel se fait savoir lorsque celui-ci dit «lassé d'un tel isolement, je construisis, profitant du brouillard, une jetée jusqu'à la mer.» l2-3. On peut penser que, lassé de son isolement, l'homme s'est endormi et commence à rêver, il rêve de la construction de cette jetée pour aller voir la mer. D'autres éléments peuvent nous faire penser que tout ceci est irréel comme la venue soudaine d'un homme inconnu au personnage principal, qui est venu s’asseoir sur la jetée, «Un murmure vint de droite, c'était un homme assis comme moi, les jambes ballantes, et qui regardait la mer.» l4-5.

Ou encore le fait que l'homme inconnu tire de la mer tout ce qu'il a accumulé dedans durant toute son existence, «A présent, dit-il, que je suis vieux, je vais en retirer tout ce que j'y ai mis depuis des années.» l5-6. Il sort tout ceci à l'aide de poulies «Il se mit à tirer en se servant de poulies» l6, on peut se demander d'où viennent ces poulies, et que font ces poulies sur une jetée. L'homme sortit toutes sortes de richesses de la mer, comme si en faisant ceci il faisait un bilan de son existence, des richesses qu'il a acquis durant sa vie, «Et il sortit des richesses en abondance» l6-7. Nous sommes totalement encrés dans le rêve du personnage principal car la scène est totalement irréaliste: «Il en tirait des capitaines d'autres âges en grand uniforme, des caisses cloutées de toutes sortes de choses précieuses et des femmes habillées richement mais comme elles ne s'habillent plus.» l7-8-9. On voit que ce que tire l'homme est un bilan des expériences de sa vie lorsqu'il dit «des femmes habillées richement mais comme elles ne s'habillent plus» l8-9 ce qui peut faire penser que ce sont des femmes qu'il aurait rencontrer dans le passé car aujourd'hui, les femmes habillées comme cela n'existent plus. Tout cela montre que nous sommes situés dans le monde du rêve.

Le récit suit une progression, une progression vécue par les lecteurs à travers les yeux du personnage principal qui est l'homme malade, car celui-ci, après être sorti de sa chambre, avoir construit sa jetée et s'être assis au bout, n'a fait qu'assister à la scène du bilan de la vie de l'homme inconnu, il n'y a aucun indice pouvant nous montrer que celui-ci prend part à la scène qui se déroule, jusqu'à ce que l'homme malade dise «Nous remplîmes ainsi toute l'estacade.» l11, ce qu'il signifie qu'il a aidé l'homme inconnu à sortir toutes ces richesses de la mer. Ce dernier s'identifie à cet inconnu à tel point que l'on pourrait croire qu'il y a un mélange entre les deux personnages; en effet le poète nous indique une forte ressemblance entre eux en utilisant une comparaison : «un homme assis, comme moi» l4, puis avec le pronom «nous» l11, le poète cherche à nous montrer le mélange entre les deux personnages.

On a d'abord, au début du texte, l'apparition de cet étrange homme sortant de nul part qui vient faire un bilan de sa vie en sortant toutes ses expériences, ses souvenirs sous formes d'objets

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