CULTURE DESIGN GRAPHIQUE ET TYPOGRAPHIQUE

CULTURE DESIGN GRAPHIQUE ET TYPOGRAPHIQUE

L’EXPRESSION

        Eugène Ionesco, dramaturge roumano-français du XXème siècle, a dit que « le théâtre est un art protéiforme et propice à la transmission d’opinions et d’idées ». C’est en ce point que l’expression, sous ses différentes formes, va être abordée notamment en ce questionnant de la manière suivante : l’artiste est-il un simple témoin ou bien un être engagé dans son époque ? Dans un premier temps nous étudierons les époques qui ont joué un rôle important au travers des documents du corpus et d’autres oeuvres ; puis dans un second temps nous étudierons les manières d’expression de l’artiste au sein d’une oeuvre.
Les documents qui composent le corpus sont les suivants : l’affiche KG Brücke créée par Ernst Ludwig Kirchner en 1910, la couverture de la revue Wet Nº20 conçue par April Greiman et Jayme Odgers en 1979 et enfin l’affiche Perrier réalisée par Raymond Savignac en 1955.

        Avant tout, les époques et mouvements au cours du temps ont été nombreux. Que l’on parte de l’Antiquité jusqu’au futurisme en passant par le classicisme, le romantisme ou encore l’impressionnisme voire le cubisme, l’art s’est toujours inspiré de l’époque qui la précède en la continuant ou alors en créant une rupture avec cette dernière. En effet, lorsque l’on se penche sur l’affiche de Ernst Ludwig Kirchner qui est une gravure sur bois de fil, nous pouvons remarquer une influence apportée par Paul Gauguin, peintre français postimpressionniste de la fin du XIXème siècle. Cette influence se fait sur deux aspects. Le premier étant thématique : la présence d’un enfant (ici une jeune fille prénommée Fränzi) des quartiers pauvres, indépendante et spontanée qui correspond sûrement à une adolescente polynésienne (reconnaissable à son teint de peau ainsi que par ses traits au visage) dont Paul Gauguin avait prise pour muse à Tahiti. Le second aspect d’influence est quant à lui esthétique : une recherche d’expression authentique et primitive, libérée des artifices et des conventions de la civilisation.

        En ce qui concerne le document 2, la couverture de la revue Wet Nº20, dont la réalisation est en offset, on remarque que cette oeuvre est un mélange de plusieurs procédés tels que l’art déco, des retouches de photographies, des objets japonais ou persans, des couleurs pastels voire saturées et le tout dans une coupe hybride avec également des states empilées qui peuvent évoquer une icône religieuse revisitée par la pop culture. Picasso en avant-garde du collage avait créé une de ses oeuvres, intitulée Studio with plaster head, en 1925, dont il était l’un des principaux fondateurs du mouvement cubiste, procédait de la même manière, de façon à décomposer une image et aussi jusqu’à réduire toute perspective et amener une frontalité évidente.

        Enfin, Raymond Savignac dans son affiche en chromolithographie Perrier, a quant à lui réalisé une série d’affiches dans le style d’après-guerre, tout en abordant un humour et une spontanéité enfantine. Malgré une semblance de légèreté, le trait souligne une démarche plastique. Il met en avant une volonté de création de concepts, de scènes humoristiques afin que le personnage crée une complicité avec le lecteur.

        C’est effectivement cette volonté d’imprégner un sentiment, une émotion chez le lecteur ou le spectateur qui va faire l’objet de notre second axe.

        En premier lieu, le document 1, composée de trois couleurs, ocre/rouge, noir et marron/beige, représente une femme, Fränzi, qui tient quelque chose dans sa main et qui se trouve être nue. Ce personnage occupe la majeure partie de l’affiche et se trouve au centre. En effet, les couleurs utilisées sont des couleurs chaudes (rouge et marron) et sont utilisées pour coloriser le fond de l’affiche et le personnage dessiné. Le noir quant à lui, est utilisé pour tracer les contours et pour le paratexte. La typographie de ce dernier, qui est donc réalisée à la main car il est question d’une gravure sur bois de fil, est une typographie linéale, qui n’a pas d’empattements mais tout de même quelques légers spurs au niveau de la lettre « G » en capitale ou encore du « N » situé en bas de l’affiche. Ce qui est identifiable dans ce choix de typographie et de la laisser standard afin de ne pas attirer l’oeil sur cette dernière mais de lui accorder quelques spécificités afin de montrer que les détails comptent également, tout comme cette jeune femme.

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