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Antoine Wiertz

Note de Recherches : Antoine Wiertz. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Mai 2014  •  1 793 Mots (8 Pages)  •  1 029 Vues

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UN GRAND PEINTRE DINANTAIS : ANTOINE WIERTZ (1806-1865)

1er avril 2007 - Michel HUBERT

Biographie du peintre dinantais, fondateur du musée WIERTZ à Ixelles

Le 28 juin 1865, midi sonnant, le convoi de Bruxelles s’arrêtait en gare de Dinant. Les voyageurs qui en descendaient, le crêpe au bras et la tête découverte, se trouvèrent devant un groupe qui, en habits de deuil, attendait. Les premiers étaient les mandataires de la commune, partis la veille pour Bruxelles et qui, le matin, rejoints au foyer de l’artiste par les citoyens des diverses provinces ; en rapportaient une urne voilée de noir. Ils s’avancèrent vers le groupe et l’urne fut présentée à la cité par les mots : « Voici le cœur d’Antoine Wiertz. » Ainsi, à l’heure de sa mort, la pensée du grand peintre se retrouva au milieu de ses concitoyens et son testament stipula que son cœur serait porté à Dinant pour y reposer sur cette terre natale qu’il avait tant aimée.

Le cœur de Wiertz fut reçu à Dinant par la population tout entière, enthousiaste de son grand citoyen. Un des délégués, qui alla prendre à Bruxelles les nobles restes du grand homme, M. Lambert, au moment de transmettre au conseil communal un si précieux dépôt, prononça quelques paroles émouvantes :

« Cœur de Wiertz, entre dans ta ville natale, entouré de tes parents, de tes amis, de tes compatriotes ! « Ville de Dinant, reçois-le avec respect et reconnaissance, car désormais tu es associée à la gloire d’un de tes enfants, proclamé illustre par la Belgique, par le monde entier des arts. »

Antoine-Joseph Wiertz vit le jour à Dinant, au faubourg de Leffe, le 22 février 1806. Une plaque a été apposée sur sa maison natale. Son père, Louis-François Wiertz, était né à Rocroi le 8 juillet 1782. Incorporé" en 1799, dans le Il e régiment de chasseurs à cheval. il avait été réformé deux ans plus tard. Rentré dans la vie civile en 1803, il reprit son état de tailleur et, faisant le tour de France, comme on disait alors, il passa par Dinant, où il fit la connaissance de Catherine Disière, honnête et vaillante femme, qu’il épousa le 7 novembre 1804.

Antoine Wiertz eut pour premiers jouets : des livres, une flûte et des crayons, son père voulant qu’il apprit à la fois la musique, le dessin et la grammaire. La mère eût désiré le mettre en apprentissage dans quelque atelier, mais le père tint bon. Avait-il entrevu, dans l’esprit de l’enfant, ces lueurs subites qui sont les précurseurs du génie ? Peut-être. Le fait est qu’il se résigna à de durs sacrifices pour assurer à son enfant une éducation plus complète que celle que lui-même avait reçue. Dès son jeune âge, Wiertz montra de grandes dispositions pour l’art qu’il devait honorer un jour, et fit présager du succès qui l’attendait.

La tradition rapporte que, tout enfant, il avait dit à sa mère qu’il voulait être roi, La bonne femme, assise à son rouet, lui demanda avec surprise pourquoi il formait un tel vœu. « Pour devenir un grand peintre, aurait-il répliqué vivement. » Wiertz avait l’intuition de l’art ; et, en effet, la famille Disière possède des dessins et des portraits que Wiertz a exécutés avant même d’avoir appris à peindre. Ses idées étaient tellement grandes, ses projets vastes, qu ’il s’écriait un jour qu’à l’artiste. il fallait trois siècles d’existence, "sa pensée mesurant d’avance l’espace nécessaire à la mise au jour des œuvres déjà nées dans son imagination …

Grâce à la protection d’un mécène, M. Paul de Maibe, Wiertz put étudier à l’Académie d’Anvers sous la direction de deux excellents maîtres, Hereyns et Van Brée. Il fit de rapides progrès.

Il prit part au concours de peinture de 1828 où il obtint un accessit, puis il partit pour Paris ; mais là, il eut beau se débattre, son talent déjà très complet, sinon mûri, ne lui procura aucune commande.

On put voir, boulevard Malesherbes où il demeurait, une enseigne portant ces mots : « Portraits gratis », et cependant personne n’osa se fier à cette annonce probablement unique. Les bourgeois timorés flairèrent un coupe-gorge dans la mansarde de cet artiste qui offrait de reproduire leurs traits sans rémunération. . Wiertz revint à Anvers, prit part au grand concours de 1832 et obtient cette fois le grand prix de Rome. Le chiffre de la pension accordée au lauréat était alors de 3.600 francs. Wiertz était sauvé, il avait devant lui ce qu’il attendait avec tant d’impatience, le temps de faire ses preuves dans le champ clos de l’art.

La vieille cité dinantaise se sentit prise d’un long et joyeux battement de cœur en apprenant le triomphe de son enfant. Le conseil s’assembla d’urgence et décida qu’Antoine Wiertz, ayant bien mérité de sa ville natale, une médaille d’or serait frappée en son honneur et lui serait remise solennellement.

Le 30 octobre 1832, Antoine Wiertz revint à Dinant. Longtemps avant l’heure où la diligence qui devait le ramener arrivât en ville, tout Dinant, endimanché, attendait sur la Grand ’Place et sur le vieux pont, dont les abords s’inondaient d’une foule toujours grossissante. Les cloches sonnèrent à toute volée et les fanfares mêlèrent leurs accords aux détonations des boîtes, que répercutaient les rochers natals. Une voix venait de signaler l’approche de la voiture. Tout aussitôt. une acclamation formidable salua le grand prix de Rome, « le fils d’un tailleur », comme on disait alors.

Un cortège se forma et l’on se rendit à l’hôtel de ville, où

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