En quoi le film« Le dictateur » est-il burlesque ?

Ce film est une comédie burlesque d'une durée de 125 minutes, en noir et blanc. Le passage au parlant a été difficile pour Chaplin habitué au muet. Le registre burlesque est dominant dans ce film. Il permet de dénoncer le nazisme sur un ton léger et humoristique. Par exemple, le discours de début de film, où Hynkel représentant Hitler, prononce de nombreuses injures envers les juifs, qui ne sont traduites que par : « Notre excellence vient de dire quelques mots sur les juifs », la traduction de l'interprète rajoute de l'humour car on voit nettement la différence entre le discours très long d'Hynkel et sa traduction. On a l'impression qu'il parle beaucoup pour ne rien dire.

De plus, le narrateur a tendance a beaucoup adoucir les paroles d'Hynkel notammant lorsqu'il montre son antisémitisme ou qu'il énumère les pays à conquérir: « le fuhrer a un profond désir de paix ». On en arrive à une déformation du discours en faveur d'Hynkel, de la propagande. Les micros vont jusqu’à se plier de terreur face à cette voix agressive et incompréhensible.

De même, Hitler détestant les enfants, Hynkel s’essuie soigneusement les mains après en avoir touché un. Charlie Chaplin a ainsi placé dans son film de nombreuses allusions aux pratiques nazi. On retrouve les camps de concentration, la gestapo, l’invasion de l’Autriche ou l’autorité exacerbée d’Hitler.

Ce film est une caricature de la réalité des années 1940, durant la seconde guerre mondiale. La Tomania est une représentation de l’Allemagne ; Adénoïde Hynkel est la caricature d’Adolf Hitler ; Benzino Napoloni celle de Benito Mussolini.

Dans le film, l’étendard du parti nazi comporte deux croix, alors que dans la réalité, celui-ci ne porte qu’une croix gammée. Le physique accentue également la ressemblance : la moustache caractéristique d’Hitler, la coupe de cheveux, les yeux et les sourcils foncés. Les mimiques comme l’imitation du salut Hitlérien, la façon de s’exprimer, violente et saccadée et l’attitude supérieure à l’égard de tous les autres hommes caractérisaient Hitler de son vivant.

Lorsque Hynkel s’amuse avec un ballon en forme de globe terrestre, il le fait éclater ; ceci représente un symbole fort pour le réalisateur. Par cette image, Charlie Chaplin fait allusion aux faits qu’Hitler « joue » avec le futur de l’humanité qu’il finit par détruire.

Nous pouvons également retrouver un autre symbole plus tard dans le film où Hynkel grimpe aux rideaux, accentuant le côté aliéné d’Hitler.

Le discours final est, pour la première fois au cours du film, un message directement adressé au spectateur. Nous nous apercevons que le barbier juif excelle autant que le dictateur Hynkel dans l’art oratoire. Grâce à cette force de conviction, il déclenche autant d’enthousiasme chez le spectateur que le discours de propagande de Hynkel, en tout début de film. Au début de celui-ci, le barbier est mal à l’aise, il ne sait pas comment s’exprimer. Mais, au fil du discours, il prend de l’assurance et les paroles lui viennent à l’esprit comme si elles sortaient du fond de son cœur. Il y évoque ses rêves, un monde où tous les êtres sont égaux. Il s’adresse au peuple, puis à des millions de gens

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