Scène spectaculaire et théâtrale
Étude de cas : Scène spectaculaire et théâtrale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 27 Juin 2013 • Étude de cas • 1 889 Mots (8 Pages) • 595 Vues
Accueil › Annales corrigées › Texte de G. de Maupassant, Bel-Ami ›
Texte de G. de Maupassant, Bel-Ami
Annales corrigées : commentaire littéraireFrançais1re ES1re L1re SHors Académie2012
La dernière page d'un roman
Commentaire
Document
Vous ferez le commentaire du texte de Maupassant.
Se reporter au document B du sujet nᄚ 29.
LES CLÉS DU SUJET
Trouver les idées directrices
Faites la « définition » du texte pour trouver les idées directrices.
Fin de roman (genre) naturaliste (mouvement) qui décrit (type) la cérémonie de mariage du héros (thème), critique ironique (registre), spectaculaire (adjectif), pour rendre compte de l'évolution du héros et peindre la société (buts).
Trouver des pistes
Première piste : une « mise en scène », une apothéose
Analysez ce qui fait de ce mariage une cérémonie à grand spectacle : progression, atmosphère, personnages...
Deuxième piste : un arriviste
Étudiez tout ce qui suggère l'ascension et le succès de Duroy, ce qui fait de lui un personnage d'arriviste.
Puis analysez les aspects de sa réussite (sociale et amoureuse) en interprétant les éléments et les images qui la symbolisent.
Troisième piste : un personnage médiocre
Demandez-vous quelle image du personnage veut donner Maupassant : quels défauts de Duroy cette scène souligne-t-elle ?
Déduisez-en le regard de Maupassant sur son personnage.
Pour réussir le commentaire : voir guide méthodologique.
Le roman : voir lexique des notions.
Corrigé :
Les titres en couleur et les indications en italique servent à guider la lecture mais ne doivent pas figurer sur la copie.
Introduction
Amorce et présentation du texte : La IIIe République (xixe siècle) est marquée par la montée du capitalisme et de l'ambition sociale, et les romanciers se font l'écho de l'arrivisme qui agite l'époque. Le roman naturaliste Bel-Ami (1885) raconte l'ascension d'un « grain de gredin » dans le milieu de la presse, alors en pleine expansion, et dresse un tableau satirique de la société parisienne. Le dénouement du roman marque l'apogée de l'ascension sociale de Georges Duroy ou Bel-Ami, qui s'est anobli en Georges Du Roy du Cantel, et dont le narrateur décrit le deuxième mariage avec la fille du propriétaire du journal La Vie française.
Annonce du plan : À travers une scène spectaculaire et très théâtralisée, Maupassant donne l'image de l'apothéose d'un arriviste et d'un séducteur à qui tout sourit. Mais derrière cette image flatteuse, le lecteur sent le regard ironique de l'auteur sur ce personnage au fond médiocre et méprisable.
I. Une scène spectaculaire et théâtralisée
1. Une progression et un cadre cinématographiques
Les verbes de mouvement retracent les déplacements et mouvements de Du Roy : « il passa », « reprit le bras », « retraverser », « allait [...] d'un pas calme », « parvint », « descendit ».
Le décor est reconstitué avec précision, intérieur (« la sacristie », « l'église », « baie [...] de la porte », « seuil ») et extérieur (« place de la Concorde », « Chambre des députés », « la Madeleine », « Palais-Bourbon »). Les perspectives s'élargissent.
Les plans d'ensemble permettent de se repérer (l'église/Paris) et alternent avec les gros plans porteurs d'émotion (« la main », « ses doigts »).
En une sorte de mise en abyme, est suggérée et ressuscitée une scène du passé avec son décor (Mme de Marelle devant sa « glace », au sortir du lit).
2. L'alternance et la variété des points de vue
Le point de vue externe met en scène le couple officiel et traduit le regard des témoins (la foule dont le narrateur semble faire partie).
Le point de vue interne fait partager au lecteur les sentiments et les pensées de Du Roy.
Le narrateur adopte aussi un point de vue omniscient, lorsqu'il fait part des émotions de Mme de Marelle (« timide », « inquiète », « pleins d'amour »).
3. Le jeu des personnages : un héros et son public
L'opposition entre Bel-Ami et la foule qui l'acclame est constamment marquée pour mieux le mettre en valeur.
Duroy est le personnage central : il est tantôt nommé (« Bel-Ami », « Georges »), tantôt désigné par son titre (« baron ») et son nouveau nom (« Georges Du Roy », deux fois), ou encore par le pronom personnel ; de plus, il est généralement sujet des verbes actifs.
Maupassant insiste sur la multitude qui l'entoure en décrivant un personnage collectif (notion chère à l'esthétique naturaliste) : la foule, nombreuse. Elle est désignée par des mots collectifs (« défilé », « un peuple », « monde », « la foule »), des pluriels multiplicateurs (« spectateurs »). Sa présence est soulignée par le vocabulaire de la multiplicité (« pleine [de monde] », « [foule] amassée ») et des images frappantes (« comme un fleuve », « foule noire »).
Tous ces procédés descriptifs mettent en valeur le triomphe de Du Roy et le théâtralisent (mariage spectacle).
4.
...