Les Anciens Arts

L'auteur se positionne d'abord comme un observateur de la nature, il la regarde, comme l'expriment les verbes voir (v.6), regarder (v.13), entendre (v.16), écouter (v.19), qui supposent une synesthésie et un éveil des sens par la nature, en passant chacun dans leur domaine, ouïe et vue, d'une observation passive à une observation active. Par ailleurs, il en dresse un tableau vivant, animé, reflet de son état d'âme : la nature est personnifiée, telle la lune aux vers 24 et 25, qui a des « yeux sinistres », qui « monte » et « jette un long rayon », sujet de plusieurs verbes d'action, elle est agissante et son regard reflète la tristesse du poète. La nature est également mouvements, reflet de ceux de l'âme de l'auteur : le quatrième quatrain semble à ce titre peindre le paysage interne du poète, les « monts et les vallons », les « mers sans fin remuées » symbolisant les épreuves de sa vie et « toute la toison des nuées » qui s'envolent, ils représentent le bonheur passé du poète, lié à la vie, qui lui échappe.Hugo, associe la situation d'exil du poète, qui apparaît notamment dans le livre V, « En Marche », à la mort. Ce dernier entrant dès lors non seulement dans l'exil politique en quittant la France pour Jersey, mais également dans un exil moral et spirituel. En effet, à partir de 1851 et de la prise de pouvoir de Louis-Napoléon Bonaparte, pour qui Victor Hugo ne cachait pas son hostilité, la comparaison bien connue « Napoléon le Petit » laisse entendre, le poète est entré dans l'exil pour échapper à l'emprisonnement, d'abord à Bruxelles, puis à Jersey jusqu'en 1855, et enfin à Guernesey. Le poème « Paroles sur la Dune » a été écrit lors de son séjour à Jersey, en 1854.

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