La Transparence Dans L'Art

Le mot transparence signifie en premier lieu qu’un corps se laisse traverser par la lumière.

C’est un des effets que les artistes ont souvent cherché à reproduire. Le mot transparence est assez récent, et la transparence semble être, jusqu’au XVIe siècle, un effet plus ou moins involontaire, secondaire, né d’une intention qui lui est étrangère, le plus souvent de nature fonctionnelle. Mais il semble que ce soit à partir de ce moment que la transparence est explicitement conçue comme élément plastique. Concept novateur qui concerne aussi bien l’architecture, la photographie que la peinture ou la sculpture, la Transparence traverse toute l’histoire du XXème siècle, des cubistes aux constructivistes, des surréalistes à l’art cinétique, de Marcel Duchamp au Pop Art. A travers l’utilisation du plastique, du verre et du plexiglas, de techniques graphiques mais aussi grâce à la superposition d’images, la notion même d’œuvre d’art s’est transformée . Dématérialisation oblige, la transparence autorise une vision polyvalente, « éclatée », permettant à de nombreux artistes de dépasser l’idée de volume ou d’écran opaque. Affecté d’une connotation résolument valorisante, le concept connaît aujourd’hui une importante inflation.

Dans le domaine de la peinture artistique, il y a le glacis qui est une composition colorée, transparente appliquée sur une couche de peinture à l’huile sèche, parfois en cours de séchage, pour en modifier la couleur. L’effet de lumière venant du dessous pourrait assimiler le glacis au vitrail qui lui associe couleur, transparence et lumière. La particularité du glacis est d’être en rapport avec un dessous opaque. Dans le vitrail la lumière colorée est simplement valorisée par une relation avec l’opacité qui l’enserre visuellement.

L’ aquarelle, le aérographe, le grattage, sont ici autant de procédés et de techniques qui laissent transparaître le fond et favorisent la superposition et l’échelonnement des plans en profondeur.

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