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Critique de théâtre, hôtel Feydeau

Étude de cas : Critique de théâtre, hôtel Feydeau. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  8 Mai 2017  •  Étude de cas  •  1 044 Mots (5 Pages)  •  904 Vues

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Critique de théâtre

Hôtel Feydeau

Hôtel Feydeau, mis en scène par Georges Lavaudant est un « concentré » de pièces de Georges Feydeau. En une seule soirée à l’Odéon, Lavaudant prend le parti de nous montrer 5 pièces regroupées autour du thème du couple et de la famille bourgeois en pleine crise. Lavaudant, directeur de l’Odéon de 1996 à 2007, n’est pas le premier à avoir fait ce choix, Didier Bezace et Alain Françon avaient également eu l’idée d’aborder le « cycle Feydeau ». Ici Lavaudant monte une pièce courte de 1h30, où se mélange On purge Bébé, Cent Millions qui tombent, Mais n’te promène donc pas toute nue, Léonie est en avance et Feu la mère de madame afin de créer une ambiance pleine de cruauté, de bêtise, de concurrence homme-femme, de misogynie, de scatologie et d’ironie tragique, le tout gratiné d’absurde.

En effet, ces pièces sont des « combats », c’est une course pour savoir qui, entre le domestique, le mari et la femme aura le plus de pouvoir que ce soit dans des scènes où un enfant doit être purgé, comme dans celle où la nudité doit absolument être cachée, comme dans celle où l’envie d’une femme enceinte de mettre un pot de chambre sur la tête de son mari doit être assouvie.

Il est donc également question de la lutte des classes, du contraste entre les différents personnages incarnant la bourgeoisie (par ailleurs très critiquée) ou les domestiques. Ce contraste est renforcé par la diversité des acteurs, appartenant à des générations très différentes, comme Grace Seri sortant juste du Conservatoire National Supérieur d’Art dramatique ou Astrid Bas sortie depuis une vingtaine d’années de ce même Conservatoire.

Durant 1h30, le spectateur assiste donc à de courtes farces en un acte, grivoises, loufoques et dynamiques - en somme des archétypes du vaudeville - écrites alors que Feydeau en plein divorce, s’était retiré à l’hôtel Terminus. Le titre du spectacle est ainsi un clin d’œil, il fait référence à cet hôtel, près de la gare Saint-Lazare, où Georges Feydeau s’installe en 1909, après avoir quitté son épouse. C’est à l’hôtel Terminus que Georges Feydeau écrit On purge bébé, Cent millions qui tombent , Mais n’te promène donc pas toute nue, et Léonie est en avance.

Ces histoires de couples où l’homme est très souvent pris dans des situations invraisemblables, mais veut toujours garder la tête haute, montrer qu’il a des ambitions, et où la femme effrontée, ne se faisant plus d’illusion sur l’amour, le ridiculise et le renvoie à sa médiocrité, se déroulent dans un décor assez neutre avec seulement quelque chaises aux couleurs vives, 2 lustres et de chaque côté de la scène, des portes qui claquent sans cesse et une musique des années folles en fond.

Cette mise en scène assez simple ponctuée par des claquements de portes violents et un jeu hystérique des acteurs, nous montrent une pièce dynamique, où le spectateur est toujours en éveil, également grâce aux costumes aux couleurs criardes (jaunes, rose, bleu, verte), aux murs blancs éclairés par ces mêmes couleurs et aux sonneries de téléphone perpétuelles.

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