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Étude de réception: L'Air et l'Eau de M.C. Escher

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Par   •  15 Juillet 2017  •  Étude de cas  •  5 547 Mots (23 Pages)  •  2 302 Vues

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Université d’Ottawa

Sujet : « Analyse de la réception l’œuvre « Métamorphose : l’air et l’eau » d'Escher par les étudiants d’Ottawa : le cas des étudiants du département des Arts visuels »

Par les étudiants : Julio MÉRISIER (8149602) et Kibamba Pacifique LWINDI (7555175)

Travail réalisé dans le cadre du cours : Étude de réception (CMN4566)

Professeur : Athmane CHELBI

Département de Communication

Faculté des Arts


Automne 2016

  1. En guise d’introduction : la vie de M.C Escher et l’œuvre choisie

Ce travail est réalisé avant tout comme condition partielle de réussite du cours d’étude de réception dispensé au département de communication par le Professeur Athmane CHELBI. Il s’agit d’un travail en groupe, où il a eu la nécessité de longues discussions, avant d’aboutir au choix de l’œuvre d’art appelé à devenir le produit culturel analysé. Finalement nous avons porté notre choix sur l’œuvre « Métamorphose : l’air et l’eau » comme matériau de notre analyse.

 « Métamorphose : l’air et l’eau » est une gravure sur bois de Maurits Cornelis ESCHER. Ce dernier est né le 17 juin 1898 à Leeuwarden, en Frise (PAYS-BAS). Son père est ingénieur. Il est rapporté que les seuls points lumineux de ses études secondaires soient les cours de dessin. Très jeune, il a reçu des leçons de menuiserie et l'amour du travail du bois se révéla à lui à cette époque. Un de ses professeurs du lycée d'Arnheim, F.W. Van der Haagen, l'a initié à la gravure sur linoléum, contribuant ainsi à développer ses dispositions pour l'art graphique.

Conscient de ses dons artistiques, son père a souhaité en faire un architecte. Alors que seul l'art graphique lui-même intéressa le jeune « Mauk », comme ses amis intimes l’ont nommé. Entre 1919 et 1922, il a été l'élève de Samuel Jesserun De Mesquita à l'école d'Architecture et des Arts Décoratifs de Haarlem. La forte personnalité de De Mesquita influencera beaucoup Escher, qui se forma avec lui à la technique de la gravure sur bois de fil.

En 1922, il est parti en Italie, à Florence, puis ensuite en Italie du sud, où il a rempli ses cartons de dessins de paysages italiens vus sous des perspectives inhabituelles. En 1923, il a rencontré Jetta (Prononcer « Yetta »), devenue son épouse en 1924. Installés à Rome, ils y vécurent 11 ans. Pendant cette période, Escher a beaucoup voyagé, parfois avec Jetta, dans les pays méditerranéens. C'est ainsi qu'il visite les Abruzzes, Amalfi, la Calabre, la Sicile, la Corse et l'Espagne du sud. Il a rapporté de ces voyages des quantités de dessins, dont beaucoup auront été sources d'inspiration pour ses gravures.

A l'occasion d'un de ses voyages, il a négocié avec une compagnie de cargos, qui a accepté, le prix de la traversée contre des gravures dont le thème se rapporterait aux bateaux et aux ports desservis par le cargo. De cette façon, il a visité notamment l'Alhambra de Grenade, dont les motifs mauresques répétitifs l’ont fasciné, et qui auront constitué la base de son travail sur le "remplissage périodique du plan". Cependant, il fuyait l'Italie fasciste en 1935, s’est fixé deux ans en Suisse, où il ne s’est pas plu du tout, puis cinq ans à Bruxelles. En 1941, il est revenu à Baarn, en Hollande où il a réalisé son œuvre la plus riche. Il s’est éteint à 73 ans, le 27 mars 1972, peu de temps après avoir réalisé la magistrale xylogravure « serpents ».[1]

Par ailleurs, « Métamorphose : l’air et l’eau » est une gravure qui pour la première fois, a permis aux physiciens de se représenter un phénomène physique dont ils n'avaient qu'une idée abstraite. Cela lui confère, malgré sa simplicité apparente, un intérêt majeur. On peut la considérer à la fois comme un pavage et comme une métamorphose. Voir l’œuvre ci-dessous.

[pic 1]

Il revient à souligner que Stuart Hall avance que la signification d’une image n’existe pas en soi, elle n’existe que par l’intervention d’un récepteur. Il ajoute que chaque récepteur participe à la construction du sens d’un produit audiovisuel. Autant dire qu’un produit culturel ne délivre pas un message, mais de nombreux messages selon qui le reçoit, quand et comment (Rasse, 2009).

A la lumière de ces considérations, nous allons essayer de mettre en évidence le message de l’œuvre et les principales réceptions qui en ont été faites. Autrement dit les différents sens ont été co-construits entre l’œuvre et les récepteurs de ladite œuvre ou dudit produit culturel.

  1. Du décodage de l’œuvre selon les fans d’Escher :

« Métamorphose : l’air et l’eau » est une xylogravure. Des poissons gris nagent dans une eau noire. Au fur et à mesure que les poissons montent vers la surface, ils deviennent blancs et moins nets. En haut, des oiseaux gris volent dans un ciel blanc. En se rapprochant de la surface de l'eau, ils deviennent de plus en plus noirs. En y regardant de plus près, on observe que les poissons, en montant, deviennent les interstices des oiseaux et inversement, formant au centre de l'image un pavage. Lorsque que vous regardez soit les oiseaux, soit les poissons. Si vous regardez l'image sans fixer un point précis, vos yeux s'y perdent et vous ne savez plus où sont les oiseaux et où sont les poissons, ni où se trouve l'endroit précis de la limite entre oiseaux et poissons[2].

C'est exactement ainsi que les scientifiques de la physique se représentent les « couches limites » entre deux fluides. Comme illustration, si vous mettez dans un verre de l'eau et de l’huile, cette dernière surnage, et entre les deux apparaît une limite qui paraît nette. En réalité, au-dessous, il y a quelques particules d'huile se fondant dans l'eau (les poissons) et au-dessus, il y a quelques particules d'eau se fondant dans l'huile (les oiseaux). En cela l’œuvre « Métamorphose : l’air et l’eau » d'Escher apparente à une parfaite représentation de ce phénomène !

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