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Trois poèmes: André Breton, Clair de terre et Paul ELUARD, Capitale de la douleur et Poésies et vérités

Note de Recherches : Trois poèmes: André Breton, Clair de terre et Paul ELUARD, Capitale de la douleur et Poésies et vérités. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  16 Mars 2013  •  1 158 Mots (5 Pages)  •  2 320 Vues

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Celui qui croyait au ciel

Celui qui n'y croyait pas

Un rebelle est un rebelle

Nos sanglots font un seul glas

Et quand vient l'aube cruelle

Passent de vie à trépas

Celui qui croyait au ciel

Celui qui n'y croyait pas

Répétant le nom de celle

Qu'aucun des deux ne trompa

Et leur sang rouge ruisselle

Même couleur même éclat

Celui qui croyait au ciel

Celui qui n'y croyait pas

Il coule il coule il se mêle

A la terre qu'il aima

Pour qu'à la saison nouvelle

Mûrisse un raisin muscat

Celui qui croyait au ciel

Celui qui n'y croyait pas

L'un court et l'autre a des ailes

De Bretagne ou du Jura

Et framboise ou mirabelle

Le grillon rechantera

Dites flûte ou violoncelle

Le double amour qui brûla

L'alouette et l'hirondelle

La rose et le réséda

J’écris dans cette nuit profonde et criminelle

J’écris dans cette nuit profonde et criminelle

Où j’entends respirer les soldats étrangers

Et les trains s’étrangler au loin dans les tunnels

Dont Dieu sait si jamais ils pourront déplonger[8]

J’écris dans un champ clos où des deux adversaires

L’un semble d’une pièce armure et palefroi[9]

Et l’autre que l’épée atrocement lacère

À lui pour tout arroi[10] sa bravoure et son droit

J’écris dans cette fosse où non plus un prophète

Mais un peuple est parmi les bêtes descendu

Qu’on somme de ne plus oublier sa défaite

Et de livrer aux ours la chair qui leur est due

J’écris dans ce décor tragique où des acteurs

Ont perdu leur chemin leur sommeil et leur rang

Dans ce théâtre vide où les usurpateurs

Ânonnent de grands mots pour les seuls ignorants

J’écris dans la chiourme[11] énorme qui murmure

J’écris dans l’oubliette au soir qui retentit

Des messages frappés du poing contre les murs

Infligeant aux geôliers d’étranges démentis

Liberté

Sur mes cahiers d’écolier

Sur mon pupitre et les arbres

Sur le sable de neige

J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues

Sur toutes les pages blanches

Pierre sang papier ou cendre

J’écris ton nom

Sur les images dorées

Sur les armes des guerriers

Sur la couronne des rois

J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert

Sur les nids sur les genêts

Sur l’écho de mon enfance

J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits

Sur le pain blanc des journées

Sur les saisons fiancées

J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur

Sur l’étang soleil moisi

Sur le lac lune vivante

J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon

Sur les ailes des oiseaux

Et sur le moulin des ombres

J’écris ton nom

Sur chaque bouffées d’aurore

Sur la mer sur les bateaux

Sur la montagne démente

J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages

Sur les sueurs de l’orage

Sur la pluie épaisse et fade

J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes

Sur les cloches des couleurs

Sur la vérité physique

J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés

Sur les routes déployées

Sur

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