Les demoiselles d'Avignon
Commentaire de texte : Les demoiselles d'Avignon. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar melinashadi • 9 Mars 2016 • Commentaire de texte • 1 687 Mots (7 Pages) • 3 021 Vues
Introduction au cubisme et analyse des Demoiselles d’Avignon
L’épopée cubiste commence en 1907 et se poursuit jusqu’à la 1er guerre mondiale.
Picasso et Braque tels des chercheurs opèrent une vraie révolution visuelle qui établit les bases du cubisme :
Représenter sur une surface non pas un point de vue mais une somme de point de vue. Ils peignent non pas ce que l’on voit mais ce que l’on conçoit.
Cette technique fit de nombreux émules tels que Juan Gris, Francis Picabia, Brancusi, les Delaunay, Albert Gleizes.
On distingue 3 phases dans le cubisme
Cubisme cézanien (1906-1910)
Cette première phase prend sa source dans la peinture de Paul Cézanne. On cherche à casser les perspectives traditionnelles en travaillant sur des formes géométriques.
Cubisme analytique (1910-1912)
Lors de cette deuxième phase, l'objet est construit avec plusieurs facettes qui sont fragmentées. Cette période de recherche se caractérise par des couleurs très peu saturé (gris, brun, vert, bleu terne). En revanche, la lumière occupe une place très importante et elle se répartit de manière différente sur chaque fragment
Cubisme synthétique (1912-1914)
La période du cubisme synthétique est caractérisée par le retour de la couleur et par l'utilisation de la technique des papiers.
On essaye de construire une image avec l’utilisation du collage, des couleurs et de la matière.
Picasso applique aussi à la sculpture les innovations formelles du cubisme
Malgré que Matisse affirmera que c’est Braque qui a peint en 1906 le premier tableau cubiste, Picasso s’attribuera la totalité de la paternité du mouvement avec ces « Demoiselles d’Avignon « que je vais vous présenter :
Les Demoiselles d’Avignon
De Pablo Picasso
Huile sur toile datant de 1907
Dimension : 2,439 m x 2,337 m
Elle est conservée au Museum of Modern art de New York
Ce tableau marque le début du cubisme. Picasso représente l’intérieur d’une maison close barcelonaise, située dans le carrer Avinyo , qui donne son nom à cette toile. Elle se nommait à la base le bordel d’Avignon. C’est son ami André Salmon qui modifia plus tard son nom en « Les Demoiselles d’Avignon »
Cette peinture est la synthèse d’une étude intense sur la représentation du corps de la femme.
Il aura fallu 809 croquis préparatoires !
Problématique :
En quoi Picasso bouleverse-t-il la peinture du début du XX eme S ?
1/ Contexte historique et culturel
Siècle de la révolution industrielle, le 19 ème Siècle a bouleversé le monde artistique. A cette époque en France Joseph Nicéphore Niépce invente la photographie et les frères lumière créent le cinématographe. Puisque une machine peut capturer le réel, certains artistes vont s’intéresser à une autre réalité. C’est ainsi que va naître en autre :
- L’impressionnisme (Monet) moitié du 19 eme Siècle
Cette conception de la peinture ne cherche pas à peindre un objet, mais à reproduire les sensations, lesimpressions que leur donne cet objet; ces impressions peuvent varier selon les moments et les individus (un exemple caractéristique est donné par les multiples tableaux de Monet sur la cathédrale de Rouen). Ils privilégient les couleurs vives, les jeux de lumière et sont intéressés par les paysages ou les scènes de la vie de tous les jours.
- Fauvisme (Matisse) 1905-1910
Le fauvisme consiste à traduire avec des formes simples ce que l'artiste pense et ressent envers ce qu'il peint (émotions par exemple). Le traitement révolutionnaire des couleurs qui sont particulièrement vives et violentes, pures, chaudes est contraire à la palette douce des impressionnistes.
En 1900 Paris est la capitale mondiale de l’art. Elle accueille cette année-là l’exposition Universelle et inaugure la Tour Eiffel.
De nombreuses visites du Louvre nourrissent Picasso ( Ingres, Delacroix, Cézanne, Toulouse-Lautrec, Gauguin…) tout autant que son cercle d’amis : Max Jacob l’initie à l’occulte et au mysticisme et Guillaume Apollinaire lui ouvre l’imagination. Son atelier se fit appelé le rendez-vous des poètes.
En 1906 Il découvre à l’exposition coloniale l’art nègre (art africain et Océanien) au Grand Palais à Paris. Il collectionne ces styles dit primitifs pour leur puissance et leur simplicité. C’est au cours de cette même année que Picasso entame une série d’étude préparatoire qui aboutira aux Demoiselles d’Avignon.
2/ Description et analyse
L’artiste a mis en scène 5 femmes dénudées. Elles sont entourées de ce qui semble être des étoffes et des rideaux suspendus qui meublent tout l’espace. Les rideaux se confondent à ces étoffes que l’on retrouve sur la femme du centre et de gauche. Les femmes sont à la fois devant, dans et derrière ces rideaux qui les séparent du spectateur comme au théâtre.
Le spectateur regarde le tableau et semble lui-même être scruté. Le regard des 5 femmes le fixe. Les yeux peints en noir accentuent ce sentiment d’être dévisagé. Ils sont vides, sans expression et insistants. Ils donnent une impression d’une présence étrange, intense, voire monstrueuse. Ces demoiselles qui occupent l’espace principale du tableau, imposent sans pudeur leur nudité laissant le spectateur à la place d’un voyeur.
En effet le tableau presque carré a des dimensions importantes 2,40 m de haut. Par conséquent les femmes surplombent et dominent le spectateur. Elles semblent gigantesques. Le regard ne peut pas s’échapper de la toile.
La palette de couleur est restreinte :
- Rose pâle à brun foncé
- Bleu clair, bleu foncé un peu de vert et de violet
- Du blanc du noir et du gris
Ces couleurs sont chaudes ou froides et créent des contrastes intéressants.
Elles sont traitées en aplats ou en modulations ce qui laisse apparaître la trace de la brosse à certains endroits accentuant cette brutalité dans la peinture.
Au premier plan en bas on reconnait une table, une nappe et des fruits s’inspirant d’une nature morte (tranche de melon ou pastèque, raisin, poire ou figue, pomme ou pêche). Picasso reprend un thème classique dans la tradition de la nature morte mais on a la sensation qu’il n’y a pas d’épaisseur que tout va glisser vers le bas. L’espace du tableau ne possède que 2 dimensions : hauteur et largueur. Il ne cherche pas à imiter un espace réel avec de la profondeur.
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