Les apôtres de la Sainte-Chapelle de Paris

Les apôtres de la Sainte-Chapelle de Paris

[DIAPO]

Introduction :

La Saint-Chapelle sur l'île de la cité à Paris est avant tout une grand châsse destinée à recevoir les reliques de la passion, à savoir la couronne d'épine et la grande croix, dont Saint-Louis se porte acquéreur entre 1239 et 1241. C'est pour ces reliques que Saint-Louis décide édifier la Sainte-Chapelle, une église à deux niveaux, qui est achevée en 1248 pour la consécration. On a cru pouvoir affirmer que l’architecte qui s’était occupé des plans de construction de la Sainte-Chapelle était Pierre de Montreuil, l’architecte d’une partie de la nef de Saint-Denis et du bras sud du transept de Notre-Dame de Paris. C'est à l'intérieure de cette Sainte-chapelle que se trouve nos apôtres.

Sous Saint-Louis, on assiste à un renouveau stylistique dans la sculpture gothique du XIIIème siècle. Mais, contrairement aux premières phases du gothique, où l'on parvient à lire la succession de phases stylistiquement différenciées, la pluralité des différents courants stylistiques entre l’Ile de France, la Champagne, l’empire, la Normandie ou le Midi, interdit presque de penser à une évolution linéaire entre 1240 et 1360.

On a pu néanmoins constater que ce nouveau style se caractérise entre autre par une certaine indépendance du support pour la sculpture, et donc l'abandon de la statue-colonne. De plus la sculpture monumentale qui atteint une certaine perfection, et ce entre autre avec les apôtres de la Sainte-Chapelle de Paris dont nous allons vous parler ici. Les théologiens du Moyen-Age ont souvent comparé les supports de l’église aux douze disciples qui sont spirituellement les soutiens de l’église chrétienne. On a aussi dit que les apôtres, mis à part leur rôle de soutient, avaient comme rôle de veiller sur les reliques de la Passion. C'est une disposition qui sera souvent reprise par la suite, comme par exemple dans le choeur de la cathédrale de Cologne dans les années 1295-1310.

[DIAPO]

Jusqu’à la révolution française, il y avait 12 statues d’apôtres sur les piliers de l’église supérieure de la Sainte-Chapelle. Manipulée un peu brutalement en 1793, on perd la plupart de leurs croix et attributs, puis en 1797 suite à la transformation de la sainte-chapelle en dépôt d'archive, deux d'entre-elles sont détruites. Les statues restantes sont transférées au musée des Monuments français dirigé par Alexandre Lenoir puis dispersés à sa suppression en 1816. Entre 1816 et 1841 les apôtres subissent de nouveaux des dégradations, notamment pendant la révolution de 1830 où certaines perdent pieds et têtes. Ils sont ensuite à nouveau réunis à la Sainte-Chapelle en 1841, à l’occasion des restaurations menées par les architectes Duban et Lassus, mais en raison de leur mauvaise conservation 6 apôtres sont remplacés par des copies, et toutes subissent de grosses restaurations. Les statues originales des copies sont envoyé aux musée de Cluny. Au final donc, des 10 statues qui subsistent, 4 furent remployées dans la Sainte-Chapelle (la 4ème et 5ème du coté nord et la 3ème et 4ème coté nord) mais ont subies de d'importantes restaurations et sont recouvertes d'une grande couche de polychromie. Les autres, jugées trop mutilée, sont déposées au Musée de Cluny, pour que trois d'entres elle rejoignent le musée en 1990. Le musée de Cluny possède donc aujourd'hui les deux statues détruites en 1793, qui ne sont plus que des fragments de draperies, une autre statue qui est décapitée, et trois autre dans un état relativement correct. Elles ont toutes perdues leurs attributs ce qui rends toute identification impossible à l’exception de Saint-Jean.

[DIAPO] Présentation du plan

Problématique :

Comment, à travers leurs différents styles, les statues d'apôtres de la Sainte-chapelle à Paris sont-elles un témoignage privilégié de l'évolution de la sculpture monumentales gothique à Paris au milieu du XIIIème siècle et de ses influences ?

[DIAPO]

I- L'apogée de la sculpture monumentale.

A > Des sculptures monumentales pour mettre en valeurs des reliques

C'est probablement en septembre 1241, à l'arrivée sur Paris de reliques venant de Constantinople, que fut décidé de la construction d'une nouvelle chapelle à deux étages. La chapelle haute était consacrée aux reliques de la couronne d'épine et de la sainte-croix. D'après l'analyse de Willibald Sauerlander, on avait procédé à une mise en scène de ses reliques afin de révéler leurs magie miraculeuse. Ainsi, elles étaient mise en valeur avec par exemple une gradation de la luminosité et l'or de la grande chasse qui les contenait, mais aussi par le programme qui les entourait. Si les apôtres, disposés sur les colonnes engagées, entres les arcatures du sous-bassement et les fenêtres, semblent au premier abord indépendant des reliques, il apparaît que ceux-ci était peut-être également représenté sur le reliquaire de la sainte couronne d'épine aujourd'hui disparue et que l'on ne connait que par des représentations. On peut aussi penser également que les croix de la consécration des apôtres faisaient référence, au delà de leur symbolisme général, à la relique de la sainte-croix.

[DIAPO]

B > Un mélange entre une recherche antiquisante et les premières tendances maniéristes

On voit apparaître à partir des années 1240 dans la sculpture, au contraire à la première phase gothique, une pluralité des courants stylistiques entre l'île de France, la champagne, la Normandie, l'empire ou le midi. L'un des acquis décisif est l'abandon de la colonne d'adossement au profit de niches placées sur de haut piédestaux, donnant alors aux statue une incontestable autonomie, ce qi s'observe d'ailleurs avec les apôtres de la Sainte-Chapelle.

De part et d'autres des années 1250, c'est le style parisien qui domine. Celui-ci cherche à arriver à un équilibre classique, il est à la recherche d'une synthèse équilibré des décennies précédentes. Les apôtres de la Sainte-chapelle sont à l'image de ce style parisien : On recherche d'un coté la délicatesse,

...