Les Demoiselles D'avignon
Recherche de Documents : Les Demoiselles D'avignon. Recherche parmi 301 000+ dissertationsPar jvemeconnecter • 6 Mars 2015 • 346 Mots (2 Pages) • 762 Vues
ANALYSE DE L’ŒUVRE :
Les Demoiselles d’Avignon, l’une des œuvres les plus célèbres de Picasso, constitue à la fois une
synthèse du XIXe (l’Olympia de Manet, les scènes de harem composées par Ingres et Delacroix) et
une ouverture vigoureuse vers l’art du XXe.siècle. Picasso s’approprie pour les dépasser les
innovations de Cézanne et des Fauves. Cette œuvre, qui suscita des réactions passionnées, est le
point de départ du cubisme, caractérisé par un langage géométrique et une multiplicité des
points de vue.
Picasso représente l’intérieur d’une maison close barcelonaise, située dans la carrer Avinyò, qui
donne son nom à la toile. Des centaines de travaux préliminaires ont préparé la réalisation presque
secrète de cette œuvre. Les genres, nu féminin et portrait de groupe, ne sont pas en eux-mêmes
innovants. Ce classicisme des genres rend la rupture formelle plus éclatante. L’espace, meublé
par des draperies, est déconstruit, la perspective brisée, voire inexistante. L’accent est mis sur la
verticalité. Même la nature morte, au premier plan, semble chuter vers le spectateur.
La provocation est moins dans le thème choisi que dans son traitement. L’absence totale de pudeur
des cinq femmes, leurs regards braqués sur le spectateur, sans communication entre elles, obligent
celui-ci au voyeurisme, tandis qu’il est lui-même dévisagé. En cela, Picasso est un héritier de
l’Olympia de Manet, qui met déjà en scène une prostituée au regard impudique.
Picasso ne se préoccupe pas des canons esthétiques qui président traditionnellement à la
représentation du nu féminin. Les corps sont déformés. La femme assise présente à la fois son dos
et son visage. L’influence de l’art africain, qui se substitue à celle de l’orientalisme du XIXe siècle,
est très nette dans les visages des deux prostituées de droite.
La palette de couleur est assez restreinte. Les couleurs chaudes, du rose pâle à l’ocre rouge,
dominent, notamment dans les corps des femmes. Cependant, des couleurs froides, blancs, gris,
bleus, qui composent l’essentiel des draperies, offrent un violent contraste. Les formes sont
fréquemment soulignées par des contours blancs ou noirs qui accentuent leur déstructuration.
Par leur force et leur nouveauté, les Demoiselles d’Avignon constituent donc une œuvre clé de l’art
du XXe siècle. En s’inspirant de modèles primitifs, il renouvelle les codes de la représentation et
...